Auteur :
T.C. Boyle
Titre :
San Miguel
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais
Traducteur :
Bernard Turle
Editeur :
Le livre de poche
Nombre de
pages : 672p
Date de
parution : juin 2016
Présentation de l’éditeur :
San Miguel, une île minuscule au large des côtes
californiennes. Sur ce bout de terre aride, à plusieurs décennies de distance,
les destinées de deux familles se croisent. Le jour de l’an 1888, Marantha
Waters débarque sur l’île. Son mari, Will, espère que cet exil sauvage lui
redonnera la force et le goût de vivre. Un demi-siècle plus tard, la famille
Lester, qui fuit la Grande Dépression et le souvenir traumatisant de la
Première Guerre mondiale, s’établit à son tour sur San Miguel et tente de
créer, en microcosme, une société idéale.
Dans ce roman, salué par la critique américaine comme l’un de ses plus beaux, T.C. Boyle peint une ode pastorale grandiose où, à travers la voix de trois femmes, il met en scène, avec une puissance rarement atteinte, l’un de ses thèmes de prédilection : l’éternelle confrontation de l’homme et de la nature.
Dans ce roman, salué par la critique américaine comme l’un de ses plus beaux, T.C. Boyle peint une ode pastorale grandiose où, à travers la voix de trois femmes, il met en scène, avec une puissance rarement atteinte, l’un de ses thèmes de prédilection : l’éternelle confrontation de l’homme et de la nature.
Mon avis :
J’ai toujours plaisir à lire T.C. Boyle et cette fois-ci ma
lecture m’a surprise, car ce roman est très différent de ceux que j’ai déjà pu
lire de l’auteur même si on y retrouve certains de ses thèmes de prédilection.
San Miguel, petite île de 37km2 des Channel Islands au large
de Santa Barbara. Un bout de terre battu par le vent et la pluie où rien ne
pousse, peuplé principalement de phoques, où l’on trouve aussi un gigantesque
élevage de mouton. En 1888, la famille Waters s’y installe. Will, homme rude,
marqué par la guerre, rêve d’avoir enfin quelque chose à lui et a promis à sa
femme Marantha, que l’air pur de l’île guérirait sa tuberculose. Mais l’île est
inhospitalière, le climat froid et humide, les conditions de vie précaires.
Marantha et sa fille Edith ne supportent pas cette vie de solitude bien
éloignée de leur quotidien bourgeois. En 1930, Elise jeune mariée débarque avec
son mari Herbie. Comme Will, Herbie est un homme marqué par la guerre, mais
contrairement à son prédécesseur, c’est un homme joyeux et aimant, mais qui
connaît des périodes de profond abattement. Deux petites filles naîtront de
leur union et grandiront sur cette île sauvage.
Marantha, Edith et Elise, trois femmes dont le destin est
inextricablement lié à l’île. A chacune d’entre elles, T.C. Boyle consacre une
partie. Le grand talent d’un écrivain est de construire des personnages
différents et Boyle y parvient avec brio, donnant voix et vie à ces trois
personnalités. Un récit sombre et sans espoir pour Marantha, la tristesse et la
révolte d’Edith, la paix et la sérénité d’Elise.
Si les expériences de ces femmes sont relativement
semblables, elles ne vivent pas du tout la vie à San Miguel de la même façon.
Pour Marantha et sa fille, la nature est hostile, la solitude un fardeau, la monotonie
du quotidien d’un ennui mortel, la nature hostile. Au contraire pour Elise l’île
s’apparente à un paradis perdu où l’homme vit en harmonie avec la nature, la
simplicité de l’existence un retour aux sources et la vie solitaire un refuge. Pourtant
Marantha et Elise ont des points communs. Ce sont des femmes cultivées, issues
de famille aisées, ayant vécu la majorité de leur vie dans le confort d’une
grande ville. Leurs références littéraires marquent toutefois leurs différences
de point de vue concernant San Miguel : les Brontë pour l’une et Thoreau
pour l’autre.
La différence tient principalement à l’homme qui partage
leur vie. Will est un taiseux, égoïste et rude, tandis que Herbie est sensible
et fantasque.
De plus, les Waters ont vécu dans un isolement quasi
complet, leur solitude n’étant rompue que tous les deux à trois mois par l’arrivée
d’un bateau. Pour les Lester au contraire, les contacts sont plus fréquents
avec le continent, notamment grâce à un ami qui vient régulièrement avec un
petit avion. L’arrivée de la radio chez les Lester les met en contact avec le
monde et fait entrer dans leur quotidien l’actualité, les émissions, la
musique.
Les Lester acquièrent une certaine notoriété. Des journalistes
viennent régulièrement sur l’île et ces nouveaux Robinson font rêver une
Amérique en proie à une crise économique sans précédent. La famille reçoit de
nombreux courriers, des cadeaux (bien souvent inutiles sur une île), des
propositions de films, des invitations,…
Ce sont donc deux visions antinomiques d’une expérience
semblable que nous expose Boyle. Un quotidien fait de souffrance et de peur
pour la première, une vie saine et sereine pour l’autre. On retrouve donc deux
des thèmes chers à l’auteur : les relations familiales et le lien entre l’homme
et la nature. Dans les deux cas cela peut être un paradis ou un enfer.
J’ai appris en faisant quelques recherches qu’il ne s’agissait
pas totalement d’une œuvre de fiction. Les personnages du roman ont réellement
existé et T.C. Boyle a construit son récit à partir des carnets de Marantha
Waters et Elise Lester, d’articles de journaux.
Un roman qui détonne dans l’œuvre de l’auteur mais que j’ai
lu avec grand plaisir.
Elise et Herbie Lester et leurs filles
Extrait :
« C’était bien l’île,
l’île qui la détruisait, elle le savait depuis le début, et elle aurait pu le
dire tout fort, le hurler, elle aurait pu dire n’importe quoi, jurer et tempêter,
pensant Voici ce à quoi ressemble la mort, ce poids, cet écrasement. »
D'autres avis : Clara,
Un auteur que j'apprécie beaucoup mais ce roman me semble trop différents des autres pour que j'en fasse une priorité.
RépondreSupprimerC'est vrai que c'est très différent de son univers habituel mais j'ai bien aimé.
SupprimerAriane
Je n'ai jamais lu l'auteur, je ne sais pas si j'y arriverai un jour.
RépondreSupprimerUn auteur qui ne t'attire pas ?
SupprimerAriane
Ce roman de TC Boyle est différent en effet mais il est magnétique.
RépondreSupprimerTrès prenant, mais c'est souvent le cas avec Boyle
SupprimerAriane