Résumé de l'éditeur :
« … alors que pardon, ironise-t-elle, mais vivre en autogestion et en dissidence, je n’ai pas l’impression que c’est ce qu’ils viennent chercher chez nous, les réfugiés. Ils ne comprennent pas pourquoi c’est si mal organisé ici mais en attendant mieux ils supportent, ils ne sont plus obligés de dormir dans la rue, ils ont moins faim… Et personne, ni les bénévoles naïfs qui débarquent dans ce bazar, ni les premiers intéressés, personne n’y comprend rien. »
Quand elle dit « bénévoles naïfs », son regard dérive un instant vers moi. C’est ce que je dois être pour elle, une bénévole naïve, quelqu’un d’insignifiant et d’un peu ridicule. Lorsqu’elle pénètre dans ce lycée où s’entassent des centaines de réfugiés, Hannah s’interroge. Qu’espère-t-elle trouver en rejoignant toutes celles et tous ceux qui sont venus les aider ?
Jours d’exil reflète les élans et les contradictions de cette femme qui, forte de ses engagements passés dans des organisations d’extrême gauche, porte un regard singulier sur l’occupation du lycée Jean-Quarré, un établissement désaffecté au nord de Paris, par plus de 1 000 migrants durant l’été 2015. Ironique et généreux, son récit ne ménage rien ni personne, et pose des questions qui sont au cœur des débats politiques actuels.
Mon avis :
Voici
un livre qui me laisse une impression un peu mitigée. Le sujet m'a beaucoup
intéressée et je l'ai trouvé très bien traité. En effet, ce roman est juste et
sincère. Il n'omet rien des sentiments contradictoires qui habitent Hannah, le
personnage principal. Hannah venue apporter son aide aux personnes réfugiées
dans un lycée, tout d'abord poussée par une amie puis finissant par réellement
s'engager. Sentiments contradictoires car Hannah est d'une objectivité sans
faille, nous livrant le forces et les faiblesses des bénévoles venant en aide
aux réfugiés mais également aux réfugiés eux-mêmes. Par le biais du personnage
d'Hannah, l'auteur nous parle des contradictions de l'engagement, des
différentes manières de s'engager. Elle nous parle de ces personnes, si
nombreuses, entassées dans un lycée après avoir quitté leur "chez
eux", d'une cohabitation forcée et parfois difficile, du changement de
l'opinion française sur le sujet après les attentats. Il y a beaucoup de
justesse et de vérité dans ce livre. C'est un livre fort, un livre sur
l'engagement, qui n'épargne rien ni personne. Un livre franc et sincère et par
cela même, important. Un livre qui interpelle et donne à réfléchir.
Malheureusement, j'ai eu un peu de mal avec l'écriture. Si cela n'enlève rien à la qualité du livre et à l'importance d'écrire sur le sujet, j'avoue avoir un peu peiné à le lire, butant sur la manière dont il a été écrit. Je le recommande néanmoins jugeant sa lecture nécessaire.
Extrait :
"C'est à deux cents mètres de chez toi, disait Ray au téléphone, tu ne veux pas y aller voir, au moins ? Depuis fin juillet, une centaine de réfugiés occupaient un ancien lycée hôtelier, situé de l'autre côté de la place des Fêtes. Désaffecté depuis des années, il avait été repéré par un collectif d'activistes parisiens rompus à l'art d'investir un bâtiment vide. La nouvelle voyageant instantanément par téléphone, beaucoup se trouvaient encore sur les routes de l'exil qu'ils savaient déjà où se rendre en arrivant à Paris, tout en haut de la colline de Belleville, et la centaine d'occupants avait en quelques semaines doublé, puis maintenant, début septembre, presque quadruplé. "
J'avais d'abord ignoré la proposition de Ray. Pourquoi faire ? Les luttes collectives, comme je l'ai dit, j'ai cesséd'y croire et de m'y intéresser depuis si longtemps…Quantà la compassion organisée, aux associations de voisins, toutesces manifestations d'esprit citoyen ou charitable, je les évitedepuis toujours. À raison ou à tort, car il existe sûrementparmi elles de très estimables personnes, les bonnes âmesqui se congratulent en faisant assaut de générosité, le cœursur la main, me font fuir
J'hésite encore... Tu n'as pas l'air plus emballé que ça!
RépondreSupprimerJe viens juste de terminer J'apprends le français, et cela se passe dans ce même lycée (cours de français)
RépondreSupprimerCelui dont tu parles est difficile à lire, mais de quelle façon? L'écriture? le passage ne m'apprend rien. j'aimerais cependant le lire;