Auteur :
Samuel W. Gailey
Titre :
Deep winter
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais (américain)
Traducteur :
Laura Derajinski
Editeur :
Gallmeister
Nombre de
pages : 128p
Date de
parution : janvier 2015
Présentation de l’éditeur :
Danny ne sait pas quoi faire du cadavre qu’il vient de découvrir
le soir même de son anniversaire. Ce corps, c’est celui de Mindy, sa seule amie
dans la petite ville de Wyalusing, en Pennsylvanie. Depuis la tragédie survenue
dans son enfance qui l’a laissé orphelin et simple d’esprit, tous les
habitants de Wyalusing méprisent Danny, le craignent et l’évitent. Immédiatement,
l’adjoint du shérif, un homme violent et corrompu, le désigne comme l’assassin,
et tout le monde se plaît à le croire. Mais Danny n’est pas prêt à se
soumettre. En quelques heures, l’équilibre précaire qui régnait jusqu’ici
chavire.
En capturant vingt-quatre heures d’une des plus noires journées
de l’Amérique des laissés-pour-compte, ce premier roman doté d’une puissance
d’évocation à couper le souffle expose la violence qui gît sous l’eau qui
dort.
Mon avis :
Wyalusing est une petite ville comme il y en a tant aux
Etats-Unis. Une petite ville loin du rêve américain, loin des buildings des
grandes métropoles. Wyalusing est une petite ville où il n’y a pas grand-chose,
pour ne pas dire rien. Une petite ville que la plupart des habitants ne
quitteront jamais de leur vie, une petite ville où l’employeur principal est un
abattoir, une petite ville où règnent l’alcool, la pauvreté et la désillusion.
Voilà pour le décor. Déjà c’est glauque. Idéal pour un roman
noir.
C’est dans ce trou paumé que vit Danny, doux géant à l’esprit
lent depuis un accident survenu dans son enfance et qui a coûté la vie à ses
parents. Depuis, Danny n’a connu que brimade ou indifférence. Seules quelques
personnes lui témoignent de l’amitié. Dont Mindy. La gentille blondinette au
caractère bien trempé qui avait de grands rêves mais n’a jamais quitté sa
petite ville. Ces deux personnages m’en ont rappelé d’autres. Danny m’a rappelé
Lenny, l’un des personnages de mon roman favori Des souris et des hommes. Mais
Danny et Mindy peuvent aussi rappeler les héros du film Forrest Gump.
Danny est l’innocence personnifiée mais Mindy est assassinée,
il est désigné comme le coupable par Sokowski, la brute épaisse qui sert d’adjoint
au shérif. Mais le gentil Danny ne veut pas se laisser enfermer et la chasse à
l’homme commence.
Une journée et une nuit, dans une forêt, les personnages se
poursuivent. Leurs voix se succèdent et chaque personnage incarne un sentiment,
une émotion, un trait de caractère : le bon, le lâche, le méchant,… Ce
sont des personnages abîmés par la vie, qui portent leurs fêlures secrètement. Des
personnages un peu trop clichés pour qu’ils soient réellement attachants.
Quelle injustice dans le sort de Danny ! Quelle
accumulation de coups du sort sur ce pauvre garçon. L’accident, la mort de ses
parents, le handicap, les brutalités de son oncle, le mépris des habitants de
la ville et pour finir la mort de son amie et cette accusation. Cela fait trop
peut-être.
Mais malgré cela, le roman se lit avec beaucoup de plaisir,
c’est un page-turner très efficace. Samuel
W. Gailey est scénariste et cela se ressent dans le roman.
C’est donc une lecture efficace, agréable et prenante. Un bon
moment.
Extrait :
« Il s’approcha
de la fenêtre et observa la neige qui tombait et fouettait la vitre, s’y
accrochant en couches successives, de plus en plus épaisses jusqu’à ce que la
vue dehors devienne floue, toujours plus floue, le monde devenu blanc. La neige
était jolie. Elle l’apaisait –elle lui faisait oublier sa transformation en
monstre. Très souvent, Danny se tenait dehors pendant une tempête de neige
puissante, le visage tourné vers le ciel, et il laissait les flocons glacés atterrir
sur ses joues et sa langue. Il aimait la pluie aussi, mais il préférait la
neige par-dessus tout. Lever la tête vers le ciel et regarder tomber les
flocons l’aidait à oublier ce qui le troublait. »
Je crains l'accumulation de malheurs et l'aspect très sombre.
RépondreSupprimerIl est assez sombre c'est vrai mais une lueur persiste.
SupprimerAriane
Malgré un aspect apparemment assez sombre, ce livre là me tente bien.
RépondreSupprimerDaphné
Je peux te l'envoyer si tu veux.
SupprimerAriane
On est rarement déçu avec cet éditeur de toute façon.
RépondreSupprimerTout à fait.
SupprimerAriane
Je ne te sens pas totalement emballée, pourtant...
RépondreSupprimerDisons qu'on pourrait lui reprocher un côté très cinématographique. C'est un film américain en version papier. C'est agréable, on passe un bon moment mais c'est un peu cliché.
SupprimerAriane