Par Daphné
Auteur :Ahmed Kalouaz
Titre : Juste écouter le vent
Genre : roman
Langue d'origine : français
Editeur : rouergues
Résumé de l'éditeur :
Depuis des années, Ahmed Kalouaz a appris à vivre avec son coeur malade. Une fois de plus, en plein hiver, il se retrouve immobilisé dans un lit d'hôpital. Durant ces heures d'inquiétude, il revisite son enfance dont il tient peut-être ce coeur fragile. Remonte alors le souvenir de son grand-père qui survécut à l'horreur des tranchées de 1914/1918 pour être raflé et assassiné durant la guerre d'Algérie. Est-ce aussi de ces champs de bataille que vient son amour des mots ? Il évoque alors tous ceux, poètes et chanteurs, qui l'ont amené à l'écriture, Louis Aragon, Jean Ferrat, Jacques Bertin et Léo Ferré.
«Juste écouter le vent», écrit-il à la fin de ce récit. Ahmed Kalouaz poursuit son travail de mémoire autour de ses origines, dans une langue exaltée par l'émotion.
Mon avis :
Je poursuis ma découverte des livres d'Ahmed Kalouaz, auteur que j'apprécie beaucoup. Immobilisé sur un lit d'hôpital, celui-ci nous parle cette fois de son grand-père raflé et assassiné pendant la guerre d'Algérie. Il nous parle aussi de son cœur qui s'emballe, l'obligeant ainsi à de longues hospitalisations et des angoisses dont il se débarrasse en écrivant.
Revisitant son enfance et ses souvenirs au fils de son écriture, il entrecoupe son récit de poèmes, d'emprunts aux chanteurs et poètes qui ont su l'inspirer.
Encore une fois, la plume poétique d'Ahmed Kalouaz a su me toucher. De tous les livres que j'ai lu de cet auteur, ce n'est peut être pas celui que j'ai préféré mais je reste particulièrement sensible à cette si belle écriture.
Extrait :
"C'est un soir de fin d'automne, dans une bourgade située dans cette région du Dauphiné appelée les Terres Froides. J'ai préparé mes textes, les mots que je lirai à des gens que je ne connais pas, des paroles buissonnières, cueillies ici et là, le plus souvent au fil de rencontres dans les bibliothèques. Celui qui écrit arrive toujours avec sa valise de souvenirs, son bagage de livres, un peu de certitude, beaucoup de solitude. C'est un banal samedi de novembre où la nuit vient de tomber, avec à son cou une écharpe de brouillard. Lorsque je pénètre dans la salle à l'aspect froid, je me dirige directement vers une estrade qui, je l'imagine, doit servir de scène. Je n'ai aucune intention de faire ma lecture perché sur ces planches. Je pose une chaise face à celles qui forment des rangées, que le public, je l'espère, occupera en nombre, j'ouvre mon sac, dispose près de moi les trois livres qui m'accompagneront pendant la traversée. Je sais que la fatigue va tomber, mais lorsqu'il s'agit de manier les mots en donnant de la voix, je sais la combattre, la faire reculer."
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