samedi 18 mars 2017

Trois saisons d'orage - Cécile Coulon

Par Ariane




Auteur : Cécile Coulon

Titre : Trois saisons d’orage

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Viviane Hamy

Nombre de pages : 272p

Date de parution : janvier 2017

Présentation de l’éditeur :

Les Fontaines. Une pierre cassée au milieu d’un pays qui s’en fiche. Un morceau du monde qui dérive, porté par les vents et les orages. Une île au milieu d’une terre abrupte. Je connais les histoires de ce village, mais une seule les rassemble toutes. Elle doit être entendue. L’histoire d’André, de son fils Benedict, de sa petite-fille, Bérangère. Une famille de médecins. Celle de Maxime, de son fils Valère, et de ses vaches. Une famille de paysans. Et au milieu, une maison. Ou ce qu’il en reste.
Trois générations confrontées à l’Histoire et au fol orgueil des hommes ayant oublié la permanence hiératique de la nature.
Saga portée par la fureur et la passion, Trois Saisons d’orage peint une vision de la seconde partie du XXe siècle placée sous le signe de la fable antique. Les Trois-Gueules, « forteresse de falaises réputée infranchissable », où elle prend racine, sont un espace où le temps est distordu, un lieu qui se resserre à mesure que le monde, autour, s’étend. Si elles happent, régulièrement, un enfant au bord de leurs pics, noient un vieillard dans leurs torrents, écrasent quelques ouvriers sous les chutes de leurs pierres, les villageois n’y peuvent rien ; mais ils l’acceptent, car le reste du temps, elles sont l’antichambre du paradis.



Mon avis :

Si je devais me déclarer fan de certains auteurs que j’aime particulièrement, alors Cécile Coulon ferait incontestablement partie du lot. Chaque lecture de ses romans m’a touchée, bouleversée. Alors quand j’ai vu le petit nouveau sur la table de la librairie, je me suis jetée dessus ! Et encore une fois, je suis touchée-coulée.

Dans le petit village des Fontaines se côtoient les ouvriers et les paysans. C’est là que s’établit André, un jeune médecin à la fin de la guerre. Il y élèvera seul son fils Benedict, qui deviendra médecin à son tour, et comme son père restera au village avec sa famille. Bérangère, la fille de Benedict, est née aux Fontaines. Contrairement à son père et à son grand-père, elle appartient à cette terre. Et très tôt elle se lie avec Valère, fils de paysans, l’amitié de l’enfance se transformant en amour à l’adolescence.

Il y a quelque chose de la tragédie antique dans le destin de Bérangère, de Valère et leurs familles. Dès le début, le drame semble inéluctable. Pourtant, la vie s’écoule insouciante, aveugle aux nuages qui s’annoncent.

Chaque lieu, chaque personnage est subtilement dépeint par Cécile Coulon. Et le village, les falaises, la terre autant que les personnages et leurs vies habitent durablement le lecteur. Pendant quelques jours, j’ai moi aussi vécu aux Fontaines, avec Valère et Bérangère, Clément, André et les autres. Qu’ils m’ont touchée ces personnages ! Qu’il m’a plu ce village !

La beauté de ce roman est comme la terre où il se déroule : belle et terrible, douce et violente à la fois. Une vraie beauté ! Une fois de plus, merci Cécile Coulon.



Extrait :

« (…) seule la terre comptait. Qu’elle explose, qu’elle vive, qu’elle déborde. Ils la vénéraient, ils la dressaient comme on apprivoise un cheval fou qu’on fait danser sur deux pattes pour des spectateurs médusés. Le terre donnait l’herbe, la pierre, l’eau, les arbres. La fortune des Fontaines venait d’elle, personne ne la gaspillait, ne la malmenait. On ne l’insultait pas quand les récoltes étaient mauvaises, on s’en prenait aux enfants, aux vieillards, à Dieu même, mais pas à la terre des Fontaines. Ses forces bouillonnaient, accordaient tout ce dont ils avaient besoin et plus encore, elle veillait sur eux, et, quand elles emportaient un enfant, on pleurait longuement, mais personne ne reniait la terre, personne n’élevait la voix contre les forces des Trois-Gueules, elles régissaient tout, elles n’avaient pas de nom, pas de forme, elles étaient le vent qui soufflait à travers les arbres, l’orage qui démontait les toits des maisons, les torrents énervés au pied des carrières, elles étaient le froid qui tombait brutalement à la fin du mois d’octobre, les cailloux qui s’enfonçaient dans les pieds nus des adolescents. Les forces étaient partout. »

D'autres avis chez  Noukette, Jostein, Nicole,

8 commentaires:

  1. Je regarde justement en ce moment La Grande Librairie où était Cécile Coulon, je l'avais enregistrée. C'est une auteure que je n'ai pas encore lue, le thème de celui-ci me tente.

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  2. Je suis complètement d'accord avec toi sur le côte "tragédie antique" du roman. Je crois que c'est ce qui m'a permis d'accrocher aussi vite à cette narration. Ce n'est pas un coup de coeur pour autant, mais une très belle lecture en tout cas !

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    1. J'aime vraiment les romans qui rappellent les tragédies antiques, intemporel !

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  3. c'est ma prochaine lecture ! du coup j'ai hâte de la commencer...
    et il ne faut pas que j'oublie de regarder LGL je ne savais pas que Cécile Coulon y avait participé la semaine dernière!

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  4. Mais jusqu'où ira-t-elle cette jeune surdouée de seulement 26 ans qui parvient à une telle intensité dans l'écriture ? J'ai été bluffée encore une fois, c'est peu de le dire. Je conseille également d'aller rencontrer Cécile Coulon si vous en avez l'occasion car elle est aussi passionnante à écouter qu'à lire.

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  5. Je ne connais pas cette auteur mais tu me donne envie de la découvrir.
    Daphné

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