Auteur : Mechtild Borrmann
Titre :
Le violoniste
Genre :
thriller
Langue
d’origine : allemand
Traducteur :
Sylvie Roussel
Editeur :
Editions du Masque
Nombre de
pages : 248p
Date de
parution : août 2014
Présentation de l’éditeur :
Moscou, 1948. Alors que le violoniste virtuose Ilja Grenko
quitte la salle de concert sous des tonnerres d’applaudissements, son
stradivarius à la main, il est arrêté et conduit à la terrifiante Loubianka, le
siège du KGB, sans comprendre ce qu’on lui reproche. Après des jours de
privations, d’humiliations et d’interrogatoires, Ilja signe des aveux absurdes
qui le condamnent à vingt ans de goulag, après qu’on lui a promis que sa femme
Galina et leurs deux très jeunes enfants ne seront pas inquiétés. Mais sa
famille est envoyée en exil au bout du monde, dans un enfer à ciel ouvert, le
Kazakhstan. Le violon de Grenko d’une valeur inestimable disparaît à jamais.
Deux générations et quelques meurtres plus tard, le petit-fils de Ilia, Sasha,
se met en quête du stradivarius et apprend les heures les plus sombres de
l’histoire de sa famille, broyée par le régime totalitaire et ses hommes de
main, indifférents à toute dignité humaine.
Mon avis :
Si les camps de concentrations des nazis sont très fréquemment
abordés par la littérature, ce n’est pas le cas (du moins je n’en ai pas
l’impression) des camps de travail soviétiques. Mechtild Borrmann aborde ce
sujet à travers les destins d’ilia Grenko, de sa femme Galina et de leur
petit-fils Sacha.
En 1948, Ilia est arrêté à la sortie d’un concert,
emprisonné puis envoyé au goulag. La version officielle en fait un traître à la
patrie ayant fui à l’ouest.
Sa femme Galina, célèbre actrice, est envoyée en exil avec
ses deux garçons, persuadée que son mari les a abandonnés.
A l’époque actuelle, Sacha, le petit-fils découvre petit à
petit l’histoire de sa famille et se lance à la recherche du violon de son
grand-père.
Trois personnages dont les destinées s’alternent à chaque
chapitre. Le rythme est soutenu mais l’atmosphère très différente d’un chapitre
à l’autre. Un climat lent et glaçant pour Ilia, une ambiance de désespoir et de
désillusion pour Galina, une atmosphère tendue pour Sacha.
La quête du violon est surtout une quête de la vérité, Sacha
est à la recherche de ses racines. Ce qu’il découvre c’est un écheveau
inextricable de secrets. Et hormis les mensonges officiels autour d’Ilia, il
touche du doigt de nombreux autres secrets autour de ces années terribles, « toutes les vérités ne sont pas encore bonnes
à dire, mais l’heure viendra. »
Le destin d’Ilia est terrifiant. L’arrestation arbitraire,
la torture pour extorquer les aveux et pour finir le camp. Si semblable aux
camps nazis. Mechtild Borrmann fait ressurgir des images que l’on connaît
malheureusement trop bien. La faim, le froid, l’épuisement des corps et de
l’esprit, la déshumanisation des prisonniers, la mort de l’humanité qui précède
la mort du corps.
C’est extrêmement bien écrit, bien construit. L’auteur prend
le prétexte d’une quête familiale pour aborder les blessures mal pansées de
tout un peuple, un pan de l’histoire sur lequel pèse encore une chape de plomb.
Peut-être contribue-t-il ainsi à sa façon à lever le silence.
Un thriller d’une facture exceptionnelle qui m’a beaucoup
touchée.
Extrait :
« Il ferma les
yeux pour puiser au fond de lui des sons et des accords, comme autrefois à la
Loubianka. Seul le silence lui répondit.
Il n’était plus
musicien. »
Lu dans le cadre des challenges Petit bac (catégorie spectacle) et Tour du monde (Allemagne)
Les avis de Eva, Mimi, Aifelle, Kathel, Joyeux drille,
Très bien, ce roman, c'est vrai... je me souviens l'avoir lu il y a tout juste un an.
RépondreSupprimerTon message me rappelle que j'ai oublié d'ajouter les liens vers les articles d'autres blogs. Je les rajoute.
SupprimerAriane
C'est un sujet tellement récurrent en littérature, j'avoue que je sature un peu.
RépondreSupprimerAu contraire c'était pour moi une nouveauté. J'ai lu quantité de romans traitant des camps de concentration (jusqu'à arriver comme toi à saturation) mais jamais sur les camps soviétique.
SupprimerAriane
J'avais vu passer des avis positifs, et tu confirmes que ce livre vaut le détour : je l'ajoute à ma liste :-)
RépondreSupprimerJ'ai hâte de savoir ce que tu en penseras.
SupprimerAriane