Auteur :
Francesca Melandri
Titre :
Plus haut que la mer
Genre :
roman
Langue
d’origine : italien
Editeur :
Danièle Valin
Nombre de
pages : 208p
Date de
parution : février 2015
Présentation de l’éditeur :
1979. Paolo et Luisa prennent le même bateau, chacun de son
côté, pour se rendre sur l’Île. Mais ce n’est pas un voyage d’agrément, car
c’est là que se trouve la prison de haute sécurité où sont incarcérés le fils
de Paolo et le mari de Luisa. Ce dernier est un homme violent qui, après un
meurtre commis sous le coup de la colère, a également tué un surveillant en
prison, tandis que le premier a été reconnu coupable de plusieurs homicides
politiques sur fond de révolution prolétarienne. L’homme et la femme ne se
connaissent pas, Paolo est professeur de philosophie, mais il n’enseigne plus ;
Luisa, elle, est agricultrice et élève seule ses cinq enfants. À l’issue du
voyage et de la brève visite qu’ils font au parloir de la prison, ils ne
peuvent repartir comme ils le devraient, car le mistral souffle trop fort. Ils
passent donc la nuit sur l’Île, surveillés par un agent, Pierfrancesco Nitti,
avec qui une étrange complicité va naître. Pour ces trois êtres malmenés par la
vie, cette nuit constitue une révélation et, peut-être aussi, un nouveau
départ.
Avec Plus haut que la mer, Francesca Melandri livre un deuxième roman incisif et militant, une superbe histoire d’amour et d’idées qui est aussi une subtile réflexion sur le langage, celui de la politique et celui du monde dans lequel nous vivons.
Avec Plus haut que la mer, Francesca Melandri livre un deuxième roman incisif et militant, une superbe histoire d’amour et d’idées qui est aussi une subtile réflexion sur le langage, celui de la politique et celui du monde dans lequel nous vivons.
Mon avis :
Une île prison et trois personnages qui vont se rencontrer.
Voilà le point de départ de ce roman. Et Francesca Melandri parvient à nous
offrir une histoire magnifique et émouvante.
Paolo et Luisa rendent visite à leurs proches emprisonnés
dans cette prison de haute sécurité et Pierfrancesco est un gardien chargé de les
escorter.
Paolo qui porte en lui la culpabilité des crimes de son
fils, culpabilité que celui-ci ne semble pas ressentir. Mais il n’en aime pas
moins son fils et continue à lui rendre visite. Les souvenirs de l’enfance de
son fils lui reviennent souvent et ces jours heureux sont une blessure.
Luisa, rend visite à son mari. L’emprisonnement de son mari
fut une libération pour cette femme battue, même si elle s’est retrouvée à
élever seule ses cinq enfants et à gérer une exploitation agricole. C’est une
femme courageuse, travailleuse, terre à terre. Elle ne s’en laisse pas compter.
C’est une femme de devoir, raison pour laquelle elle rend visite à cet homme qu’elle
déteste.
Pierfranscesco le gardien semble presque aussi prisonnier de
l’île que les prisonniers. Il se renferme sur lui-même, incapable de partager
avec sa femme son quotidien, à la fois pour la protéger à la fois pour se
protéger lui-même de la réalité du travail de gardien de prison. Alors il se
tait, il tait les violences et les insultes, celles des prisonniers comme
celles des gardiens.
Trois personnages éloignés les uns des autres, qui lorsque
Luisa et Paolo se retrouvent coincés sur l’île à cause du vent, vont être
obligés de passer la nuit ensemble. Un moment hors du temps où ils se
rapprocheront, se découvriront, s’ouvriront et se pardonneront à eux-mêmes.
Il y a une certaine lenteur dans la narration qui s’accorde
avec le contexte. Beaucoup de subtilité dans les rapports entre les
personnages, dans les non-dits autant que dans les paroles.
Francesca Melandri aborde avec beaucoup de justesse une
période sombre de l’histoire de son pays. Elle parvient à donner une juste
place aux victimes (à travers une unique photo), aux criminels et à leurs
proches.
Une belle découverte.
Extrait :
« Il se rendit
compte que, pour la première fois depuis de nombreuses années, il allait passer
un certain temps non loin de son fils, peut-être plusieurs jours, ou du moins
tant que le mistral soufflerait. Une poignée de kilomètres seulement les
séparaient ; ils posaient les pieds sur la même bande de terre émergeant
de la mer. Cette tempête les unissait comme cela n’était plus arrivé depuis que
son fils était entré dans la clandestinité. Peut-être même encore avant. »
Lu dans le cadre du challenge Petit bac pour la catégorie taille et voisins, voisines pour l'Italie
D'autres avis chez Clara, Kathel, Aifelle,
Je suis en train de le lire et j'aime !
RépondreSupprimerJe lirai avec plaisir ton billet.
SupprimerAriane
Celui-là, je le lirai, c'est sûr.
RépondreSupprimerTu fais bien !
SupprimerAriane
Un coup de coeur pour moi !
RépondreSupprimerJe me souviens de ton très joli billet.
SupprimerAriane
lecture du moment :)
RépondreSupprimerJ'espère qu'il te plait !
SupprimerAriane