Auteur : Maggie O’Farrell
Titre : I am, I am, I am
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais
Traductrice :
Sarah Tardy
Editeur :
Belfond
Nombre de
pages : 256p
Date de
parution : mars 2019
Présentation de l’éditeur :
Il y a ce cou, qui a manqué être
étranglé par un violeur en Écosse.
Il y a ces poumons, qui ont cessé leur œuvre quelques
instants dans l’eau glacée.
Il y a ce ventre, meurtri par les traumatismes de
l’accouchement…
Dix-sept instants. Dix-sept petites morts. Dix-sept résurrections.
Je suis, je suis, je suis. I am, I am, I am.
Dix-sept instants. Dix-sept petites morts. Dix-sept résurrections.
Je suis, je suis, je suis. I am, I am, I am.
Mon avis :
C’est encore une fois à Eva que je dois cette belle
découverte. Je n’avais pas remarqué ce livre et ne l’aurai probablement pas lu
sans son coup de cœur.
Pour une fois ce n’est pas un roman que nous propose Maggie
O’Farrell mais une autobiographie présentée sous un angle original. A travers
une quinzaine de courts récits sans ordre chronologique, elle évoque ses
multiples rencontres avec la mort, de plus ou moins près : maladies,
agressions, accidents, noyades,…
J’ai beaucoup aimé découvrir ce récit de Maggie O’Farrell. Elle
se livre avec beaucoup de sincérité et de pudeur à la fois, en nous racontant
ces événements marquants de sa vie. Dans certains textes, elle décrit avec une
certaine distance ses réactions, dans d’autres l’émotion est très présente. C’est
notamment le cas de ceux où elle raconte la naissance de son fils, ses fausses
couches successives ou la maladie neurologique qui lui a laissé d’importantes
séquelles. Ces textes parlent de sa souffrance, mais aussi de sa révolte et sa
colère contre le corps médical. Le comportement odieux et suffisant de l’obstétricien
qui lui refuse une césarienne malgré ses antécédents médicaux, considérant sa
demande comme un caprice, manquera lui coûter la vie. On parle de plus en plus
de violences obstétricales, cette histoire en est un exemple frappant et
révoltant. J’ai également été touchée par sa souffrance d’enfant lorsqu’elle
évoque le syndrome cérébelleux qui l’a atteinte à l’âge de 8 ans, son
impuissance et son incompréhension face à ce corps qui ne lui obéit plus, son
besoin de savoir face au silence des adultes et sa farouche volonté de vivre,
de se réapproprier son corps.
Mais le texte le plus vibrant est le dernier recueil, ce n’est
pas la possibilité de sa propre mort qu’elle évoque, sa souffrance et les
défaillances de son corps. Elle parle de sa fille, qui souffre d’un grave eczéma
chronique et de nombreuses allergies. On y sent tout l’amour d’un parent pour
son enfant, la détresse devant sa souffrance, la terreur de la perte.
Je n’ai lu jusqu’ici qu’un seul roman de l’autrice, En cas de fortes chaleurs, que j’avais apprécié mais qui ne m’avait pas vraiment laissé
une impression marquante. Cette fois au contraire, je suis saisie par le texte
et l’écriture de Maggie O’Farrell. Si bien que je me suis empressée d’emprunter
un autre de ses livres à la bibliothèque !
Extrait :
« Les personnes qui nous enseignent quelque chose
gardent une place particulièrement vive dans nos souvenirs. Je n’étais mère que
depuis dix minutes lorsque j’ai rencontré cet homme, mais il m’a appris, par un
simple geste, l’une des choses les plus importantes sur le rôle de
parent : qu’il faut de la gentillesse, de l’intuition, du toucher, et que,
parfois, il n’y a même pas besoin de mots. »
L'avis d'Eva,
L'avis d'Eva,
J'ai l'intention de le lire, mais je vais attendre d'être bien prête. Je suis plutôt phobique du monde médical, il me fait peur. Mais j'ai aimé plusieurs romans de Maggie O'Farrell et j'étais loin d'imaginer qu'elle avait tant souffert. (mon préféré : la disparition d'Esme Lennox.)
RépondreSupprimerIl n'y a pas rencontre avec le monde médical à chaque fois, c'est même l'inverse. Mais effectivement, les rencontres qu'elles nous raconte sont loin d'être rassurantes !
Supprimerj'ai adoré ce récit peut-être parce que je partage certaines de ces histoires (mauvaise rencontre et de nombreuses hospitalisations), du coup j'ai senti plusieurs fois la Mort passer pas trop loin; j'adore cette auteure (et Aifelle a raison : la disparition d'Esme Lennox est excellent)
RépondreSupprimerJe crois que l'on a tous frôlé la mort de plus ou moins près au moins une fois et que ses récits peuvent trouver un écho en la plupart des lecteurs, faisant ressurgir un souvenir.
SupprimerToutes les parties ne m'ont pas intéressées, mais j'ai beaucoup aimé cette lecture.
RépondreSupprimerJe te comprends, certains textes sont vraiment forts, d'autres moins.
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