Auteur :
Emilie de Turckheim
Titre :
Popcorn melody
Genre :
roman
Langue
d’origine : français
Editeur :
Hélïse d’Ormesson
Nombre de
pages : 208p
Date de
parution : août 2015
Présentation de l’éditeur :
Tom Elliott tient une supérette dans un trou perdu du
Midwest. Malgré les rayons désespérément dégarnis, les clients défilent du
matin au soir. Ce succès, Tom le doit au fauteuil, devant la caisse, où chacun
s’assoit pour livrer ses secrets… Jusqu’au jour où jaillit du trottoir d’en
face un fabuleux hypermarché climatisé. Comment combattre un concurrent si
déloyal ? Tom n’a que deux armes : sa folie douce et son amour de la
poésie.
Au cœur des terres ardentes des Indiens des Plaines, Popcorn Melody porte un regard fantasque sur la quête du bonheur dans nos sociétés d’abondance.
Au cœur des terres ardentes des Indiens des Plaines, Popcorn Melody porte un regard fantasque sur la quête du bonheur dans nos sociétés d’abondance.
Mon avis :
A Shellawick, petit bled paumé du Midwest, on trouve un
soleil de plomb, des cailloux, de la poussière et des mouches. On y trouve
aussi Le Bonheur, petite supérette aux rayonnages peu remplis, puisque l’objectif
de son propriétaire, Tom Elliott, est de vendre de quoi se nourrir, se laver et
tuer les mouches. Rien que l’essentiel, aucun superflu.
Mais l’attrait du Bonheur c’est surtout Tom lui-même, gérant
et poète, toujours prêt à écouter ses clients ouvrir leur cœur dans le fauteuil
de barbier rescapé du salon de son père. Et ils sont hauts en couleur les
habitants de Shellawick !
Emilie de Turckheim propose une gallerie de personnages tous
plus loufoques les uns que les autres : Matt le doyen de la ville, ancien
instituteur adulé de ses élèves devenu un vieux bonhomme acariâtre qui perd la
tête, John, le père de Tom, barbier de la ville et père aimant, Emily Dickinson
vivant dans son propre monde à son propre rythme, Fleur la géologue japonaise
alcoolique toujours juchée sur ses talons aiguilles, et le maire borgne,
terrible dans son rôle de grand méchant à la solde de l’usine Buffalo Rocks,
principal employeur de la région. Elle ne fait pas qu’effleurer ces personnages
mais en quelques mots, par le récit de quelques anecdotes, elle sait
incroyablement vivants et attachants !
Pourtant la ville se meurt peu à peu. Les commerces ferment
les uns après les autres et les habitants partent s’installer ailleurs. Plus
près de l’usine. Mais Tom, Le Bonheur ainsi que ses clients restent fidèles au
poste. Jusqu’à l’installation d’un gigantesque supermarché nommé Horn of plenty
(corne d’abondance) juste en face du Bonheur. Là-bas on trouve tout, l’essentiel
comme l’inutile, une infinité de choses à la portée des consommateurs.
Le Bonheur contre La corne d’abondance, c’est un peu le pot
de terre contre le pot de fer, un conte sur la société de consommation, qui telle
la sirène attire les consommateurs par de belles promesses pour mieux les
dévorer et les broyer. Ce n’est pas non plus une fable joyeuse, car Samson l’emporte
rarement contre Goliath, et rapidement Le Bonheur est abandonné par ses
clients.
Que j’ai aimé ce court roman ! J’y ai trouvé un charme
fou, aussi bien dans ses personnages décalés et dans l’histoire, que dans la
plume à la fois poétique, vive et colorée de l’auteur. J’ai été totalement
conquise par Tom, sa folie douce et sa philosophie du bonheur. Une petite
pépite !
Extrait :
« Le fauteuil
était l’oreille de Shellawick. Chaque jour était un jour ordinaire de poussière
et d’air brûlant, et on entrait chez moi comme si de rien n’était, avec son
cabas ou son chariot à roulettes. Et, toujours comme si de rien n’était, on s’installait
sur le fauteuil de barbier pour soulager ses jambes et se débarrasser d’un
poids. Personne ne m’a jamais avoué qu’il entrait dans Le Bonheur pour vider
son sac et pas pour le remplir. »
L'avis de Keisha
Je me demandais ce que donnait ce roman. Vu ton avis, je le note.
RépondreSupprimerBelle découverte alors !
SupprimerAriane
Je l'ai lu, j'ai tellement aimé que j'en ai lu un autre de l'auteur tout de suite après et le charme a aussi opéré!
RépondreSupprimerTant mieux ! Cela ne peux que me donner envie de lire d'autres romans de l'auteur.
SupprimerAriane