Auteur :
René Denfeld
Titre :
En ce lieu enchanté
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais (américain)
Traducteurs :
Frédérique Daber et Gabrielle Merchez
Editeur :
Fleuve
Nombre de
pages : 208p
Date de
parution : août 2014
Présentation de l’éditeur :
Dans le couloir de la mort, enfoui dans les entrailles de la
prison, le temps s’écoule lentement. Coupés du monde, privés de lumière, de
chaleur, de contact humain, les condamnés attendent leur heure.
Le narrateur y croupit depuis longtemps. Il ne parle pas, n’a jamais parlé, mais il observe ce monde « enchanté » et toutes les âmes qui le peuplent : le prêtre déchu qui porte sa croix en s’occupant des prisonniers, le garçon aux cheveux blancs, seul, une proie facile. Et surtout la dame, qui arrive comme un rayon de soleil, investie d’une mission : sauver l’un d’entre eux. Fouiller les dossiers, retrouver un détail négligé, renverser un jugement. À travers elle naissent une bribe d’espoir, un souffle d’humanité. Mais celui à qui elle pourrait redonner la vie n’en veut pas. Il a choisi de mourir.
La rédemption peut-elle exister dans ce lieu où règnent violence et haine ? L’amour, la beauté éclore au milieu des débris ?
Le narrateur y croupit depuis longtemps. Il ne parle pas, n’a jamais parlé, mais il observe ce monde « enchanté » et toutes les âmes qui le peuplent : le prêtre déchu qui porte sa croix en s’occupant des prisonniers, le garçon aux cheveux blancs, seul, une proie facile. Et surtout la dame, qui arrive comme un rayon de soleil, investie d’une mission : sauver l’un d’entre eux. Fouiller les dossiers, retrouver un détail négligé, renverser un jugement. À travers elle naissent une bribe d’espoir, un souffle d’humanité. Mais celui à qui elle pourrait redonner la vie n’en veut pas. Il a choisi de mourir.
La rédemption peut-elle exister dans ce lieu où règnent violence et haine ? L’amour, la beauté éclore au milieu des débris ?
Mon avis :
Lorsque les avis sont quasi unanimes sur un livre, je crains
toujours d’être déçue. Mais en l’occurrence, je vais ajouter ma voix au concert
de louanges.
« Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance. »
Cette célèbre phrase de Dante semble parfaitement appropriée pour décrire cette
sinistre prison. C’est un enfer caché derrière de hauts murs. C’est un monde de
violence, où règnent les pires brutes qui soient. Le quotidien que nous raconte
le narrateur est terrifiant : violence, viols, meurtres, corruption,
manipulation et mensonges. Comment croire que la rédemption soit possible en un
tel lieu ?
Seules les âmes déchues ont un nom ici : York, Striker,
Arden, Risk, Conroy. Alors que pour l’administration, ils ne sont que des
numéros. Quelle ironie ! Les autres ne sont pas nommés, ils sont la dame,
le prêtre, la gardienne, le directeur, le garçon aux cheveux blancs. Ils n’appartiennent
pas à cet univers, leur place est dans l’autre monde.
York et Arden sont des monstres, des hommes ayant commis des
crimes ignobles. Et en découvrant leur passé on éprouve une certaine compassion
pour eux. Pour ces enfants victimes devenus des tueurs, les monstres qu’ils
sont devenus ne sont que le résultat de ce qu’ils ont vécu. Pas question de les
excuser pour autant, juste de rappeler qu’ils ne sont que des âmes brisées.
René Denfeld parvient à retrouver de l’humanité dans ce lieu
déshumanisé, à faire apparaître une petite lueur d’espoir pour certains de ces
personnages.
C’est un roman profondément bouleversant et terrifiant.
Extrait :
« La dame n'a pas encore perdu le son de la liberté.
Quand elle rit, on entend le vent dans les arbres et l'eau qui éclabousse le
trottoir. On se souvient de la douce caresse de la pluie sur le visage et du
rire qui éclate en plein air, de toutes ces choses que dans ce donjon, nous ne
pouvons jamais ressentir. »
« Elle trouve affligeant qu'on se souvienne des tueurs
et pas de leurs victimes. Et si le monde oubliait Hitler et rappelait les noms
de tous ceux qu'il a tués ? Et si on immortalisait les victimes ? »
« Mon âme m'a quitté quand j'avais six ans. Elle a
passé un rideau qui claquait au vent et s'est envolée par la fenêtre. Je lui ai
couru après, mais elle n'est jamais revenue. Elle m'a abandonné sur des matelas
humides et puants. Elle m'a abandonné dans l'obscurité étouffante. Elle a pris
ma langue, mon cœur, mon esprit. »
« Je ne peux plus penser à ce monde du dehors, il est
trop vaste, il me fait peur. C'est un cirque effréné qui résonne de
l'affrontement des idées et des êtres. Depuis que j'ai neuf ans, j'ai passé mon
temps enfermé quelque part. Je suis habitué à ces pièces contenues dans
d'autres pièces, elles-mêmes contenues dans des enceintes de barbelés
électrifiés. Les murs que d'autres trouveraient suffocants sont devenus mes
poumons. »
Bonjour, ravie que tu soit tombée sous le charme également, ce livre m'a marqué et je le recommande à tout le monde. En plus j'aime beaucoup la couverture ;)
RépondreSupprimerJe viens d'ailleurs de le prêter à ma nièce, j'espère qu'elle aimera autant que moi.
SupprimerQuel titre pour un tel contenu ! pas trop d'humeur à me lancer dans ce genre de titre en ce moment.
RépondreSupprimerLe titre est effectivement surprenant. Je te conseille quand même de le noter pour plus tard, il en vaut vraiment la peine.
SupprimerJ'avais beaucoup aimé ce livre où la beauté de l'écriture vient contraster avec la dureté du sujet. Je suis contente qu'il t'ai plu aussi!
RépondreSupprimerDaphné
Je me souviens que tu l'avais aimé.
SupprimerTu as eu raison de te laisser tenter. Un magnifique roman, fort.
RépondreSupprimerUne lecture qui marque.
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