Auteur :
Anthologie
Titre :
L’étreinte de glace
Genre :
nouvelles
Langue
d’origine : anglais
Traductrice :
Françoise Adelstain
Editeur :
éditions Corti
Nombre de
pages : 296p
Date de
parution : janvier 2019
Présentation de l’éditeur :
La période dite victorienne correspond à l’apogée de la Ghost story au
Royaume-Uni, comme aux États-Unis. Jacques Finné dans le prolongement du choix
opéré dans Les
Fantômes des Victoriennes, que nous rééditons simultanément, a retenu huit
récits qui montreront, une fois encore, que durant le règne de Victoria les
femmes écrivains n’avaient rien à envier à leurs homologues masculins. Les auteures retenues ont été plus ou moins célèbres, Gertrude Atherton, La femme et la Mort, (56 livres publiés), Gertrude Bacon, La grotte, (première en de nombreux domaines), Mrs. Alfred (Louisa) Baldwin, Sérénade muette, (dont les « aurait pu » jalonnent la vie), Mary Elizabeth Braddon, L’étreinte de glace, (romancière à succès, auteure de 90 romans et 150 nouvelles), Amelia B. Edwards, Une nuit dans la Forêt noire, (touche à tout de génie), Edith Nesbit, Le pavillon, (pionnière de la littérature pour enfants, où on la cantonne toujours), Margaret Oliphant, Le portrait, (pilier du Blackwood magazine et romancière reconnue), Mrs. Henry (Ellen) Wood, Dormir… peut-être rêver… (l’une des auteures les plus vendues et traduites de sa génération : cinq millions d’exemplaires).
Si un bon nombre d’entre elles ont été très célèbres ou populaires, saluées par leurs confrères (Wilkie Collins, Henry James et bien d’autres) toutes mériteraient d’être tirées de l’oubli où elles sont tombées, et tout particulièrement Margaret Oliphant qui dans Le portrait retrouve la grâce dont La fenêtre de la bibliothèque témoignait déjà.
Mon avis :
Il y a quelques mois, je lisais La maison des oubliés de
Peter James, une histoire de fantômes sans aucun intérêt. Il y a tellement de
bonnes histoires de fantômes en littérature, me disais-je, quel dommage d’avoir
perdu du temps avec celle-là ! Ce recueil en rassemble quelques unes.
Jacques Finné réunit ici sept textes, écrits par des femmes
écrivains entre 1860 et 1915. Sept femmes, autrices à succès à leur époque,
mais désormais pour la plupart tombées dans un relatif oubli. Classées par ordre
chronologiques, certaines très courtes (moins de 10 pages), d’autres plus
longues, ces nouvelles sont aussi très diverses de par leur façon de traiter le
sujet du surnaturel, tantôt classiques, tantôt originales.
Dans L’étreinte de
glace, un jeune peintre est hanté par la fiancée qu’il a abandonnée ou
peut-être par sa propre culpabilité ? Dormir…
peut-être rêver… nous raconte l’histoire d’une chambre dans laquelle
personne ne trouve le sommeil. Le
portrait est celui d’une femme décédée en couches, que son fils devenu
adulte découvre. La quatrième nouvelle du recueil nous raconte une singulière Nuit dans la forêt noire. Au chevet de
son mari agonisant, une femme attend la mort dans La femme et la mort. Dans Sérénade
muette, une jeune médecin est envoyé au chevet d’un lord en fin de vie et s’y trouve confronté d’une
manière inattendue à la mort. Un marin raconte dans La grotte sa rencontre avec Méduse. Dernière nouvelle du recueil, Le pavillon est une histoire de rivalité
amoureuse qui bascule dans l’irrationnel.
J’ai beaucoup apprécié la lecture de ces textes, tous
savamment construits, distillant une ambiance étrange mas sans jamais apporter
de réponse claire sur les événements étranges qu’ils relatent. S’agit-il de
fantômes ou d’autres entités surnaturelles ? Ou bien l’explication
est-elle plus prosaïque (folie, crime, culpabilité…) ? Le doute est là et
ajoute au sentiment trouble né de la lecture. Brillant.
Jacques Finné a semble-t-il consacré deux autres anthologies
à ce thème, il va falloir en suggérer l’achat à la bibliothèque. En attendant,
Peter James a encore du chemin avant d’en arriver à ce niveau !
Merci, Ariane ! Jacques Finné
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