Par Ariane
Auteur : Negar Djavadi
Titre : Arène
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : Liana Levi
Nombre de pages : 432p
Date de parution : août 2020
Mon avis :
Au moment de sa parution, je m’étais promis de lire Désorientale, le premier roman de Negar Djavadi. Mais comme la plupart des lecteurs, ma liste à lire est interminable et certains livres attendent longtemps. C’est donc avec son deuxième roman, sélectionné par le jury de décembre du prix des Lectrices Elle, que j’ai découvre l’autrice. Un roman contemporain et d’actualité.
Benjamin Grossmann, directeur en France d’une plateforme de films et séries, se fait bousculer par un jeune en allant rendre visite à sa mère dans le quartier parisien populaire où il a grandi et se rend compte que son portable a disparu. Le lendemain matin, une jeune fille filme un groupe de policiers bousculant un jeune couché au sol avant de se rendre compte qu’il est mort. Un téléphone volé, une vidéo virale sur les réseaux sociaux… deux événements anodins qui pourtant vont embraser Paris et entraîner un déchaînement de violences.
A travers ses personnages et leurs histoires, Negar Djavadi brosse le portrait d’une société minée par le racisme, la violence, la pauvreté. Arène… L’arène c’est le quartier, mais aussi les réseaux sociaux, les médias,… Des arènes virtuelles ou physiques où se déroulent des combats symboliques ou politiques, des luttes de pouvoir et des luttes sociales. Manipulation de l’opinion, puissance des réseaux sociaux, récupération politique, autant de dérives de notre société actuelle dominée par l’image.
Un roman percutant et intéressant.
Extrait :
« Benjamin laisse son regard errer dans le wagon. Mis à part trois ou quatre individus absorbés par un journal ou fixant le vide, la plupart d'entre eux ont le visage penché sur un écran. Cette même image, inoffensive, insignifiante, banale, a néanmoins ceci d'extraordinaire qu'elle est celle de n'importe quelle rame de métro dans n'importe quelle ville de la planète. Tokyo, New York, Dubaï, Bruxelles, São Paulo. Des êtres reliés à des ailleurs peuplés d'êtres sans visage, sans nom, eux-mêmes reliés à d'autres ailleurs peuplés d'autres êtres, et ainsi de suite, dans un mouvement sans fin semblable à l'impossible escalier d'Escher. Une chaîne d'individus solitaires ; mêmes vêtements ; mêmes chaussures ; engagés dans un quotidien habité par les mêmes inquiétudes et les mêmes peurs. La précarité, le chômage, le terrorisme, les crises financières, les excès industriels, les catastrophes écologiques. »
J'avais bien aimé Désorientales, alors je note, forcément.
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