Par Daphné
Titre : La brodeuse de Winchester
Genre : roman
Langue d’origine : américain
Traducteur : Anouk Neuhoff
Editeur : Table ronde
Nombre de pages : 352
Date de parution : 2020
résumé de l'éditeur :
Winchester, 1932. Violet Speedwell, dactylo de trente-huit ans, fait partie de ces millions de femmes restées célibataires depuis que la guerre a décimé toute une génération de fiancés potentiels. «Femme excédentaire», voilà l’étiquette qu’elle ne se résigne pas à porter, à une époque où la vie des femmes est strictement régentée. En quittant une mère acariâtre, Violet espérait prendre son envol, mais son maigre salaire lui permet peu de plaisirs et son célibat lui attire plus de mépris que d’amis. Le jour où elle assiste à un curieux office à la cathédrale, elle est loin de se douter que c’est au sein d’un cercle de brodeuses en apparence austère – fondé par la véritable Louisa Pesel – qu’elle trouvera le soutien et la créativité qui lui manquent. En se liant d’amitié avec l’audacieuse Gilda, Violet découvre aussi que la cathédrale abrite un tout autre cercle, masculin cette fois, dont Arthur, sonneur de cloches, semble disposé à lui dévoiler les coulisses. À la radio, on annonce l’arrivée d’un certain Hitler à la tête de l’Allemagne.
Mon avis :
Si j'ai beaucoup aimé certains livres de Tracy Chevalier, d'autres m'ont laissée plutôt indifférente. Alors en ouvrant ce livre là, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Et bien, j'ai aimé. Beaucoup.
Cette fois, c'est en 1932 que nous entraîne Tracy Chevalier, sur les traces de Violet, 38 ans, qui ne s'est pas mariée suite à l'hécatombe de la première guerre mondiale et à la mort de son fiancé. Elle a quitté quelques mois auparavant, la maison de son insupportable mère et vit difficilement de son métier de secrétaire. Mais elle est libre, enfin, et s'émancipe peu à peu, découvrant la broderie et les sonneurs de cloche, tout un monde qu'elle n'avait jamais connu auparavant.
Voici un livre qui parle d'émancipation, de liberté, de jugement aussi, d'intolérance notamment face à l'homosexualité, encore si tabou à l'époque, et la manière dont sont considérées les femmes célibataires, d ela montée du nazisme. On y parle aussi de la broderie et des sonneurs de cloche, avec une telle finesse et un tel respect pour ces savoirs qu'il m'a parut voir courir sur les pages les nuances de couleurs brodés sur le tambour et entendre jouer les cloches, art ancestral sur lequel on a ensuite envie de se pencher un peu.
A sa manière Violet est une révolutionnaire qui se débat dans ce rôle où on veut l'enfermer et qui parvient peu à peu à en sortir. Elle en sort lentement, à son rythme qui est aussi celui de l'écriture et de l'histoire. Un rythme paisible, délicat, aussi délicat que les points de broderie que Violet apprendra à maîtriser au fil des pages. Un beau portrait de femme et sans doute l'un de mes livres préférés de l'autrice.
Extrait :
"Pour Violet, la broderie était comparable à la dactylographie, en plus satisfaisant. Il fallait se concentrer, mais une fois qu'on était suffisamment experte, on trouvait son rythme et on ne pensait plus qu'à l'ouvrage qu'on avait devant soi. La vie se résumait alors à une rangée de points bleus qui se muaient sur la toile en une longue tresse, ou à une explosion de rouge qui se transformait en fleur. Au lieu de taper des formulaires pour des gens qu'elle ne verrait jamais, Violet faisait grandir sous ses doigts des motifs aux couleurs éclatantes."
Je n'ai lu que deux romans de cette auteure qui ne m'avaient pas convaincu. Peut-être celui-ci.
RépondreSupprimerTous en m'ont pas con vaincu mais ceux que j'ai préféré, eux, je les ai vraiment aimé. Et celui ci en fait parti.
SupprimerDaphné
Moi aussi, j'ai bien aimé ce roman mais ce n'est pas un coup de coeur.
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