Un été sans les hommes - Siri Hustvedt

Par Daphné

Auteur : Siri Hustvedt

Titre : Un été sans les hommes

Genre : roman

Langue d’origine : américain

Traducteur : Christine Le Boeuf

Editeur : Actes sud

Nombre de pages : 216

Date de parution : mai 2011

Résumé de l'éditeur:

Incapable de supporter plus longtemps la liaison que son mari, Boris, neuroscientifique de renom, entretient avec une femme plus jeune qu'elle, Mia, poétesse de son état, décide de quitter New York pour se réfugier auprès de sa mère qui a, depuis la mort de son mari, pris ses quartiers dans une maison de retraite du Minnesota. En même temps que la jubilatoire résilience dont fait preuve le petit groupe de pétillantes veuves octogénaires qui entoure sa mère, Mia va découvrir la confusion des sentiments et les rivalités à l'oeuvre chez les sept adolescentes qu'elle a accepté d'initier à la poésie le temps d'un été, tout en nouant une amitié sincère avec Lola, jeune mère délaissée par un mari colérique et instable... Parcours en forme de "lecture de soi" d'une femme à un tournant de son existence et confrontée aux âges successifs de la vie à travers quelques personnages féminins inoubliables, ce roman aussi solaire que plaisamment subversif dresse le portrait attachant d'une humanité fragile mais se réinventant sans cesse. 

Mon avis:

J'ai découvert ce livre grâce à Ariane lors de notre dernier swap.  Elle me l'a envoyé en tant que "livre-surprise", c'est à dire que la couverture était dissimulée de manière à ce que je le lise sans en connaître ni le titre ni l'auteur. Durant toute ma lecture, j'ai eu hâte d'arriver au bout afin de pouvoir enfin savoir qui était cette auteur dont les mots me régalaient!

Que de sensibilité et de poésie dans le regard  de Mia ! Mia a une cinquantaine d'années, un mari qui l'a quittée pour "La Pause" -une autre femme que Mia refuse de nommer- et sort d'une dépression. Suite à cela, elle part, le temps d'un été, retrouver la ville de son enfance, dans le Minnesota. Elle y enseigne la poésie à sept adolescentes, se lie avec sa voisine, passe du temps avec sa mère et ses amies de la maison de la retraite. Et elle observe. D'un regard aiguisé, doux et sensible, elle observe le monde et les gens qui l'entourent.

Cet été là, Mia est entourée de femmes, de femmes de tous les âges: Flora, la petite fille pleine d’imagination, les sept élèves de Mia à l'âge complexe de l'adolescence, Lola, la jeune maman, les "cygnes", personnes âgées de la maison de retraite. Sans oublier Daisy, la fille de Mia, et sa sœur, Béa. Avec chacune, Mia entretient une relation différente. Les relations sont au cœur même de ce récit: relations de couple, relations maternelles, relations d'amitié...J'ai aimé la relation que Mia entretient avec les "cygnes": avec sa mère, tout d'abord, qui a tant pris soin d'elle et dont elle prend soin à son tour, mais aussi avec Abigail qui lui fait découvrir les premières impressions ne sont pas toujours les bonnes. J'ai également suivi avec attention les relations si complexes et cruelles des sept élèves de Mia entre elles, relations qui incarnent si bien cet âge qu'est l’adolescence. 

Le personnage de Mia m'a touchée. A la fois forte et fragile, sensible et ironique, elle trouvera, dans cet été là, la clé de sa propre reconstruction mais également celles d'autres personnages. Ses réflexions, tout en subtilité, nous amène à nous interroger à noter tour. Ce roman est une quête de soi mais également une quête de l'autre. Mia analyse, s'interroge, se cherche elle même, cherche à comprendre les personnes qui l'entourent. 

L’auteur signe ce roman d'une plume alerte, subtile, poétique et cultivée. J'ai savouré cette écriture d'une grande finesse. 

Merci encore, Ariane, pour m'avoir fait découvrir ce livre!

Extrait:

Nous pouvons choisir un rêve plutôt qu'un autre et, par ce choix, trouver quelque répit à la tristesse ordinaire. Après tout, nous ne pouvons, nul d'entre nous ne peut jamais démêler le nœud des fictions qui composent cette chose incertaine que nous appelons notre moi.