Auteur : Ron Rash
Titre : Le chant de la Tamassee
Genre : roman
Langue d’origine : anglais (Etats-Unis)
Traducteur : Isabelle Reinharez
Editeur : Seuil
Nombre de pages : 240
Date de parution : 2016
Résumé de l'éditeur :
La Tamassee, protégée par le Wild and Scenic Rivers Act, dessine une frontière entre la Caroline du Sud et la Géorgie. Ruth Kowalsky, 12 ans, venue pique-niquer en famille sur sa rive, fait le pari de poser un pied dans chaque État et se noie. Les plongeurs du cru ne parviennent pas à dégager son corps, coincé sous un rocher à proximité d’une chute. Inconscient des dangers encourus, son père décide de faire installer un barrage amovible qui permettra de détourner le cours de l’eau. Les environnementalistes locaux s’y opposent : l’opération perturbera l’état naturel de leur rivière, qui bénéficie du label « sauvage ». Les deux camps s'affrontent violemment tandis que le cirque médiatique se déchaîne de répugnante manière et que des enjeux plus importants que la digne sépulture d'une enfant apparaissent…
Mon avis :
Me voilà une fois de plus séduite par la plume de Ron Rash!
Pour avoir voulu mettre chaque pied dans un état différent, Ruth, douze ans, se noie dans les eaux de la Tamassee. Son corps étant resté coincé sous un rocher, ses parents tiennent absolument à le récupérer pour offrir une belle sépulture à leur fille. Or, cela est impossible sans détourner le cours de la rivière, rivière protégée par une loi fédérale. Alors que le père de Ruth se démène pour dégager des eaux le corps de sa fille, les écologistes veulent à tout prix défendre la Tamassee. Maggie, photographe, native du lieu où s'est noyée l'enfant, connaît bien la Tamassee et ceux qui veulent la protéger. Accompagnée de son collègue journaliste, elle part en reportage et assiste aux houleux échanges entre les écologistes et le père de Ruth. En revenant sur les terres de son enfances, elle se retrouvera confrontée à son propre passé et ses propres douleurs.
Ce livre pose là un dilemme cornélien, douloureux dilemme qui ne peut trouver de véritable solution. D'un côté, des parents dévastés qui ont besoin de récupérer le corps de leur enfant pour faire leur deuil et de l'autre, des écologistes militant pour le respect d'une loi créée pour protéger une nature sans cesse abîmée par l'homme. Alors que les opinions se divisent, la presse vient se mêler à ce terrible dilemme. Ce débat cruel et houleux est mené sous l’œil de l'appareil photo de Maggie et la plume de Allen, son collègue journaliste, lui aussi dépositaire d'une douloureuse histoire. A travers ce roman, Ron Rash nous amène à nous interroger sur le rôle de la presse, sur la question de la neutralité, des sentiments que renvoient à chacun un tel dilemme. Si l'auteur explore avant tout la question de la protection de l’environnement, il nous parle également du sentiment de culpabilité que l'on ressent à travers le père de Ruth, à travers Maggie et le père de celle-ci, à travers Allen. Chacun d'entre eux a des raisons de culpabiliser et ce sentiment est exploré avec une grande profondeur. Qui dit culpabilité dit aussi pardon et cette question, celle du pardon, est également finement analysée.
Parmi tous ces personnages qui se déchirent, il en est un, personnage à part entière, qui est celui de la rivière en elle même. Rivière qui est au cœur du roman, rivière qui représente la question de la protection de l’environnement, thème si cher à Ron Rash. C'est avec un véritable talent qu'il donne à la Tamassee une véritable vie, une véritable voix. Il défend avec brio la cause de la nature sans pour autant renier la douleur qui est celle des parents de Ruth. Sa plume nous plonge dans la beauté des Appalaches, nous montre la nature dans ce qu'elle a de plus beau et de plus cruel et parvient à emporter le lecteur dans un tourbillon d'émotions humaines. Encore une belle réussite que ce roman!
Pour avoir voulu mettre chaque pied dans un état différent, Ruth, douze ans, se noie dans les eaux de la Tamassee. Son corps étant resté coincé sous un rocher, ses parents tiennent absolument à le récupérer pour offrir une belle sépulture à leur fille. Or, cela est impossible sans détourner le cours de la rivière, rivière protégée par une loi fédérale. Alors que le père de Ruth se démène pour dégager des eaux le corps de sa fille, les écologistes veulent à tout prix défendre la Tamassee. Maggie, photographe, native du lieu où s'est noyée l'enfant, connaît bien la Tamassee et ceux qui veulent la protéger. Accompagnée de son collègue journaliste, elle part en reportage et assiste aux houleux échanges entre les écologistes et le père de Ruth. En revenant sur les terres de son enfances, elle se retrouvera confrontée à son propre passé et ses propres douleurs.
Ce livre pose là un dilemme cornélien, douloureux dilemme qui ne peut trouver de véritable solution. D'un côté, des parents dévastés qui ont besoin de récupérer le corps de leur enfant pour faire leur deuil et de l'autre, des écologistes militant pour le respect d'une loi créée pour protéger une nature sans cesse abîmée par l'homme. Alors que les opinions se divisent, la presse vient se mêler à ce terrible dilemme. Ce débat cruel et houleux est mené sous l’œil de l'appareil photo de Maggie et la plume de Allen, son collègue journaliste, lui aussi dépositaire d'une douloureuse histoire. A travers ce roman, Ron Rash nous amène à nous interroger sur le rôle de la presse, sur la question de la neutralité, des sentiments que renvoient à chacun un tel dilemme. Si l'auteur explore avant tout la question de la protection de l’environnement, il nous parle également du sentiment de culpabilité que l'on ressent à travers le père de Ruth, à travers Maggie et le père de celle-ci, à travers Allen. Chacun d'entre eux a des raisons de culpabiliser et ce sentiment est exploré avec une grande profondeur. Qui dit culpabilité dit aussi pardon et cette question, celle du pardon, est également finement analysée.
Parmi tous ces personnages qui se déchirent, il en est un, personnage à part entière, qui est celui de la rivière en elle même. Rivière qui est au cœur du roman, rivière qui représente la question de la protection de l’environnement, thème si cher à Ron Rash. C'est avec un véritable talent qu'il donne à la Tamassee une véritable vie, une véritable voix. Il défend avec brio la cause de la nature sans pour autant renier la douleur qui est celle des parents de Ruth. Sa plume nous plonge dans la beauté des Appalaches, nous montre la nature dans ce qu'elle a de plus beau et de plus cruel et parvient à emporter le lecteur dans un tourbillon d'émotions humaines. Encore une belle réussite que ce roman!
Extrait :
"C'est peut être ce qui arrive quand les gens grandissent quelque part où les montagnes les encerclent, retiennent tout replié vers l’intérieur, créent une zone tampon en eux et le reste du monde.Combien de temps faut il pour que ce paysage se trouve intériorisé, se transmette de génération en génération, tout comme le groupe sanguin ou la couleur des yeux?"
Encore un beau roman de Ron Rash.
RépondreSupprimerAriane
Oui, c'est un auteur que j'apprécie de plus en plus!
SupprimerDaphné
J'ai moi aussi beaucoup aimé ce roman, qui m'a fait découvrir Ron Rash. Bon, il a quelques défauts, mais rien qui empêche de passer un bon moment de lecture.
RépondreSupprimerJ'ai également passé un bon moment avec cette lecture. Jusque là, aucun des romans de cet auteur parmi ceux que j'ai lu ne m'ont déçue!
SupprimerDaphné