Par Daphné
Genre : roman
Langue d’origine : italien
Traductrice : Elsa Damien
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 416
Date de parution : 2020
Résumé de l'éditeur:
"Deux ans avant qu’il ne quitte la maison, mon père dit à ma mère que j’étais très laide."
Giovanna, fille unique d’un couple de professeurs, vit une enfance heureuse dans les hauteurs de Naples. L’année de ses douze ans, elle surprend une conversation dans laquelle son père la compare à Vittoria, une tante à la réputation maléfique. Bouleversée par ce rapprochement aussi dévalorisant qu’inattendu, Giovanna va chercher à en savoir plus sur cette femme. En fouillant l’appartement, elle déniche de rares photos de jeunesse sur lesquelles son père se tient aux côtés d’une personne mystérieusement recouverte de feutre noir. Elle décide alors d’aller à la rencontre de cette Zia Vittoria habitant les quartiers pauvres de Naples. Dans cette partie de la ville qui lui était inconnue, l’adolescente découvre un autre univers social, une façon d’être plus spontanée. Incitée par sa tante à ouvrir les yeux sur les mensonges et les hypocrisies qui régissent la vie de ses parents, elle voit bientôt tout le vernis du monde des adultes se craqueler. Entre grandes espérances et cuisantes désillusions, Giovanna cherche sa voie en explorant les deux visages de la ville, comme deux aspects de son identité qu’elle tente de concilier.
Mon avis :
Elena Ferrante est une auteure qui ne me laisse pas indifférente. J'ai eu un gros coup de cœur pour la saga de L'amie prodigieuse, beaucoup aimé Poupée volée, mais me suis en revanche sentie plutôt mal à l'aise avec Les jours de mon abandon ou L'amour harcelant. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec La vie mensongère des adultes mais Il semblerait finalement qu'il fasse plutôt parti de la deuxième catégorie!
J'ai pourtant beaucoup aimé le début de ce livre. J'ai trouvé ainsi très bien écrit la bascule du personnage principal, Giovanna, à la fois dans le monde troublé de l'adolescence et dans cette partie de sa famille, de sa ville, si différente de ce qu'elle avait connu jusque-là. Le parallèle sonne juste et est particulièrement bien exploré ainsi que tout l'aspect psychologique de l'histoire et des personnages. Le fait qu'une simple phrase puisse faire ainsi basculer la vie de toute une famille, le bracelet de Vittoria, présent tout au long de l'histoire comme un fil conducteur, la découverte des mensonges se dissimulant derrière l'aspect si lisse des parents de Giovanna, les sentiments de cette dernière en les découvrant... Tout cela est très bien raconté, la plume d'Elena Ferrante étant toujours aussi puissante et addictive. Oui, par bien des aspects, une partie de ce livre m'a beaucoup plu. Mais...
... mais ensuite, les choses se sont un peu gâtées. L'histoire bascule à un moment donné et, avec elle, la profondeur -du moins de mon point de vue- des personnages. Alors que ceux-ci m'avaient tous paru intéressants au début, je les ai ensuite trouvé trop caricaturaux, l'histoire plus ennuyeuse et trop "tirée par les cheveux", la vulgarité trop prononcée...
On retrouve tout au long des pages les thèmes chers à l'auteure : la dualité entre deux côtés si différents de Naples, la richesse et la pauvreté, le dialecte et le "parfait italien" et bien d'autres aspects. Comme dans ses autres livres, l'accent est ainsi mis sur les contrastes. Cela m'avait beaucoup plu dans la saga de L'amie prodigieuse mais ici, cela m'a paru manquer de naturel, comme si ce n'était en fait qu'une pâle figure des précédents romans. La personnalité des personnages m'a de moins en moins plu au fil des pages et j'ai trouvé aux derniers chapitres une certaine vulgarité qui m'a dérangé et presque incitée à refermer le livre (que j'ai quand même terminé mais presque à contrecœur). Autant j'ai aimé le début autant je n'ai pas apprécié la suite... J'avais lu des critiques très positives sur ce livre, j'avais hâte de le découvrir et je reconnais toujours de grandes qualités de grandes qualités d'écriture à l'auteure. Mais malgré mon enthousiasme du début, je crois bien n'avoir pas accroché avec ce roman...
Extrait :
« Aller chez Zia Vittoria à pied... Je marcherais pendant des jours, des mois.
Comme cette idée me séduisait. Soleil, chaleur, pluie, vent, froid , et moi qui marche et marche encore entre mille dangers , jusqu’à rencontrer mon propre futur de femme laide et perfide.
, C’est ce que j’allais faire. Une grande partie des noms de rues inconnues que ma mère avait énumérés m’étaient restés en mémoire , et je pouvais tout de suite en chercher au moins un. Le Pianto, surtout me trottait dans la tête . »
Je n'ai même pas lu la série des quatre...
RépondreSupprimerça ne te tente pas du tout ? Pour ma part, j'ai beaucoup aimé cette série... mais ce n'est pas le cas de tous les livres de l'auteure...
SupprimerDaphné
J'ai eu un peu de mal à finir les quatre volumes de l'amie prodigieuse, alors, je ne suis pas sûre d'en tester d'autres...
RépondreSupprimerIl y en a plusieurs, peut-être en trouverais tu un parmi eux qui te plairait... mais quand la première impression n'est pas très bonne, c'est vrai qu'il est difficile ensuite de relire un auteur.
SupprimerDaphné
Daphné
Je préfère donc rester sur ma bonne impression de sa saga.
RépondreSupprimerJe l'ai nettement préféré à ce livre-là!
SupprimerDaphné