Auteur :Ahmed Kalouaz
Titre : Une étoile aux cheveux noirs
Genre : roman
Langue d'origine : français
Editeur : rouergues
Nombre de pages : 108
Date de parution : 2011
Résumé de l'éditeur:
Aux portes de l'automne, un homme entreprend de traverser la France à mobylette, d'un port de Bretagne jusqu'à Grenoble, pour aller retrouver sa mère. Née dans un village d'Algérie, descendue d'un bateau à Marseille dans les années 1950, elle va subir à quatre-vingt-quatre ans un dernier déracinement : l'immeuble dans lequel elle vit depuis quarante ans doit être rasé. Au fil des mille kilomètres de trajet, le fils remonte le cours de l'histoire de sa mère : l'enfance confisquée, les premiers taudis lors de l'arrivée en France, le racisme mais aussi les parfums épicés de sa cuisine, sa force d'espérance, l'amour porté à ses quatorze enfants. A cette mère illettrée, dépossédée très tôt de son destin, Ahmed Kalouaz adresse une lettre bouleversante de tendresse et de pudeur. Après l'évocation de son père dans Avec tes mains, il poursuit l'exploration de sa mémoire familiale, illuminée par sa plume dense et limpide.
Mon avis:
Quel beau livre! Ahmed Kalouaz rend ici un hommage vibrant à sa mère, déracinée une fois de plus. A mobylette, son fils va traverser la France pour la rejoindre lors de ce dernier déracinement. D'une plume tendre et pudique, il s'adresse à sa mère qu'il connait à la fois tant et si peu. Au fur et à mesure qu'il se rapproche d'elle, il nous raconte la vie de sa mère, sa dure enfance en Algérie, son mariage, ses deux enfants perdus, son arrivée en France, le racisme, l'exil, les retours au pays, , la dureté mais aussi la tendresse avec laquelle elle a élevé ses enfants...
Il évoque également, avec beaucoup de subtilité, la difficulté de voir vieillir ses parents: " La vieillesse est un dépouillement, une dépossession, l'hiver de la vie emporte les dernières illusions, les pommiers en fleurs, les amandiers de ton enfance."
Que de différences entre la mère et le fils, elle illettrée, lui écrivain, elle croyante, lui athée. Mère et fils ne partageant pas la même culture, la même histoire et pourtant...pourtant, l'amour est là, vibrant dans chacun des mots de ce livre. livre qu'elle ne pourra pas lire mais qui lui rend magnifiquement hommage.
L'auteur égrène ses souvenirs au fil des kilomètres d'une plume tout en retenue mais tendre et poétique. Un livre d'une grande beauté qui nous parle des incompréhensions entre une mère et un fils, des durs moments et des petits bonheur, mais aussi, et surtout, d'amour.
Extrait:
Depuis ces premiers frimas, frêles souvenirs, le soleil a passé sa langue chaude dans ton cou, pris quelques secrets au passage, un parfum d’enfance, emporté ton coeur vers l’automne. Tu as vieilli et ton visage est un miroir pour moi. Fleur fragile, précieuse, tu es devenue au fil du temps ce souvenir fatigué qui savait jadis calmer une angoisse, une faim inassouvie. la nuit venue nous appelions pour trois gouttes de lait, affamés ou perclus de peur, chacun à sa manière. Peur de l’abandon, de la place prise par un autre plus jeune que nous. Le soleil s’est posé tant de fois sur ton épaule, ainsi la vie va, la nôtre après la tienne.
un livre qui m'a touchée ( j'aime beaucoup cet auteur de toute manière)
RépondreSupprimerIl m'a touchée également. J'en lirai d'autres de cet auteur très prochainement je pense.
Supprimerdaphné