mardi 31 mai 2016

Le cricket club des talibans - Timeri N. Murari

Par Ariane


Auteur : Timeri N. Murari

Titre : Le cricket club des talibans

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (Inde)

Traducteur : Josette Chicheportiche

Editeur : Mercure de France

Nombre de pages : 480p

Date de parution : avril 2014

Présentation de l’éditeur :

En 2000, à Kaboul. Le gouvernement islamique impose sa férule à la population, pratiquement tout est interdit, journaux, distractions, jeux, etc. Mais voilà qu’il annonce vouloir promouvoir le cricket, pour prouver à ses opposants que l’Afghanistan peut aussi être une nation sportive. La meilleure équipe ira se perfectionner au Pakistan – ce que certains voient tout de suite comme une possibilité de s’enfuir.

Mais il faut d’abord connaître les règles du cricket et s’entraîner. Bien sûr, c’est strictement interdit aux femmes. Or la jolie Rukhsana a joué autrefois en Inde… Au prix d’incroyables ruses, subterfuges et déguisements, elle va mettre sur pied une équipe composée de son frère et de leurs cousins, tous bien décidés à se libérer du joug des talibans. Y parviendront-ils et que risque-t-il d’arriver à Rukhsana l’intrépide, la rebelle ?



Mon avis :

Ma libraire m’avait vivement recommandé ce livre l’année dernière, mais j’ai attendu son arrivée à la bibliothèque pour enfin le découvrir. Et ma libraire semble bien connaître mes goûts.

Rukhsana est jeune, belle et intelligente. C’est une journaliste passionnée, qui a grandi au sein d’une famille unie, auprès de parents cultivés et fiers de la réussite de leur fille. Mais Rukhsana vit en Afghanistan, et depuis quelques années la maison familiale est devenue une prison dont elle ne peut sortir que cachée sous une burqa et accompagnée d’un homme de sa famille. Son pays qu’elle aime tant lui est désormais hostile, pour le simple crime d’être née femme. J’ai trouvé ce personnage très touchant et sympathique, on ne peut qu’éprouver de la compassion pour la vie qu’elle mène.

Autour d’elle, de nombreux personnages masculins, son frère et ses cousins, qui la soutiennent et souhaitent la protéger. Jahan, son frère âgé de 16 ans est un personnage particulièrement émouvant. Ce jeune garçon est devenu l’homme de la maison depuis la mort de son père. Quel lourd fardeau pour un si jeune homme d’être désormais responsable de sa mère et de sa sœur, de devoir prendre toutes les décisions les concernant. Il essaye tant bien que mal de concilier sa vie et ses aspirations d’adolescent avec ces pesantes responsabilités.

Rukhsana, Jahan et leurs cousins forment un groupe uni, parfois insouciant, ayant foi en l’avenir. Le climat de terreur permanent que font régner les talibans n’en semble que plus injuste et monstrueux.

Toutes les femmes camouflées sous leur burqa, tous les hommes obligés de porter la barbe. Une uniformisation de la société, une déshumanisation terrifiante. Tous également privés d’éducation (hors les écoles coraniques pour les garçons), de liberté de travail, de liberté de parole. Mais la condition des femmes est particulièrement terrifiante.

J’émettrais tout de même quelques bémols. Tout d’abord, je me suis assez souvent sentie perdue dans les règles du cricket et descriptions de matchs. Déjà que je ne suis pas une grande sportive et que je ne connais pas grand-chose au football, au tennis ou autres sports très pratiqués en France, alors le cricket… c’est un grand inconnu !

Ensuite, j’ai trouvé quelques longueurs vers la fin notamment et certains passages un peu trop conventionnels.Le côté bluette n'est pas ce à quoi je suis le plus sensible et la fin est un peu attendue.
Malgré cela, je garderai de cette lecture un très bon souvenir.



Extrait :

« Toutes les femmes savent jouer dès l’instant de leur naissance. C’est le don que Dieu leur a accordé pour leur permettre de survivre dans un monde d’hommes. Nous devons simuler nos orgasmes, notre humilité, notre amour alors que nous n’éprouvons rien de tout cela, et taire nos ambitions. »

« Quelques mètres de tissu, lisse, fragile et souple, devinrent notre prison. Aucun mur de granit n’était plus inexpugnable, aucun barreau plus solide, aucun cachot plus sombre ou effrayant. Je m’évanouis, comme si un magicien m’avait fait disparaître d’un coup de baguette magique. Je n’étais plus Rukhsana avec un nez bien à moi, une bouche, des yeux, un front, un menton, des cheveux, mais un linceul vivant, identique à toutes les autres femmes voilées et déshonorées qui allaient de par les rues. »

Lu dans le cadre des challenges Petit bac, Un pavé par mois et Tour du monde (Inde)

 

4 commentaires:

  1. Le roman a l'air intéressant même si comme toi je n'affectionne ni le sport, ni les longueurs ni les bluettes !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est un roman intéressant même si j'avais été plus touchée par les romans de Hosseini.
      Ariane

      Supprimer
  2. Le sport comme support de l'histoire, ça ne me parle pas trop ..

    RépondreSupprimer