Auteur :
Bill Clegg
Titre :
Et toi, tu as eu une famille ?
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais (américain)
Traducteur :
Sylvie Schneiter
Editeur :
Gallimard
Nombre de
pages : 288p
Date de
parution : août 2016
Présentation de l’éditeur :
Il en faut peu pour détruire une vie. Un mensonge, une
maladie, un accident…
En une nuit, un incendie a tout enlevé à June : sa fille Lolly, qui allait se marier le lendemain ; Will, son futur gendre ; Luke, son petit ami, et Adam, son ex-mari. Unique survivante et réduite à l'errance, elle traverse le pays en voiture, abandonnant la petite ville du Connecticut où a eu lieu la catastrophe, à la recherche de ce qui la lie encore à Lolly, avec qui ses relations étaient difficiles.
La voix des habitants, touchés eux aussi par le drame, émerge peu à peu. Il y a Lydia, la mère de Luke, mise au ban de la société en raison d’un scandale passé, il y a Silas, un adolescent qui aime tirer sur son bang de temps en temps, et ce d’autant plus qu’il est le détenteur d’un secret qu’il aimerait oublier. Il y a aussi les commères de la ville, qui voient en Luke un coupable idéal, car ce jeune Noir, de vingt ans le cadet de June, a déjà été incriminé pour une affaire de drogue. Autant de voix, de délicates interférences, qui témoignent de cette tragédie et en explicitent peu à peu les causes.
En une nuit, un incendie a tout enlevé à June : sa fille Lolly, qui allait se marier le lendemain ; Will, son futur gendre ; Luke, son petit ami, et Adam, son ex-mari. Unique survivante et réduite à l'errance, elle traverse le pays en voiture, abandonnant la petite ville du Connecticut où a eu lieu la catastrophe, à la recherche de ce qui la lie encore à Lolly, avec qui ses relations étaient difficiles.
La voix des habitants, touchés eux aussi par le drame, émerge peu à peu. Il y a Lydia, la mère de Luke, mise au ban de la société en raison d’un scandale passé, il y a Silas, un adolescent qui aime tirer sur son bang de temps en temps, et ce d’autant plus qu’il est le détenteur d’un secret qu’il aimerait oublier. Il y a aussi les commères de la ville, qui voient en Luke un coupable idéal, car ce jeune Noir, de vingt ans le cadet de June, a déjà été incriminé pour une affaire de drogue. Autant de voix, de délicates interférences, qui témoignent de cette tragédie et en explicitent peu à peu les causes.
Mon avis :
Quatre personnes ont été tuées dans un incendie. June est la
seule rescapée, incapable de faire face au deuil et à la culpabilité elle
quitte la ville. Lydia a perdu son fils Luke, le petit-ami de June, dans la
tragédie et doit faire face aux commérages rendant celui-ci responsable. Silas,
un adolescent employé par Luke, ne parvient pas à oublier cette nuit. Autour de
ces trois personnages il y a les voix multiples de personnes touchées de près
ou de loin par l’incendie, leurs commentaires et leurs souvenirs, qui peu à peu
éclairent les événements.
J’aime beaucoup la construction chorale de ce roman, c’est
un exercice pas toujours évident mais l’auteur s’en sort remarquablement bien.
Chaque voix apporte un détail, un point de vue, un élément nouveau sur les personnages ou la situation.
Le fil se déroule au fur et à mesure et les liens que l’on ne comprend pas
toujours au départ se dévoilent.
Ce qui m’a étonnée c’est le choix de Bill Clegg d’apporter
un point de vue externe pour certains personnages (Lydia, Silas et June, les
témoins directs du drame), externe pour les autres. C’est assez déroutant au
départ mais au final plutôt approprié aux événements.
Ce roman aborde les thèmes du deuil, de la culpabilité et de
la résilience. Ce sont des thèmes intéressants en littérature, qui touchent à
des sentiments profonds et complexes. Les personnages sont en proie à un
terrible sentiment de culpabilité et à une solitude qui les ronge tout autant
que leur deuil.
Mais plus que cela, l’auteur s’intéresse à la famille. C’est
d’ailleurs sur cela que le titre met en avant. Avoir une famille, être une
famille, qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’est-ce qu’une famille ? Et
qui est-on quand on n’a pas de famille. Un passage consacré à June exprime
parfaitement cette perte d’identité qu’elle vit en même temps que la perte de
sa famille (le passage cité plus bas)
J’aurai pu vraiment apprécier ce roman mais il m’a manqué
quelque chose. Un élan, une profondeur que je n’ai pas trouvée.
Extrait :
« Elle est perdue, seule, ce qui n'a pas d'importance.
Rien n'en a, se répète-t-elle pour la énième fois. Encore et encore, l'idée lui
trotte dans la tête : son choix, quel qu'il soit, n'aura pas d'impact sur elle
ou qui que ce soit. Auparavant, l'idée d'exister sans obligations, sans que ses
actes aient de conséquence, l'aurait exaltée, sauf que l'expérience ne
correspond en rien à ce qu'elle avait imaginé. C'est une moitié de vie, un
purgatoire clivé où son corps et son esprit coexistent mais n'évoluent pas dans
les mêmes sphères de la réalité. »
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