Auteur :
Lyonel Trouillot
Titre :
La belle amour humaine
Genre :
roman
Langue
d’origine : français
Editeur :
Actes Sud
Nombre de
pages : 176p
Date de
parution : août 2011
Présentation de l’éditeur :
A bord de la voiture de Thomas, son guide, une jeune
occidentale, Anaïse, se dirige vers un petit village côtier d’Haïti où elle
espère retrouver les traces d’un père qu’elle a à peine connu et éclaircir l’énigme
aux allures de règlement de comptes qui fonde son roman familial. Le caractère
particulier de ce voyage encourage bientôt Thomas à prévenir la jeune femme
qu’il lui faudra très probablement renoncer à une telle enquête pour faire
l’expérience, dans ce village de pêcheurs dont il est lui-même issu, d’un
véritable territoire de l’altérité où les lois sont amicales et flexibles, les
morts joyeux, et où l’humaine condition se réinvente sans cesse face aux
appétits féroces de ceux qui, à la manière du grand-père d’Anaïse et de son
complice en exactions, le “colonel” – tous deux jadis mystérieusement disparus
dans un incendie –, cherchent à s’octroyer un monde qui appartient à tous.
Dans ce roman qui prône un exercice inédit de la justice et une fraternité sensible entre les hommes sous l’égide de la question : “Quel usage faut-il faire de sa présence au monde ?”, Lyonel Trouillot, au sommet de son art, interroge le hasard des destinées qui vous font naître blanc ou noir, puissant ou misérable, ici ou ailleurs – au Nord ou au Sud. S’il est vrai qu’on est toujours “l’autre de quelqu’un”, comment et avec qui se lier, comment construire son vivre-ensemble sinon par le geste – plus que jamais indispensable en des temps égarés – d’accueillir, de comprendre ?
Dans ce roman qui prône un exercice inédit de la justice et une fraternité sensible entre les hommes sous l’égide de la question : “Quel usage faut-il faire de sa présence au monde ?”, Lyonel Trouillot, au sommet de son art, interroge le hasard des destinées qui vous font naître blanc ou noir, puissant ou misérable, ici ou ailleurs – au Nord ou au Sud. S’il est vrai qu’on est toujours “l’autre de quelqu’un”, comment et avec qui se lier, comment construire son vivre-ensemble sinon par le geste – plus que jamais indispensable en des temps égarés – d’accueillir, de comprendre ?
Mon avis :
Dans son taxi, Thomas emmène Anaïse à Anse-à-Fôleur, un
village côtier. Et il raconte, le village et ses habitants, mais aussi le
grand-père d’Anaïse et le colonel, hommes cruels et froids, morts
mystérieusement dans l’incendie de leurs maisons.
Une très jolie plume, poétique et rythmée. Je me suis
totalement laissée porter la musicalité du texte. Au-delà de la beauté de la
forme elle-même, le fond est tout aussi agréable. Loin de l’image de violence
et de pauvreté que l’on associe à Haïti, c’est un village heureux que Thomas
raconte, à la vie s’écoule lentement et paisiblement. Une vision idéale
bouleversée par l’arrivée de deux étrangers, apportant avec eux la violence et
la peur.
Quelle jolie lecture !
Extrait :
« S’ils te demandent à quoi cela sert de découvrir
l’astuce par laquelle le lait qui n’a pas de jambes s’arrange pour grimper
jusqu’au cœur de la noix de coco, c’est qu’ils souhaitent que tu comprennes que
peu de choses méritent qu’on en saisisse les origines, les pourquoi et les
conséquences. Qu’il est des faits sans importance qui ne valent pas le
bavardage, et d’autres dont les causes sont d’une telle profondeur qu’elles
échappent à toute analyse, et qu’il convient pour être heureux de les laisser à
leur mystère « Laissez les choses à leur mystère », voilà ce qu’ils te
répondront. »
« De mémoire de villageois, jamais ils ne vécurent
meilleur matin ni meilleure nuit, et, n'était le souvenir charnel des mets et
des baisers, ils pourraient croire avoir rêvé. Voilà ce que les hommes te
diront. Les femmes ajouteront pour leur part qu'il ventait ce soir-là un air de
parfum frais, mélange de petit baume, de jasmin et d'ilang-ilang. »
« Le visage humain est, dit-il, la plus petite unité de
la beauté et de la laideur des espèces vivantes, le plus petit territoire sur
lequel s'affrontent la bonté et la cruauté, la bêtise et l'intelligence. »
Ligne générale, catégorie adjectif
Une belle écriture c'est de plus en plus rare à trouver alors je suis bien tenté.
RépondreSupprimerÇa vaut le coup rien que pour l'écriture.
SupprimerPour le style, alors.
RépondreSupprimerVoilà ;)
Supprimerje suis sur le point de terminer le livre, mais quelle beauté d'écriture ! Ah je suis contente de ma découverte !
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