Auteur :
Alexandria Marzano-Lesnevich
Titre :
L’empreinte
Genre :
récit
Langue
d’origine : français
Traductrique :
Héloïse Esquie
Editeur :
10 :18
Nombre de
pages : 456p
Date de
parution : janvier 2020
Présentation de l’éditeur :
Etudiante en droit à Harvard, Alexandria
Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu'au jour
où son chemin croise celui d'un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley,
dont la confession l'épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle,
cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette
réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son
origine en découvrant un lien tout à fait inattendu entre son passé, un secret
de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments
enfouis. Elle n'aura alors cesse d'enquêter inlassablement sur les raisons
profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable.
Mon avis :
Dans ce récit très personnel, l’autrice aborde les thèmes douloureux
de la pédophilie et de la peine de mort. Victime dans son enfance d’abus
sexuels de la part de son grand-père, le meurtre de Jeremy Guillory et la
condamnation de Ricky Langley font écho à son histoire personnelle. Avec ce
genre de thèmes, le récit ne peut laisser indifférent et la lecture est parfois
très difficile. Alexandria Marzano-Lesnevich nous raconte ces deux histoires en
parallèle, entremêlant les époques, revenant aux origines de ses blessures
personnelles et de celles de Ricky Langley, elle décortique et analyse
intelligemment ses propres sentiments et l’affaire criminelle.
En lisant le résumé de l’éditeur, j’ai craint que le récit ne
parle de souvenirs refoulés. Mais les souvenirs d’Alexandria ne sont absolument
pas enfouis. Elle se souvient parfaitement des abus sexuels que son grand-père
lui a fait subir dans sa petite enfance. Plus encore elle les a dénoncés à ses
parents qui ont choisi… de ne rien faire. S’ils ont tout de même fait en sorte
que le grand-père n’ait plus l’occasion d’être seul avec les petites, la vie de
famille s’est poursuivie comme avant. Là sincèrement, je ne peux pas
comprendre. Comment ont-ils pu laisser cet homme s’en tirer ? Comment
ont-ils pu imposer sa présence à leurs enfants lors des fêtes de famille ?
Ils n’ont pas nié la souffrance de leurs filles, ils ont juste choisi de l’ignorer,
comme si imposer le silence allait faire oublier le traumatisme subi.
Récompensé par le Grand Prix des Lectrices de Elle dans la
catégorie documents en 2019, L’empreinte est une lecture difficile, souvent
révoltante mais qui donne à réfléchir.
Extrait :
« Il n'y a aucun moyen d'échapper aux souvenirs, pas
lorsqu'ils viennent de l'intérieur. »
« Il est bien possible que ce que l'on voit en Ricky
dépende d'avantage de qui l'on est que de qui il est. »
L'avis d'Eva,
J'ai hésité, le mélange entre les deux histoires est-il bien amené,
RépondreSupprimerEh bien... C'est bien amené, mais je n'ai pas compris pourquoi cette affaire là spécifiquement avait pris une telle importance pour elle, car ça n'a rien à voir avec son histoire personnelle. Elle a été abusée pendant des années par un proche tandis que Jeremy à été assassiné par un voisin qu'il connaissait à peine... Mais je pense que c'est plutôt Ricky lui-même qui l'a perturbée. A la fois elle-même, l'enfant maltraitée, et le grand père, l'adulte abuseur.
SupprimerComme Keisha, j'ai tourné autour de ce titre pour finalement abandonner l'idée de le lire, notamment parce que de nombreux lecteurs évoquaient comme bémol ce que tu exprimes toi-même dans ton commentaire, cet apparent manque de pertinence entre les deux "histoires"..
RépondreSupprimerJ'ai vu assez peu d'avis de ce genre, ça me rassure je ne suis pas la seule !
SupprimerJe n'ai pas trop envie de lire sur le sujet actuellement, surtout si le lien entre les deux affaire est difficile. J'ai connu dans mon entourage, une petite fille abusée par son grand père, dont les parents ont refait des fêtes de famille avec lui, sans broncher. Et sans l'avoir dénoncé bien sûr. Totalement incompréhensible en effet.
RépondreSupprimerCes histoires d'abus sont terribles, mais que des parents choisissent d'ignorer la souffrance de leur enfant,de faire «comme si», ça me dépasse...
SupprimerDeux citations qui me parlent. Je note ce titre et ton avertissement.
RépondreSupprimerEn tout cas ça incite à la réflexion.
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