Par Daphné
Titre :Les roses fauves
Genre : roman
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 352
Date de parution : 2020
Résumé de l'éditeur :
«Peu après la sortie de mon premier roman, Le cœur cousu, une lectrice m’a raconté une coutume espagnole dont j’ignorais l’existence : dans la sierra andalouse où étaient nées ses aïeules, quand une femme sentait la mort venir, elle brodait un coussin en forme de cœur qu’elle bourrait de bouts de papier sur lesquels étaient écrits ses secrets. À sa mort, sa fille aînée en héritait avec l’interdiction absolue de l’ouvrir. J’ai métamorphosé cette lectrice en personnage.
Lola vit seule au-dessus du bureau de poste où elle travaille, elle se dit comblée par son jardin. Dans son portefeuille, on ne trouve que des photos de ses fleurs et, dans sa chambre, trône une armoire de noces pleine des cœurs en tissu des femmes de sa lignée espagnole. Lola se demande si elle est faite de l’histoire familiale que ces cœurs interdits contiennent et dont elle ne sait rien. Sommes-nous écrits par ceux qui nous ont précédés?
Il faudrait déchirer ces cœurs pour le savoir…»
Mon avis :
Ayant eu de grands coups de cœur pour La terre qui penche et Le cœur cousu, et ayant bien aimé Le domaine des murmures, j'attendais avec impatience d'ouvrir ce nouveau livre de Carole Martinez. Mais même si j'ai apprécié cette lecture, ce livre-là n'est pas mon préféré et je suis restée sur un goût d'inachevé en le refermant.
Plusieurs histoires s'entremêlent ici : entre autres, celle de la narratrice, qui est sans doute aussi l'auteure elle-même (ou son double imaginaire peut-être), cherchant l'inspiration pour un nouveau roman, celle de Lola, la postière, à la fois personnage et source d'inspiration du livre de la narratrice, celle de l'arrière-grand-mère de Lola qui a écrit ses secrets dans un cœur de tissus...
Généralement, j'aime beaucoup ce genre de construction littéraire où l'on trouve, tels des poupées russes, des histoires s'imbriquant les unes dans les autres. Cette fois, en revanche, je m'y suis un peu perdue. Autant j'ai aimé suivre l'histoire de l'arrière-grand-mère de Lola, autant j'ai moins accrochée avec les autres. Je les ai tout de même suivi avec intérêt durant une partie du roman. Une partie seulement car j'ai eu du mal avec les derniers chapitres où tout semble partir dans tous les sens.
J'ai donc beaucoup aimé l'histoire de l'arrière-grand-mère de Lola, histoire qui part d'une coutume, la coutume des cœurs cousus voulant que chaque femme se sentant sur le point de mourir écrive ses secrets et les enferme dans un cœur de tissus qu'elle coud puis transmet à sa fille aînée, laquelle se voit interdite d'ouvrir ce cœur mais qui le conserve, conservant ainsi la mémoire de ses aïeux. On y retrouve ainsi une sorte de prolongation de son premier roman puisque celui-ci a pour titre Le cœur cousu.
En revanche, l'idée de l'auteure de se mettre elle-même en scène ne m'a pas vraiment séduite et j'ai plusieurs fois été plutôt agacée par ses diversions sur l'écriture qui n'apportaient d'après moi pas grand chose à l'histoire. Mais ce qui m'a le plus déstabilisée, c'est le fait de clore d'un coup l'histoire de l'arrière-grand-mère pour créer une nouvelle histoire en plein milieu du roman, une histoire à laquelle on ne croit guère et qui paraît souvent tirée par les cheveux. Par ailleurs, tout au long du roman, des esquisses d'autres histoires nous sont proposées sans être cependant approfondies, si bien qu'on se demande ce qu'elles font là alors qu'elles auraient eu le mérite d'être plus achevées.
Une déception sur l'histoire en elle-même donc, heureusement contrebalancée par le côté un peu merveilleux qui se dégage du réel, côté propre aux romans en général de Carole Martinez. Comme dans ses autres livres, j'ai aimé cette frontière un peu floue entre imaginaire et réalité. La plume de l'auteure, teintée d'un brin de poésie, sait très bien nous embarquer dans ce monde-là.
Au final, j'ai trouvé de nombreuses qualités à ce roman et ai passé un bon moment en le lisant mais il est certain que j'ai préféré les autres livres de Carole Martinez à celui-ci.
Extrait :
"Un roman n'est pas un mensonge, puisqu'il ne se présente pas comme la vérité, même s'il s'en donne les apparences. Il peut pourtant contenir plus de réalité qu'un témoignage, permettre de toucher à l'intime, de dire ce qui ne saurait être dit autrement."
Jamais lu cet auteur, je sens que son univers ne me convient pas (le domaine des murmures m'attirait, mais certains blogs ont raconté trop de l'histoire...)
RépondreSupprimerC'est un univers assez particulier en effet : on oscille sans cesse entre réel et irréel. Pour ma part, j'aime généralement beaucoup (mais cette fois un peu moins)
SupprimerDaphné
Je lis trop d'avis un peu mitigés sur ce roman. J'avais beaucoup aimé les précédents, surtout Le coeur cousu, mais là, je vais passer (et attendre le prochain !)
RépondreSupprimerLe cœur cousu et La terre qui penche sont mes préférés. Celui-là, j'aurais pu m'en passer même s'il ne m'a pas déplu. Du coup, je fais comme toi : j'attend le prochain!
SupprimerDaphné
Je copie sur Kathel ! c'est ce que je pense aussi.
RépondreSupprimerJe n'essaierai pas de te tenter mais les autres sont à découvrir, je trouve (je ne sais pas si tu les a déjà lu)
SupprimerDaphné
il est dans ma PAL depuis peu, une copine complètement enchantée me l'a prêté. Tu me refroidis :)
RépondreSupprimerIl te plaira peut-être plus qu'à moi...
SupprimerDaphné