Auteur :
Hervé Le Corre
Titre :
Prendre les loups pour des chiens
Genre :
thriller
Langue
d’origine : français
Editeur :
Rivages
Nombre de
pages : 320p
Date de
parution : Janvier 2017
Présentation de l’éditeur :
Franck, environ 25 ans, sort de prison après un braquage
commis en compagnie de son frère aîné. Il est accueilli par une famille toxique
: le père, fourbe, retape des voitures volées pour des collectionneurs, la
mère, hostile et pleine d’amertume, la fille Jessica, violente, névrosée,
animée de pulsions sexuelles dévorantes et sa fille, la petite Rachel, mutique,
solitaire et mystérieuse, qui se livre à ses jeux d’enfant. Nous sommes dans le
sud de la Gironde, dans un pays de forêts sombres et denses, avec des milliers
de pins qui s’étendent à perte de vue, seulement ponctués par des palombières.
Dans la moiteur, la méfiance et le silence, un drame va se jouer entre ces
êtres désaxés.
Dans le prolongement stylistique des Cœurs déchiquetés, ce nouveau roman d’Hervé Le Corre saisit par son atmosphère et la force de ses personnages, ancrés dans un paysage angoissant, propice à l’épanouissement de passions vénéneuses. Entre le « country noir » des Américains et le roman noir du terroir à la française, Le Corre fait entendre sa voix inimitable.
Dans le prolongement stylistique des Cœurs déchiquetés, ce nouveau roman d’Hervé Le Corre saisit par son atmosphère et la force de ses personnages, ancrés dans un paysage angoissant, propice à l’épanouissement de passions vénéneuses. Entre le « country noir » des Américains et le roman noir du terroir à la française, Le Corre fait entendre sa voix inimitable.
Mon avis :
J’avais déjà entendu parler des romans d’Hervé Le Corre et
j’avais bien envie de découvrir son univers. Et il y a quelques semaines, Jérôme m'a donné envie de ce roman qu'il a adoré.
Le résumé de l’éditeur étant excellent, en disant juste
assez pour harponner le lecteur, sans trop en dévoiler, je ne vais pas en faire
un moi-même.
La première force de ce roman, ce sont ses personnages. Des personnages si
réalistes qu’ils semblent faits de chair et d’os. Des personnages que l’on s’attend
à pouvoir voir, entendre et toucher. Quoique je préfèrerais ne pas les rencontrer.
Manipulateurs, voleurs, menteurs, assassins, cruels et hostiles, ils ne sont
pas vraiment ce que l’humanité a de plus reluisant. Hervé Le Corre sait
parfaitement rendre ses personnages déplaisants au lecteur. Franck, lui, suscite
des sentiments ambigus. Parfois une pitié légèrement méprisante, parfois de la
sympathie, et parfois aussi du dégoût. Même la fillette laisse une impression
étrange.
Dès la sortie de prison et la rencontre avec Jessica, on
comprend que rien de bon n’attend Frank. Et ça se confirme à l’arrivée à la
maison, ça sent le malheur à plein nez. Tout ce qui est beau et bon habituellement semble corrompu ici. Une maison en lisière de forêt, une famille, une belle jeune femme, une enfant, un chien, la chaleur de l'été. Ce pourrait être un paradis. Mais c'est un enfer. Il n'y a nulle beauté, nulle tendresse. L'atmosphère malsaine des lieux colle à la peau et oppresse Franck autant que le lecteur.
Un roman très noir, très sombre, aussi sombre que la forêt
de pins en lisière de la maison. Mais comme dans la forêt quelques touches de
lumière existent tout de même : l’innocence de Rachel, l’amour et l’envie
de protection que Franck éprouve d’emblée pour cette enfant, des retrouvailles…
Quelque chose est peut-être possible après tout. L’écriture précise et sèche d’Hervé
le Corre est une claque.
Une découverte assez marquante.
Extraits :
« Il essayait de réfléchir aux semaines qu’il avait vécues
depuis sa sortie de prison, à sa situation présente, et se faisait l’effet d’une
bête prisonnière dans une fosse après que le sol s’était effondré sous elle,
attendant qu’on vienne la sortir de là pour l’enfermer vraiment. Il lui
semblait que la captivité serait moins pénible que le trou dans lequel il
tournait en rond en s’épuisant à tâcher d’en gravir les parois abruptes et
friables. »
« Il y avait en taule tous ces abrutis qui invoquaient
leur dieu comme on jure quand on se prend les doigts dans une porte, mais c’étaient
juste des salauds qui cherchaient une bonne raison de l’être plus encore après
s’être absous mutuellement à coup de formules magiques. »
J'ai raté de peu une rencontre avec lui cette semaine dans ma librairie, j'étais déçue. Il me reste à découvrir ses romans.
RépondreSupprimerDommage, c'est toujours intéressant les rencontres avec les auteurs.
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