Auteur :
Fabienne Juhel
Titre :
La chaise numéro 14
Genre :
roman
Langue
d’origine : français
Editeur :
Le Rouergue
Nombre de
pages : 288p
Date de
parution : mars 2015
Présentation de l’éditeur :
À la fin de la seconde guerre mondiale, à Saint-Brieuc, la
jeune Maria Salaun est tondue par son ami d'enfance, Antoine, pour avoir vécu
une histoire d'amour avec un officier allemand. Le commando de maquisards,
débarquant dans une Jeep de l'armée américaine, impose à la jeune fille
l'humiliation publique, en l'asseyant sur une chaise de bistrot, dans la cour
de l'auberge de son père, devant la foule friande de spectacle.
Maria n'oppose aucune résistance, sauf celle de se présenter
devant eux pieds nus, dans une robe de mousseline blanche, sa flamboyante
chevelure rousse déployée. Sans pleurer ni baisser les yeux, elle se laisse
tondre.
Mais la honte va bientôt passer dans l'autre camp. Six noms
sont sur sa liste...
Mon avis :
Eté 1944, alors que les forces alliées avancent et
repoussent les troupes allemandes, la rancune accumulée pendant des années
éclate. Le peuple réclame vengeance pour les années d’humiliation et une
justice expéditive se répand. Dénonciations ou rumeurs suffisent à condamner un
homme à mort, une femme à être tondue. Et parfois, trop souvent, certains en
profitent pour régler leurs comptes personnels.
Maria est l’une de ces femmes. Tondue devant l’auberge de
son père elle reste digne malgré l’humiliation. Belle comme un ange dans sa
robe blanche héritée de sa mère, elle fait face, ne pleure pas, ne résiste pas.
Quel est le crime de Maria ? Avoir aimé un Allemand ? Ou n’est-elle
pas coupable plutôt d’avoir repoussé les avances d’Antoine ? Antoine l’ami
d’enfance, aujourd’hui chargé de haine et de rancœur, dirige le commando qui
tond la jeune fille.
Maria part à la reconquête de sa dignité. Pour cela elle va
se confronter aux six noms figurant sur sa liste. Vêtue de sa robe blanche et portant
la chaise sur laquelle elle fut tondue, un sac en toile de jute contenant sa
chevelure accroché à la taille, elle parcourt les rues de la ville pour leur
faire face.
Fabienne Juhel aborde ici un thème rarement abordé que ce
soit par la littérature ou le cinéma. Probablement parce que la honte est
toujours présente. La honte de celles qui furent tondues, la honte de ceux qui
n’ont rien fait, la honte de ceux qui ont rendu cette parodie de justice. J’aime
beaucoup que les auteurs évoquent des sujets rarement traités. Et ce sujet m’interpelle
particulièrement.
Toutefois, j’ai éprouvé peu de sympathie pour le personnage
de Maria. Elle m’a semblé trop distanciée de ses émotions. Son personnage me
semblait beaucoup trop allégorique pour être réellement assimilé aux femmes qui
vécurent cette situation.
L’écriture de Fabienne Juhel est très particulière,
alternant simplicité et lyrisme.
Une lecture intéressante mais qui ne m’a pas totalement
séduite.
Extrait :
« Elle avait posé
les mains à plat sur ses cuisses, doigts écartés, et, prise d’arithmomanie, elle
se bornait à les compter et les recompter dans l’attente de son sort. Elle
espérait ne pas voir ses mains trembler quand elle sentirait les lames de
ciseaux voleter autour d’elle tel un papillon carnassier. Elle accentuait leur
pression pour dominer sa nervosité. Se perdait à l’envi dans la table de
multiplication de cinq qu’elle se récitait dans l’ordre et à l’envers.
Montrer à tous que la
honte n’était pas de son côté. Que la honte n’était pas son souci, mais qu’elle
deviendrait le leur, après. »
Lu dans le cadre du challenge Petit bac dans la catégorie objet
D'autres avis chez Clara,
Il me tente beaucoup ce roman et ce serait enfin l'occasion de découvrir Fabienne Juhel.
RépondreSupprimerBonne découverte alors.
SupprimerAriane
Si tu n'es as totalement séduite, je préfère m'abstenir.
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