Auteur :
Ron Rash
Titre :
Le monde à l’endroit
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais (américain)
Editeur :
Seuil
Nombre de
pages : 288p
Date de
parution : août 2012
Présentation de l’éditeur :
Travis Shelton, 17 ans, découvre un champ de cannabis en
allant pêcher la truite au pied de Divide Mountain, dans les Appalaches. C'est
un jeu d'enfant d'embarquer quelques plants sur son pick-up. Trois récoltes
scélérates plus tard, Travis est surpris par le propriétaire, Toomey, qui lui
sectionne le tendon d'Achille, histoire de lui donner une leçon.
Mais ce ne sera pas la seule de cet été là : en conflit
ouvert avec son père, cultivateur de tabac intransigeant, Travis trouve refuge
dans le mobile home de Leonard, un prof déchu devenu dealer. L'occasion pour
lui de découvrir les lourds secrets qui pèsent sur la communauté de Shelton
Laurel depuis un massacre perpétré pendant la guerre de Sécession. Confronté
aux ombres troubles du passé, Travis devra également affronter les épreuves du
présent.
Le père, Toomey, Leonard, trois figures qui incarnent
chacune une forme d'autorité masculine, vont tragiquement façonner son passage
à l'âge d'homme.
Mon avis :
Lorsque le jeune Travis tombe par hasard sur un champ de marijuana,
il croit son jour de chance arrivé. Sans hésitation, il vole quelques
plants qu’il revend à Leonard, un ancien professeur devenu dealeur. Lorsqu’il
retourne pour la troisième fois sur la
plantation clandestine, il se trouve nez à nez avec les Toomey père et fils.
Mutilé par le père et humilié une fois de plus par le sien, Travis trouve
refuge chez Leonard. Conseillé et guidé par Leonard, Travis va se remettre aux
études pour obtenir un diplôme et peut-être avoir la chance de quitter cette
bourgade sans avenir. Dans le même temps, il découvre avec fascination l’histoire
de sa famille, dont plusieurs membres dont un jeune garçon ont été exécutés
lors de la guerre de Sécession.
Un adolescent en rupture et un dealeur dans un coin paumé
des Appalaches, deux personnages que l’on penserait a priori perdus. Et
pourtant, de leur rencontre va naître le meilleur. Confronté à une version plus
jeune de lui-même, Leonard qui a été renvoyé de son poste d’enseignant pour une
injustice et s’est ensuite laissé glisser dans la voie de la revente de drogues
et d’alcool, entreprend de reprendre sa vie en mains. Et Travis, encouragé par
Leonard, qui fait office d’enseignant autant que de figure paternelle, se prend
à envisager la possibilité d’un avenir et travaille d’arrache-pied pour y
parvenir.
Quelle belle rencontre que celle de ces deux êtres perdus et
malheureux ! C’est autant un récit initiatique que l’histoire d’une
rédemption.
Les personnages sont l’un des atouts majeurs de ce roman.
Des personnages qui ne sont jamais tout à fait ce qu’on attend d’eux, que ce
soit le vieux Toomey, brute épaisse et sans scrupules, mais capable d’émouvoir
une foule aux larmes lorsqu’il chante et ayant l’esprit bien plus aiguisé qu’il
n’y paraît ; ou Leonard, dealeur installé dans un mobile home défraîchi au
cœur de la forêt, bourré à craquer de livres.
Chaque personnage trouve sa place dans ce roman, y compris
les personnages secondaires comme Shank et Wesley, les amis de Travis.
Contrairement à celui-ci, ils n’ont ni l’envie ni les capacités d’envisager un
autre avenir. Ils incarnent ce que pourrait être la vie de Travis. Avant de
finir comme son père, désabusé et aigri.
Comme toujours chez Ron Rash, la nature ne sert pas
uniquement de décor au récit. Elle est partie prenante de l’histoire. Les
hommes vivent au rythme des saisons et vivent de la terre. Mais la nature est
marquée elle aussi par les hommes et leur histoire. Comme les lieux qui virent
le massacre d’une douzaine d’hommes lors de la guerre de Sécession. Dans ce coin
des Appalaches, on naît et on reste sa vie entière au même endroit, aussi les
victimes, les témoins et les bourreaux sont-ils tous intimement liés aux personnages
contemporains.
Avant de lire Ron Rash pour la première fois, j’avais été
attirée par des critiques le comparant à John Steinbeck, un auteur que j’affectionne
particulièrement. Et incontestablement, il y a des points communs entre ces
deux auteurs.
C’était le dernier des romans de Ron Rash parus en français
qu’il me restait à lire. Et c’est peut-être mon préféré. J’attends avec
impatience l’arrivée d’un prochain roman !
Extrait :
"Tu sais qu'un lieu est hanté quand il te paraît plus réel
que toi"
Oui, vivement le prochaine roman de Ron ! ;-)
RépondreSupprimerJ'attends, j'attends !
SupprimerAuteur que je n'ai toujours pas eu le temps de découvrir.
RépondreSupprimerJe te le conseille, ses romans m'ont vraiment passionnée.
RépondreSupprimerJ'ai compris que ses romans, un peu trop lents à mon goût, ne sont pas pour moi.
RépondreSupprimerAh oui ?C'est justement une des choses que j'apprécie particulièrement.
SupprimerJ'apprécie beaucoup Ron Rash ; j'en ai deux en retard ..
RépondreSupprimerBonnes lectures alors !
SupprimerSes nouvelles sont bien aussi (si tu ne les a pas encore lues)
RépondreSupprimerLues aussi, il ne me reste plus qu'à patienter.
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