Auteur :
Thomas B. Reverdy
Titre :
Il était une ville
Genre :
roman
Langue
d’origine : français
Editeur :
Flammarion
Nombre de
pages : 269p
Date de
parution : août 2015
Présentation de l’éditeur :
Ici, les maisons ne valent plus rien et les gens s'en vont,
en les abandonnant purement et simplement ; la ville est en lambeaux. Nous
sommes à Détroit en 2008 et une blague circule : que le dernier qui parte
éteigne la lumière. On dirait que c'est arrivé. C'est dans cette ville menacée
de faillite qu'Eugène, un jeune ingénieur français, débarque pour superviser un
projet automobile. C'est dans un de ces quartiers désertés que grandit Charlie,
Charlie qui vient, à l'instar de centaines d'enfants, de disparaître. Mais pour
aller où, bon Dieu, se demande l'inspecteur Brown chargé de l'enquête. C'est
là, aussi, qu'Eugène rencontrera Candice, la serveuse au sourire brillant et
rouge. Et que Gloria, la grand-mère de Charlie, déploiera tout ce qui lui reste
d'amour pour le retrouver. Thomas B. Reverdy nous emmène dans une ville
mythique des États-Unis devenue fantôme et met en scène des vies d'aujourd'hui,
dans un monde que la crise a voué à l'abandon. Avec une poésie et une
sensibilité rares, il nous raconte ce qu'est l'amour au temps des catastrophes.
Mon avis :
Lorsque cet été, j’ai commencé mes repérages de la rentrée
littéraire, ce titre était tout en haut de ma liste. Déjà parce que j’avais
envie depuis quelques temps de lire Les évaporés le précédent roman de l’auteur
qui a conquis la plupart de ses lecteurs. Et puis le sujet de ce roman, ces
personnages en perdition dans une ville au bord de la faillite.
Détroit. L’une des plus grandes villes des Etats-Unis,
fleuron de l’industrie automobile au début du 20ème siècle. Mais
lorsque Eugène, ingénieur français employé par l’Entreprise débarque avec pour
mission de mettre en place une nouvelle chaîne de production, Motor Town est
une ville au bord du gouffre. Le déclin de l’industrie, le chômage galopant, la
crise des subprimes, les scandales politiques ont eu raison de la ville. Et c’est
un décor post-apocalyptique qui s’offre aux yeux de Eugène. Maisons en ruines,
bâtiments désaffectés, des quartiers entiers abandonnés. La criminalité explose
et les habitants qui restent ne semblent que des ombres dans ce décor sordide.
Eugène ne semble qu’à moitié convaincu par le projet qu’il
est venu mettre en place. Rapidement abandonné par sa hiérarchie, perdu dans
une ville étrangère où plus rien ne fonctionne, Eugène est aussi perdu et
abandonné que le sont les habitants de Détroit. Son chemin croise celui de
Candice, serveuse dans le bar dans lequel il se réfugie chaque soir. Candice,
qui lui apporte la chaleur humaine dont sa vie et cette ville semblent
dépourvus.
A côté de l’immeuble de bureau d’Eugène s’étend la zone,
vaste étendue à l’abandon autrefois consacrée à l’industrie. C’est dans cette
zone que Charlie, jeune garçon de 12 ans, se retrouve avec ses copains Bill et
Strothers après avoir fugué de chez lui. Dans une école désaffectée vivent des
dizaines de jeunes paumés comme eux.
Il y a également Georgia, la grand-mère de Charlie qui ne
désespère pas de retrouver son petit-fils et le lieutenant Brown, qui tente
tant bien que mal, avec les maigres moyens dont dispose la police de retrouver
les enfants disparus.
L’ambiance de cette ville est assez glaçante, les humains ne
semblent plus y avoir leur place, ils semblent se fondre et disparaître dans le
décor. Pourtant l’auteur nous laisse entrevoir une lumière à l’horizon. Cette
lumière ce sont ses personnages qui la portent en eux. Comme on dit « tant
qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ». Eugène, Candice, Charlie,
Georgie et Brown sont le cœur de la ville qui bat encore, et malgré l’effondrement
de la ville autour d’eux, ils continuent de croire en l’avenir. Ce sont des
personnages courageux, des personnages qui ne veulent pas renoncer, des
personnages qui aiment. Des personnages touchants.
J’ai beaucoup aimé l’écriture de Reverdy. Ce rythme décousu
colle bien avec le climat de la ville, avec ce sentiment de perdition qui s’en
dégage. Au passage, il ne se prive pas d’égratigner le système capitaliste qui
broie les humains, et peut abandonner ce qui faisait sa fierté hier.
Une découverte intéressante, et je suis plutôt contente de
cette première rencontre avec Thomas B. Reverdy. Cela me donne encore
plus envie de découvrir son roman Les évaporés qui me tentait plus encore que
celui-ci.
Extrait :
« Dieu nous aime,
c’est sa seule faiblesse, mais une bêtise aussi crasse, quand même, cela a dû
le dégoûter. »
Lu dans le cadre du challenge 50 états, pour le Michigan et petit bac catégorie pronom.
J'avais abandonné "les évaporés", je m'y ennuyais. J'essaierai peut-être celui pour voir si j'ai la même impression.
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu Les évaporés, mais d'après ce que j'ai compris, le rythme y est assez déroutant. Je ne peux pas faire de comparaisons, mais je n'ai pas eu ce problème avec ce roman.
SupprimerJ'ai moi aussi beaucoup aimé ce livre, une belle découverte pour moi.
RépondreSupprimerNous sommes sur la même longueur d'ondes pour ce titre.
SupprimerAriane
Il est sur ma PAL depuis peu.... ton billet me persuade que ce titre me plaira..
RépondreSupprimerJ'espère que ce sera le cas, car les avis sont tout de même assez mitigés.
SupprimerAriane
Tu retrouveras des similitudes dans Les évaporés, mais lire les deux n'empêche pas de les apprécier différemment...
RépondreSupprimerJ'ai très envie de le lire en effet et j'espère y prendre autant de plaisir.
SupprimerAriane
Les évaporés est bien meilleur selon moi.
RépondreSupprimerJ'espère le lire bientôt.
SupprimerAriane
Je note, je suis curieuse de découvrir ce roman. Hop, billet ajouté !
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