vendredi 7 août 2015

Bilqiss - Saphia Azzeddine

Par Ariane

Auteur : Saphia Azzeddine

Titre : Bilqiss

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Stock

Nombre de pages : 216p

Date de parution : mars 2015

Présentation de l’éditeur :

« Vous priez encore Dieu ?

– Bien sûr. Pourquoi ne le ferais-je pas ?
– Eh bien, il me semble qu’Il vous a abandonnée ces derniers temps.
– Allah ne m’a jamais abandonnée, c’est nous qui L’avons semé. »
 

Bilqiss est l’héroïne de ce roman : c’est une femme indocile dans un pays où il vaut mieux être n’importe quoi d’autre et si possible un volatile. On l’a jugée, on l’a condamnée, on va la lapider. Qui lui lancera la première pierre ? Qui du juge au désir enfoui ou de la reporter américaine aux belles intentions lui ôtera la vie ? Le roman puissant de Saphia Azzeddine est l’histoire d’une femme, frondeuse et libre, qui se réapproprie Allah.



Mon avis :

Bilqiss. Une femme forte, belle, intelligente et courageuse. Le genre de femme qui ferait l’admiration de tous dans la plupart des pays. Mais elle a eu la malchance de naître dans un pays où ces qualités sont vues comme des défauts. Un pays où être femme est déjà une malchance. Plus que cela, une malédiction.

Dans un pays qui n’est jamais nommé mais fait immanquablement penser à l’Afghanistan, Bilqiss va être jugée. Elle est accusée de blasphème pour avoir chanté l’appel à la prière du haut du minaret à la place du muezzin ivre mort. Un appel qu’elle a légèrement modifié au passage. D’autres chefs d’accusations viennent s’ajouter. Tous plus absurdes les uns que les autres. On lui reproche de lire, de porter un bracelet à sa cheville, de posséder des ours en peluche ou encore d’avoir acheté au marché des légumes de forme phallique sans demander au marchand de les lui découper.

Saphia Azzeddine nous offre un très beau portrait de femme. Bilqiss incarne toutes ces femmes qui subissent l’oppression. Ce que vit Bilqiss, elles sont des milliers à le vivre. Et comme Leandra la journaliste, nous sommes scandalisés mais ne leur accordons pas plus qu’une pensée attristée.

L’écriture de Saphia Azzeddine se lit agréablement.

Toutefois, j’ai jugé le personnage de Bilqiss peu crédible. Ou plutôt j’ai jugé peu crédible que son comportement ne lui ai pas attiré d’ennuis plus tôt. Car Bilqiss est une femme qui ne mâche pas ses mots, qui dit ce qu’elle pense, elle accueille des Américains chez elle.

Et puis, j’ai trouvé certains éléments un peu clichés. La journaliste qui vient chercher une histoire et va se trouver bouleversée, la famille d’accueil de la journaliste où dans l’intimité garçons et filles sont traités sur un pied d’égalité. Sans oublier le juge qui éprouve des sentiments pour l’accusée et voit ses convictions chamboulées.

C’est tout de même une lecture intéressante même si je suis un peu restée sur ma faim.



Extrait :

« Je réfutais toutes les charges qui pesaient sur moi puisque je ne me considérais pas comme l’actrice de ma vie. Elle m’avait été confisquée à la naissance. »

L'avis de Micmelo

8 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé ce portrait de femme rebelle mais effectivement je te rejoins sur le fait qu'il parait peu credible que Bilqiss n'ait pas eu de problemes avant et qu'il y a des passages un peu cousus de fil blanc

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    1. Nous sommes sur la même longueur d'ondes au sujet de ce livre alors.
      Ariane

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  2. Tout pareil sur la crédibilité, mais j'ai passé un bon moment de lecture

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  3. Dans certains pays, il vaut mieux naitre homme, en effet !
    Au XXIè siècle, on pourrait quand même s'attendre à autre chose!
    Bonne semaine.

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    1. Au vu de ce qui se passe partout dans le monde, dans les pays les plus lointains, comme chez nous, il vaut mieux naître homme dans tous les pays du monde. Même si les situations ne sont en rien comparable (heureusement pour nous femmes occidentales, nous avons énormément de chances par rapport à des millions de femmes de par le monde).
      Ariane

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