Auteur :
Nicolas d’Estienne d’Orves
Titre :
La gloire des maudits
Genre :
roman
Langue
d’origine : français
Editeur :
Albin Michel
Date de
parution : août 2017
Présentation de l’éditeur :
Fille d’un collaborateur exécuté sous ses yeux à la
Libération, Gabrielle Valoria doit écrire la première biographie de Sidonie
Porel. Mais qui est vraiment Sidonie Porel ? La plus célèbre romancière de
son époque ou une imposture littéraire ? Une grande amoureuse ou une
manipulatrice ?
En plongeant dans le passé de cette femme qu’elle craint et
qu’elle admire, Gabrielle découvre un univers où grouillent les menteurs et les
traîtres. Écrivains, politiciens, journalistes, prostituées, grands
patrons : tous cachent un secret qui tue…
Mon avis :
Gabrielle, dont le père a été exécuté pour collaboration à
la fin de la guerre, peine à survivre et est dans l’obligation de vendre les
objets précieux de ses parents pour conserver l’appartement familial qu’elle
occupe avec son jeune frère. En échange d’une coquette somme, elle accepte d’enquêter
sur Sidonie Porel, célèbre romancière, et au prétexte d’écrire sa biographie,
entre dans le cercle privé de la grande dame.
A priori, le roman avait tout pour me plaire. En premier
lieu : un contexte historique rarement abordé. Dans la France d’après-guerre,
résistants, rescapés des camps de concentration et collaborateurs se côtoient. Les
nostalgiques du fascisme se retrouvent dans l’ombre tandis que les résistants
de la dernière heure jouissent d’une popularité immérité.
Ensuite, une plongée dans le milieu littéraire et
intellectuel des années 50 n’était pas pour me déplaire. On croise les figures
phares de l’époque, on assiste à une réception chez Gallimard puis aux
délibérations du jury du Goncourt, on découvre les secrets et les inimitiés des
uns et des autres.
Enfin l’auteur nous promène dans le Paris des années 50, des
quartiers huppés aux quartiers populaires, on fréquente en compagnie de Sidonie
et Gabrielle les restaurants et les jardins de la ville.
Et bien sûr l’histoire en elle-même. L’enquête menée par
Gabrielle sur Sidonie Porel, figure de proue du milieu littéraire parisien,
auteur d’une célèbre saga, présidente du Goncourt serait en réalité une
usurpatrice, toute son existence bâtie sur du vent et des mensonges.
Il y avait tout. Et pourtant… Je suis déçue. L’histoire
manque de cohérence, les rebondissements sont la plupart du temps complètement
attendus et le dénouement de l’intrigue totalement alambiqué et digne d’un
roman de gare. Il y a même parfois de grandes incohérences, des contradictions
entre les faits. Les personnages sont creux et inintéressants. Quant aux
auteurs, intellectuels et artistes croisés, l’auteur ne leur fait pas de
cadeaux, s’attardant uniquement sur les aspects les plus scabreux de ces
personnages. Enfin, le style m’a dérangée. Un style très simple, voire
simpliste, sans grande personnalité. L’auteur a de plus visiblement pris
plaisir à agrémenter son récit de termes d’un registre de langue très soutenu
voire affecté. Le décalage entre ces termes et le style est tel, que l’ai eu l’impression
que l’auteur avait cherché des synonymes des mots qu’il voulait utiliser et
choisi à chaque fois le plus rare !
Pour conclure, ce n’est pas désagréable à lire, mais je n’y
ai pas trouvé grand intérêt.
Extrait :
"Le romancier est l'égal de Dieu. Il a droit de vie et de mort, il bénit et damne. Il peut surtout changer d'avis, retourner une situation, sauver in extremis, tuer un héros et glorifier un traître : c'est prodigieux ! Ce qui est merveilleux, voyez-vous, c'est de donner à voir. Peu à peu, le lecteur oublie qu'il a des mots devant les yeux, des lettres, des signes de ponctuation. Il oublie qu'il tient un livre."
Extrait :
"Le romancier est l'égal de Dieu. Il a droit de vie et de mort, il bénit et damne. Il peut surtout changer d'avis, retourner une situation, sauver in extremis, tuer un héros et glorifier un traître : c'est prodigieux ! Ce qui est merveilleux, voyez-vous, c'est de donner à voir. Peu à peu, le lecteur oublie qu'il a des mots devant les yeux, des lettres, des signes de ponctuation. Il oublie qu'il tient un livre."
L'avis de Nicole,
C'est toujours fascinant de voir comment deux lecteurs peuvent recevoir un livre de façon tout à fait opposée :-) Ça donne envie d'en parler de vive voix (qui sait ? un jour peut-être ?)
RépondreSupprimerJe trouve aussi intéressante la confrontation de point de vue différents. C'est l'une des raisons qui me pousse à bloguer et à suivre les blogs ! Je te dois d'ailleurs de belles découvertes (notamment Luca di Fulvio).
SupprimerJe n'ai encore jamais eu l'occasion de rencontrer d'autres blogueurs, même pas ma co-blogueuse ! C'est quelque chose qui me plairait, même si ce serait un peu difficile pour la timide que je suis !
J'ai lu un autre titre de l'auteur, avec la même impression générale que toi. Je n'ai donc pas envie de récidiver.
RépondreSupprimerJe n'ai pas vraiment envie non plus de relire l'auteur.
SupprimerJ'aurais pu être tentée, mais j'ai déjà bien assez à lire, je passe ! ;-)
RépondreSupprimerJe ne vais pas vraiment chercher à te convaincre !
SupprimerUne lecture que j'ai bien aimé, je suis entrée complètement dans cette histoire.
RépondreSupprimerJe ne l'ai pas beaucoup croisé sur les blogs, mais j'ai l'impression qu'il a plu.
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