Par Ariane
Auteur : Maud Simonnot
Titre : L’heure des oiseaux
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : éditions de l’observatoire
Nombre de pages : 160p
Date de parution : août 2022
Mon avis :
Une jeune femme arrive à Jersey pour en savoir plus sur le passé de son père à l’orphelinat. Adopté très jeune, il n’a presque pas de souvenirs de sa petite enfance, pourtant le traumatisme est là. Un seul nom revient à sa mémoire : Lily. Cinquante ans plus tôt, Lily est une fillette vive et curieuse, qui subit des brimades quotidiennes à l’orphelinat. Elle trouve du réconfort dans la forêt, l’observation des oiseaux et la compagnie du Petit auquel elle voue une affection sans bornes.
Maud Simonnot entrecroise les récits du passé et du présent, pour tisser la toile des souvenirs de Simon et faire la lumière sur les zones d’ombres. Avec beaucoup de délicatesse, une plume toute de douceur et poésie, elle donne vie à un petit personnage charmant. Une enfant céleste comme l’était le petit garçon de son précédent roman. Avec Lily, on a envie de s’échapper loin de la noirceur de l’orphelinat et de la brutalité des hommes, d’écouter le chant des oiseaux, de s’émerveiller devant à l’harmonie et la beauté de la nature, de protéger le Petit, si fragile et si doux.
Mais si Lily et Simon sont des personnages imaginaires, l’histoire atroce et tragique des orphelins de Jersey ne l’est malheureusement pas. Maud Simonnot effleure sans nous en livrer de récit détaillé, les horreurs subies par les orphelins. Pas besoin d’en dire plus, on comprend parfaitement ce qui se passait. Comme Emilienne Malfatto dont je parlais dans mon précédent billet, Maud Simonnot parvient à faire du beau avec du laid et nous offre un récit lumineux qui contraste singulièrement avec la noirceur de la réalité.
Extrait :
« Le soir elle tente de s'élever au maximum sur la pointe des pieds pour distinguer un peu de ciel par l'étroit soupirail. La vue des hautes branches de l'arbre de Judée incendié par le coucher de soleil l'apaise et lui donne des forces. elle perçoit depuis son cachot les cris rêches de geais qui se rendent vers la cité aérienne de sa forêt, indifférents aux hommes et à la pesanteur. Bientôt brilleront les premières étoiles et elle entendra le crescendo fluté, si puissant et mélancolique d'un rouge-gorge qui vit à l'orée du bois et lui tient souvent compagnie la nuit. Elle même se sent, plus que jamais, comme un oiseau en cage. »
Mais oui, j'avais lu L'enfant céleste, alors pourquoi pas?
RépondreSupprimerLa plume est aussi jolie ici que dans son premier roman...
SupprimerTu donnes envie de le lire malgré le thème dramatique...
RépondreSupprimerTu me donnes envie de découvrir la belle plume de l'auteure.
RépondreSupprimerje le note, les Iles Anglo-normandes sont dans mon champ de recherche
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