Auteur :
Margaret Atwood
Titre :
La servante écarlate
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais (Canada)
Traducteur :
Sylvianne Rué
Editeur :
Robert Laffont
Nombre de
pages : 544p
Date de
parution : juin 2017 (1ère parution 1985)
Présentation de l’éditeur :
Devant la chute drastique de la
fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques
religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles.
Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d'autres, à qui l'on a ôté
jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son
épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au
temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler... En rejoignant un
réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté. Paru pour la
première fois en 1985, La Servante écarlate s'est vendu à des millions d'exemplaires à travers le
monde. Devenu un classique de la littérature anglophone, ce roman, qui n'est
pas sans évoquer le 1984 de George Orwell, décrit un quotidien glaçant qui n'a
jamais semblé aussi proche, nous rappelant combien fragiles sont nos libertés.
La série adaptée de ce chef-d'oeuvre de Margaret Atwood, diffusée sous le titre
original The Handmaid's Tale, avec Elisabeth Moss dans le rôle principal, a été
unanimement saluée par la critique.
Mon avis :
Laure et mois poursuivons notre tour d’horizon de la
littérature post-apocalyptique avec ce roman de Margaret Atwood paru en 1985 et
qui connaît un nouveau succès depuis son adaptation en série télévisée.
Quelques années plus tôt, des fanatiques religieux ont
renversé le gouvernement et fondé la république de Gilead. Désormais tout
est contrôlé, encadré et notamment les femmes. Elles sont Epouse, Martha, Tante
ou Servante et assignées à un rôle spécifique. Les Servantes, rares femmes encore fertiles, ont pour seule
mission de faire des enfants. Defred est l’une de
ces femmes. Elle nous raconte sa vie en tant que Servante ainsi que ses souvenirs
du monde d’avant. Ceux d’une jeune femme ordinaire, mariée et mère d’une petite
fille.
Ce roman m’a été conseillé dans le cadre de mes lectures
post-apocalyptiques, mais il s’agit plutôt d’une dystopie. Et j’ai souvent du mal avec les dystopies que
je trouve rarement crédibles. Peut-être aussi cela m’arrange-t-il de me dire
que rien de tel ne pourrait arriver. Car la vie dans la république de Gilead
est terrifiante, en particulier quand on est femme. Et pourtant… le pouvoir
confisqué par des fanatiques, un contrôle total de la société, l’asservissement
des femmes, la délation, l’oppression, la répression… Cela c’est déjà vu. La facilité
avec cela c’est passé est déconcertante, de même que la passivité avec laquelle
les gens ont accepté ce nouveau mode de vie. Mais là encore, les précédents
sont nombreux. C’est sans doute ce qui m’a le plus intéressée dans l’histoire
de Defred et de Gilead, cette piqûre de rappel sur la fragilité d’un monde que
nous pensons immuable.
A Gilead les femmes n’ont plus aucune liberté, plus aucune
distraction n’est autorisée, plus aucun choix n’est possible. Elles ne peuvent
travailler, ni rien posséder, elles ne peuvent plus maîtriser leur destin et se
voient réduites à une seule fonction, toujours au service des hommes :
Epouse, Martha pour la cuisine et le ménage, Servante pour la
reproduction. Et ces dernières sont sans doute les plus mal loties de toutes,
elles à qui on a arraché leur enfant, soumises à des viols rituels, enlevé
jusqu’à leur nom en les rebaptisant du nom de l’homme qu’elles doivent servir
(Defred, c’est-à-dire la servante de Fred).
Le récit de Defred est étonnamment détaché, peut-être parce que les émotions
sont dangereuses pour elle, un luxe qu’elle ne peut se permettre. Malgré son détachement, on sent sourdre la révolte et la colère de Defred.
Une lecture très intéressante sur la condition féminine et l’intégrisme
religieux.
Extraits :
« Notre fonction est la reproduction : nous ne sommes
pas des concubines, des geishas ni des courtisanes. Au contraire : tout a été
fait pour nous éliminer de ces catégories. Rien en nous ne doit séduire, aucune
latitude n’est autorisée pour que fleurissent des désirs secrets, nulle faveur
particulière ne doit être extorquée par des cajoleries, ni de part ni d’autre ;
l’amour ne doit trouver aucune prise. Nous sommes des utérus à deux pattes, un
point c’est tout : vases sacrés, calices ambulants. »
« Il y a beaucoup de choses auxquelles il n'est pas
supportable de penser. Penser peut nuire à nos chances, et j'ai l'intention de
durer. »
« Un homme stérile, ça n’existe plus, du moins
officiellement. Il y a seulement des femmes qui sont fertiles et des femmes
improductives, c’est la loi. »
L'avis de Laure avec qui j'ai partagé cette lecture
Un livre que j'ai lu il y a quelques années et que j'ai beaucoup aimé. Margaret Atwood est une auteure intéressante !
RépondreSupprimerJe dois être moins optimiste que toi car les dystopies révèlent toujours pour moi ce qui existe déjà ! Bien sûr puisque la dystopie est l'oeuvre d'un écrivain qui porte sur notre monde un regard lucide. Il n'a pas à aller très loin pour dénoncer la société de demain.
Comme tu le dis, le sort des femmes dans certaines parties du monde est assez ressemblant à celui de la servante écarlate.
Je n'avais encore jamais lu Margaret Atwood, mais je la relirai probablement.
SupprimerOui, je suis bien d'accord, c'est une lecture très intéressante, ravie de lire que tu as aimé ! A très bientôt pour notre prochaine découverte
RépondreSupprimerPour une fois que nos avis se rejoignent !
SupprimerUn roman donc qui tient la route, même longtemps après sa parution!
RépondreSupprimerOui, il reste très actuel.
SupprimerJe ne l'ai toujours pas lu, je crois qu'il me fait peur, justement par sa crédibilité possible ... mais je vais le faire tôt ou tard.
RépondreSupprimerCela semble tellement impossible, espérons que cela le soit effectivement.
SupprimerIl est dans ma LAL depuis quelques mois mais je n'ai toujours pas trouvé le temps de le lire :(
RépondreSupprimerSi ta liste est comme la mienne, je comprends que tu aies du mal !
SupprimerOui c'est un beau livre sur les droits des femmes et la fragilité de toute liberté !
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