Auteur :
Norman Maclean
Titre :
Et au milieu coule une rivière (premier titre français : La rivière du
sixième jour)
Genre :
nouvelle
Langue
d’origine : anglais (Etats-Unis)
Traducteur :
Marie-Claire Pasquier
Editeur :
Payot rivages
Nombre de
pages : 230p
Date de
parution : novembre 2017 (première publication 1976)
Présentation de l’éditeur :
Classique de la littérature américaine, ce texte
bouleversant raconte l'enfance de Norman Maclean dans les Rocheuses, au sein de
paysages magnifiques dont chaque relief transforme en profondeur les êtres qui
y vivent. La famille et la nature apparaissent comme des piliers originels de
Norman et Paul, le frère adoré, pêcheur hors pair, irrésistible mauvais garçon.
Un dialogue silencieux s'instaure avec les rivières et les montagnes, qui
apprennent plus que les mots eux-mêmes. Avec un talent et une poésie
exceptionnels, Maclean capture la lumière bénie des jours disparus.
Mon avis :
Norman et son jeune frère Paul sont les fils d’un pasteur,
passionné de pêche à la mouche, et ont passé autant de temps sur les bancs de l’église
qu’au bord de la rivière. Si Norman mène une vie rangée auprès de son épouse,
son cadet est un mauvais garçon couvert de dettes fréquentant des cercles peu
recommandables. Mais les frères sont toujours liés par leur affection et leur
passion commune.
A l’origine une nouvelle publiée dans un recueil éponyme, ce
texte est plus un récit autobiographique dans lequel l’auteur livre ses
souvenirs avec beaucoup de pudeur. Il y évoque son enfance, ses proches et ses
souvenirs. Tout le texte est donc empreint d’une grande nostalgie, celle des
êtres aimés qui ne sont plus, celle de l’enfance et de la jeunesse enfuie,
celle d’une époque révolue. La relation entre les frères est le cœur de tout le
texte. Et malgré leurs différences, c’est une jolie relation faite d’amour et
de complicité, autant que d’incompréhension et de non-dits.
Je ne connais rien à la pêche à la mouche, ni à la pêche en
général, et ce n’est pas vraiment un sujet qui m’intéresse. Aussi, j’aurais pu
m’ennuyer à la lecture des longues descriptions des différents modèles de
mouches ou de techniques de pêche. Je n’y ai pas compris grand-chose, c’est
vrai, mais cela m’a laissé une impression de mystère quasi ésotérique. Le lien
entre le pêcheur et le poisson, entre l’homme et la nature, est un affrontement
toujours respectueux, harmonieux.
Je n’ai pas eu l’occasion de voir l’adaptation de Robert
Redford avec Craig Scheffer et Brad Pitt dans les rôles principaux. Et je me
demande bien comment le réalisateur a adapté ce roman très intimiste et
contemplatif.
Un roman (nouvelle, récit autobiographique, je ne sais pas
trop quel terme convient le mieux !) lumineux et poétique, qui m’a
beaucoup plu.
Extrait :
« Il y a dans tout pêcheur quelque chose qui tend à
faire de l’univers de la pêche un monde parfait, un monde à part. Je ne sais
pas ce que c’est, et je ne sais pas où ça se loge, quelquefois je sens ce
quelque chose dans mes bras, à d’autres moments dans ma gorge, et souvent je
serais incapable de le situer, je sais seulement que c’est enfoui en moi. Nous
serions sans doute, beaucoup d’entre nous, meilleurs pêcheurs, si nous ne
passions pas autant de temps à guetter le moment où le monde va enfin devenir parfait. »
« A force de chasser de mon esprit tout ce qui me
dérangeait, le monde finissait par n’être plus rien d’autre que la rivière qui
coulait sous mes yeux, et moi qui la regardais couler. A la surface de l’eau,
les mirages de chaleur dansaient les uns avec les autres. Bientôt, dansant
toujours, je les vis s’entremêler, puis faire la ronde. Pour finir, celui qui
regardait ne fit plus qu’un avec ce qu’il regardait. L’un des deux avait été
absorbé par l’autre. Lequel ? Je crois bien que c’était moi. »
« C’est là, en attendant mon frère, que j’ai commencé à
me raconter cette histoire. Pourtant, à l’époque, j’ignorais encore que les
histoires vécues ressemblent plus souvent à des rivières qu’à des livres. Je
savais une chose, c’est qu’une histoire avait commencé, il était une fois, dans
la rumeur de l’eau. Et je pressentais qu’en continuant à avancer j’allais
rencontrer quelque chose qui résisterait à l’érosion, créant ainsi un coude,
des cercles concentriques, des alluvions, et le calme enfin. »
J'ai aussi beaucoup aimé, pas besoin de connaître la pêche, on comprend bien.
RépondreSupprimerOui ;-)
SupprimerJe l'ai constaté, le roman est la seule manière de me faire aimer la pêche à la mouche ! Parce que, bien sûr, c'est de l'humain qu'il traite. Je pense aux très belles nouvelles de Pete Fromm dans Avant la nuit. Superbe aussi !
RépondreSupprimerOù le magnifique roman de Peter Heller Peindre, pêcher et laisser mourir.
SupprimerMerci pour ce titre.
SupprimerJe ne pense pas l'avoir lu, je ne me souviens plus vraiment. Je confonds peut-être avec le film (que j'ai aimé).
RépondreSupprimerJe n'ai pas vu le film, je le regarderai peut-être plus tard, mais pour l'instant je préfère garder en tête les images du roman.
SupprimerLe film est très beau. Tu me donnes envie de plonger dans le livre !
RépondreSupprimerAlors plonge !
SupprimerJ'en garde un souvenir très fort !
RépondreSupprimerCela ne m'étonne pas, je pense qu'il va aussi me laisser un souvenir marquant.
Supprimer