Auteur :
Maëlle Guillaud
Titre :
Lucie ou la vocation
Genre :
roman
Langue
d’origine : français
Editeur :
Héloïse d’Ormesson
Nombre de
pages : 208p
Date de
parution : août 2016
Présentation de l’éditeur :
Lucie est amoureuse. Éperdument. Mais pour imposer celui
qu’elle a choisi, elle va devoir se battre. Ne pas céder face à
l’incompréhension et à la colère des siens. Malgré les humiliations
quotidiennes, les renoncements et l’ascèse, elle résiste et rêve d’absolu. Un
jour, pourtant, le sacrifice qu’elle a durement payé est ébranlé par la
découverte d’un secret. Le doute s’immisce. S’est-elle fourvoyée ou est-elle
victime d’une manipulation ?
Avec une sensibilité et une justesse infinies, Maëlle Guillaud nous entraîne dans un monde aux règles impénétrables. En posant la question de la foi et en révélant sa puissance à tout exiger, Lucie ou la vocation entre en résonance avec l’actualité.
Avec une sensibilité et une justesse infinies, Maëlle Guillaud nous entraîne dans un monde aux règles impénétrables. En posant la question de la foi et en révélant sa puissance à tout exiger, Lucie ou la vocation entre en résonance avec l’actualité.
Mon avis :
C’est sur les conseils de ma libraire que j’ai lu ce livre
et je la remercie de son conseil judicieux. Elle m’avait prévenue que ce roman
pouvait faire grincer des dents, j’approuve tout à fait.
Étudiante en Khâgne, Lucie s’interroge sur son avenir et ne
sait quel chemin prendre. C’est par son amitié avec Mathilde une camarade de
classe qu’elle va trouver la réponse à ses questions. Lucie décide de consacrer
sa vie à Dieu et d’entrer au couvent provoquant l’incompréhension de sa mère et
de son amie d’enfance.
Tout au long des années qu’elle passe au couvent, Lucie
continue de s’interroger. Ce n’est pas de sa foi dont elle doute, mais du
chemin qu’elle a choisi. A-t-elle fait le bon choix en renonçant au monde ?
Mais Lucie n’est pas toujours sympathique. Il est très difficile de comprendre
sa froideur vis-à-vis de sa mère ou de son amie ou son comportement avec les
novices, reproduisant alors les humiliations dont elle-même a été victime.
Juliette ne se remet pas du choix de son amie, de celle qu’elle
a toujours considérée comme sa sœur, son double. Elle vit le choix de Lucie
comme un abandon et se sent perdue sans celle qui a toujours été à ses côtés. Chaque
visite, chaque étape de la conversion de Lucie est une épreuve, une petite mort
pour Juliette.
De même pour la mère de Lucie. Veuve, Lucie était le centre
de son existence, sa fille chérie dont elle avait toujours été proche. Elle non
plus ne parvient pas à accepter cette séparation, ne parvient à renoncer à la
vie qu’elle avait imaginée pour son enfant.
J’ai trouvé les points de vue de ces trois personnages
justes et touchants.
En revanche, je n’ai vraiment pas apprécié la description
des jeux de pouvoirs, manipulations et mesquineries au sein du couvent. Les
religieuses du couvent de Lucie sont pour beaucoup bien loin de l’image de la
bonne sœur. J’y ai vraiment vu une accusation à charge contre les ordres
monastiques plutôt qu’une dénonciation de dysfonctionnements occasionnels. Ou
peut-être suis-je trop naïve ou trop marquée par ma scolarité en école
religieuse ?
Bien sûr ce roman pose la question de la foi, jusqu’où
peut-on aller pour sa foi ? Ou ses convictions ? Que peut-on accepter ?
Le sacrifice d’elle-même fait par Lucie est mis en parallèle par nombre de
lecteurs soit avec la manipulation sectaire soit avec l’engagement terroriste. Ce parallèle me dérange car la démarche est très différente dans l'un et l'autre cas.
Maëlle Guillaud a choisi un sujet très difficile pour son
premier roman, et je l’ai trouvé plutôt bien maîtrisé malgré quelques longueurs
et quelques facilités.
Extrait :
« Elle doit faire taire ses inquiétudes, et surtout ses
déceptions. Rien ici ne ressemble à ce qu’elle imaginait. Elle se voyait
étudier la théologie, la philosophie, prier avec ferveur, aimer profondément
ses sœurs. Elle se voyait au cœur d’une élite spirituelle. Dans une délicieuse
union avec le Créateur. La vérité est bien en deçà. »
Un premier roman? En effet, c'est courageux!
RépondreSupprimerS'atteler à un thème si difficile et controversé, oui je suis d'accord !
SupprimerAriane
Un livre vers lequel je ne me serais pas tournée spontanément mais qui attise désormais ma curiosité...
RépondreSupprimerJe crois que sans les conseils de ma libraire je ne l'aurai pas lu non plus.
SupprimerAriane
J'ai toujours des réticences avec les romans sur la religion, et comme certaines descriptions ne t'ont pas plu, je ne vais pas me précipiter
RépondreSupprimerC'est un thème très difficile à aborder, qui laisse rarement indifférent.
SupprimerAriane