Auteur :
Jack London
Titre :
La peste écarlate
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais (américain)
Traducteur :
Louis Postif
Editeur :
Actes Sud
Nombre de
pages : 128p
Date de
parution : novembre 2011 (1ère parution 1912)
Présentation de l’éditeur :
Un ancien professeur d'université erre en compagnie de ses
petits-enfants, revêtus de peaux de bêtes, dans un paysage désolé. Celui de la
baie de San Francisco, ravagée soixante ans auparavant par un terrible fléau.
Nous sommes en 2013. Quelques hordes subsistent, et de rares survivants tentent
de raconter le monde d'avant à des enfants qui ne savent même pas compter. La
seule issue est de reprendre depuis les commencements la marche vers la
civilisation perdue.
Jack London met toute sa puissance d'évocation au service de ce récit d'apocalypse, offrant de ces grandes peurs qui ravagent le monde une vision terrible - et quasi prophétique - et inscrivant de fait sa peste écarlate dans la lignée des fléaux bibliques, des terreurs millénaristes. Un texte qui prend dès lors une étonnante et inquiétante modernité.
Jack London met toute sa puissance d'évocation au service de ce récit d'apocalypse, offrant de ces grandes peurs qui ravagent le monde une vision terrible - et quasi prophétique - et inscrivant de fait sa peste écarlate dans la lignée des fléaux bibliques, des terreurs millénaristes. Un texte qui prend dès lors une étonnante et inquiétante modernité.
Mon avis :
Lorsque je me suis lancée dans la découverte de la
littérature post-apocalyptique, j’ai appris avec surprise que Jack London avait
lui aussi donné dans ce genre. Pour moi London c’est avant tout des récits d’aventure,
avec des romans mythiques comme Croc-blanc ou L’appel de la forêt. J’étais
intriguée, et Laure, avec qui je partage ces découvertes tout au long de l’année,
me l’ayant recommandé, je me suis donc plongée dans la lecture d’un auteur que
je n’avais pas relu depuis le collège.
En 2073, un vieil homme raconte à ses petits-fils ses souvenirs
d’une société disparue suite à une épidémie mortelle survenue une soixantaine d’années
auparavant.
On part donc sur des principes classiques en science-fiction :
une épidémie ravage l’humanité, ramenant les rares survivants à une vie primitive.
C’est Smith qui nous fait le récit de cet effondrement survenu lorsqu’il était
un jeune professeur d’université. Le roman est très court, débutant par le récit
d’une promenade en forêt en compagnie de l’un de ses petits-fils avant que
Smith prenne la parole. Le décalage est grand entre la vie actuelle de Smith et
ce qu’il raconte. D’ailleurs, cela n’a pas grand sens pour les trois jeunes
garçons qui n’ont connu que ce monde primitif où il faut chasser pour se
nourrir ou se vêtir.
Par son récit, Smith ne cherche pas uniquement à leur parler
d’un monde disparu. Il souhaite avant tout, semer dans leur esprit le souvenir
de ce qui fut perdu, de ce qui pourrait être recommencé. Il souhaite leur
offrir, à eux et à l’humanité, un avenir, grâce aux livres qu’il a réunis et
protégés patiemment. Le savoir des siècles passés est donc préservé dans une
caverne alors que les hommes de ce temps ne savent ni lire ni écrire. C’est un
monde où ce savoir n’est plus nécessaire, les hommes tels que Smith n’y ont
plus leur place, seule la force importe désormais. Le couple formé par Le
Chauffeur et Vesta illustre bien l’inversement des valeurs d’un monde. Vesta
était l’héritière d’une grande fortune, une jeune femme bien née et bien
éduquée, mais son intelligence et sa fortune n’ont plus aucune valeur. Dans le
monde d’avant, jamais un homme tel que Le Chauffeur, ancien employé de la
famille de Vesta, cruel et brutal n’aurait osé poser la main sur elle.
J’ai été surprise par la modernité de ce texte. Certains
passages m’ont fait penser aux films d’horreur ou à d’autres romans du genre :
les survivants qui se replient dans une place forte avant de devoir abandonner
la place, la rapidité de la contagion et de l’effondrement total, les
violences, l’errance, la solitude,… Autant de schémas que l’on retrouve
fréquemment.
Et dans le même temps, la société de 2013 telle que l'imagine London est assez éloignée de la réalité (en dehors de l'épidémie bien sûr !). C'est un monde qui ressemble par certains aspects à une version un peu plus moderne de ce qu'il était en 1912 lorsque London a écrit le texte : charrettes à cheval, de rares voitures, dirigeable, communication par télégraphe,...
Une découverte surprenante.
Extrait :
« Le sol, aujourd’hui est trop vaste pour les quelques
hommes qui y survivent. Mais ces hommes croîtront et multiplieront et, dans
quelques générations, ils trouveront la terre trop étroite et commenceront à s’entretuer.
Cela, c’est fatal. »
L'avis de Laure qui a déjà lu ce roman et présente donc aujourd'hui Station eleven pour lequel j'avais eu un coup de cœur (mon avis).
J'ai vraiment adoré ce texte, et c'est en effet étonnant de le lire maintenant, même si Jack reste loin de ce que 2013 est aujourd'hui (et heureusement !)
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