Par Daphné
Il était une librairie dans une ville autrefois bien vivante.
Il était une librairie, nid de la plupart de mes livres avant qu'ils viennent atterrir sur mes étagères.
Une librairie, dans laquelle, adolescente, j'ai aimé flâner dans les rayons et y découvrir de nouvelles pépites, une librairie où les employés savaient donner conseil, organiser de belles animations et des rencontres avec des auteurs. Une libraire indépendante...
Il était une librairie dans une ville qui peu à peu se meurt.
Il était une librairie happée par les grandes enseignes. Une librairie désertée peu à peu, au chiffre d'affaire en dégringolade...
Où sont passés les amoureux des livres ? Dans les grandes chaînes de distribution ou les enseignes spécialisées? Penchés sur une tablette ou sur un ordinateur à commander des livres en ligne ou à les lire via un écran? Est-ce à cause du coût ou d'un mode de consommation du livre en pleine mutation que se meurent les librairies indépendantes ?
C'est triste une librairie qui ferme ses portes. Triste pour ses employés qui perdent et voient s'effondrer leur métier. Triste pour ses fondateurs qui longtemps ont tenté de la sauver. Triste pour ses clients les plus fidèles, ceux qui avec soin ont choisi tant de livres, aimé flâner dans les rayons. Triste pour une ville qui perd un lieu de culture. Triste pour tous ces livres, livres délogés de leur étagère pour aller où? Rejoindre la grande distribution?
Souvenirs de ces moments,en attendant que ma maman finisse son travail, où je me baladais dans les rayons de cette librairie. Pages qui crissent entre mes doigts, œil attiré par un titre ou la décoration d'une couverture. Main dansant au dessus des livres avant, déterminée, de saisir l'un d'entre eux. Moments volés au temps, debout dans une allée, livre entre les mains, pensées plongées dans une histoire qui déjà, en quelques lignes, m'emportait. Vague espoir de travailler un jour, moi aussi, dans un endroit empli de livres. Ambition - oubliée quelques années mais revenant au fil du temps - de voir un jour exposé sur ces mêmes étagères un livre portant mon nom...
Regrets de n'avoir pas pu ces dernières années assister aux animations organisées avec soin dans le but de faire vivre cette librairie et de partager un grand amour des livres...
Il était une librairie fermée depuis déjà un mois. Une librairie qui s'est longtemps battue pour survivre. Une librairie qui lors de ces derniers jours a vu plus de monde envahir ses murs qu'elle n'en avait vu depuis longtemps : clients fidèles venus apporter leur soutien et témoigner de leur émotion mais aussi clients rapaces venus profiter d'une bonne affaire...
Il était une libraire qui laisse un grand vide dans une ville qui voit, un par un, fermer ses magasins. Il était une librairie que nombre de gens ont aimé. Une librairie fermée...
Une librairie qui s’éteint, c'est un peu comme un livre que l'on referme mais sans doute reste t-il de nombreuses pages à découvrir et de nombreuses librairies à sauver...
Alors, que vivent les librairies indépendantes !
C'est triste en effet. C'était une librairie en ville ? Je crois que les gens ne se rendent pas compte de ce qu'ils perdent en achetant sur internet ; que seront nos villes quand il n'y aura plus que des assureurs, des banques et des magasins de téléphonie ? Ce sera d'un gai !!!
RépondreSupprimerOui, c'était une librairie dans une petite ville. Je crois effectivement que les gens ne s'en rendent pas compte : l'autre jour, on m'a dit qu'un livre restait un livre et qu'alors peu importait l'endroit où on l'achetait. A mes yeux, pourtant, l'importance est de taille! Et comme tu le dis, les villes seront bien tristes avec seulement des banques et des assureurs!
SupprimerDaphné