mardi 8 novembre 2016

L'homme de la montagne - Joyce Maynard

Par Ariane



Auteur : Joyce Maynard

Titre : L’homme de la montagne

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (américain)

Traducteur :Françoise Adelstein

Editeur : Philippe Rey

Nombre de pages : 320p

Date de parution : juin 2014

Présentation de l’éditeur :

Été 1979, Californie du Nord. Rachel, treize ans, et sa sœur Patty, onze ans, se préparent à passer leurs vacances à vagabonder dans la montagne comme d’habitude. Échappant à la surveillance d’une mère aimante mais neurasthénique depuis son divorce, et d’un père amoureux de toutes les femmes, le flamboyant inspecteur de police Torricelli, elles se cachent dans les arrière-cours pour regarder la télé par la fenêtre des voisins, inventent blagues et jeux à n’en plus finir, rêvant de l’inattendu qui pimenterait leur existence.

Et l’inattendu arrive. Cauchemardesque, une succession de meurtres de jeunes femmes, tuées dans la montagne selon un même mode opératoire : la chasse à l’Étrangleur du crépuscule commence, menée par l’inspecteur Torricelli.

Trente ans plus tard, Rachel, devenue une célèbre romancière, raconte cette quête épuisante. Après quinze meurtres, le tueur de la montagne a disparu. Un jour, pourtant, les deux sœurs s’étaient trouvées face à lui. Fantasme de gamines hystériques, avaient déclaré les autorités. Depuis lors, Rachel s’est donné pour mission de retrouver cet homme. Et le dénouement, le lecteur le vivra en direct, de surprises en retournements.

Joyce Maynard a écrit une belle et lyrique histoire d’amours rythmée par les tubes des années soixante-dix : celui qui règne entre le père et ses filles, celui qui unit à jamais les deux sœurs.



Mon avis :

Pour certains romans, la quatrième de couverture dévoile trop l’intrigue, parfois aussi elle ne correspond pas vraiment à ce que l’on va lire. C’est le cas ici.

En effet, le résumé laisse à entendre que l’enquête sur le tueur sera au cœur de l’intrigue, mais ce n’est pas le cas. Les crimes occupent certes une place centrale dans l’intrigue mais jouent plutôt un rôle de révélateur, de déclencheur dans la vie des deux filles. L’aînée en particulier voit sa vie bouleversée par les meurtres. Leur père étant l’inspecteur en charge de l’enquête, Rachel se voit acceptée parmi un groupe d’adolescents populaires avides d’informations croustillantes. Cette nouvelle popularité lui vaudra de ses premiers émois amoureux en même temps qu’un questionnement sur son identité.

L’histoire du tueur est assez peu intéressante et tourne même en rond. La succession de victimes, l’enquête qui tourne en rond, le flic qui travaille sans relâche fumant cigarette sur cigarette, noyant de temps en temps son impuissance dans l’alcool,… Et je ne parle même pas des visions de Rachel, ni de la confrontation des deux sœurs avec le tueur, c’était… trop. Heureusement que Joyce Maynard ne s’est pas spécialisée dans l’écriture de polars !

Là où elle excelle en revanche, c’est à se glisser dans la peau d’une adolescente de 13 ans. Le personnage de Rachel est plus que crédible. Je pense que la plupart des femmes peuvent se reconnaître en cette jeune fille pleine de rêves et d’angoisses, attendant avec impatience l’arrivée de ses règles tout en étant terrifiée par cette perspective, désireuse d’être populaire et entourée d’amis, attirée et intimidée par les garçons,… Bref une adolescente comme je l’ai été, comme mes filles le seront probablement un jour.

Patty est tout aussi attachante que son aînée. Cette enfant assez timide cache en réalité un caractère affirmé et intrépide, une personnalité indépendante et originale. D’une loyauté indéfectible envers sa sœur, elle sera son principal soutien. Alors que Rachel est naïve et très imaginative, sa cadette a les pieds sur terre et une sacrée dose de perspicacité.

Ce que j’ai vraiment aimé dans ce roman, c’est l’histoire d’amour de ces deux sœurs, leur complicité, leurs jeux insouciants et leur liberté d’esprit. Touchante également la relation des filles avec leur père, malgré l'absence de celui-ci. J’ai aussi aimé ce parcours d’une jeune fille en construction ainsi que l’évolution du schéma familial dans lequel chacun peine à trouver sa place.

J’ai été nettement moins convaincue par la deuxième et la dernière partie du roman. La deuxième partie consacrée aux plans de Rachel pour démasquer le tueur dont elle croit avoir deviné l’identité et à leurs conséquences, m’a semblée tirée par les cheveux. Et la dernière, dans laquelle une Rachel devenue adulte nous raconte sa vie depuis cette époque et où on assiste au dénouement de l’intrigue, m’a particulièrement ennuyée.

Comme lors de mes précédentes lectures de l’auteur, j’ai trouvé l’écriture de Joyce Maynard simple, elle plante habilement le décor et les personnages. C’est une lecture légère et facile, parfaite quand on n’a pas envie d’une lecture exigeante.



Extrait :
« J'ai compris ce jour-là qu'en nous laissant libres de nos choix, ma sœur et moi, elle nous avait fait un grand cadeau. Patty et moi n'appartenions à personne qu'à nous-même. »

D'autres avis chez Clara, Kathel, Laeti, Laure,

ennalit.canalblog.com/archives/2016/01/01/33098969.html

4 commentaires:

  1. Dire que je n'ai encore rien lu de cette auteure ! il faudrait 7 vies, et encore ... :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et le pire c'est qu'il y a sans cesse de nouveaux livres pour nous tenter !
      Ariane

      Supprimer
  2. Ce n'est pas mon préféré de l'auteure, mais il faut reconnaître qu'elle excelle toujours à décrire les émois, les fantasmes adolescents.

    RépondreSupprimer