Auteur : Jocelyne Saucier
Titre :
Il pleuvait des oiseaux
Genre :
roman
Langue
d’origine : français (Québec)
Editeur :
Denoël
Nombre de
pages : 208p
Date de
parution : août 2013
Présentation de l’éditeur :
Une photographe du Herald Tribune part réaliser un
reportage sur la région québécoise du Témiscamingue, dont les forêts ont été
ravagées par de gigantesques incendies au début du XXe siècle. Elle
y trouve une communauté de marginaux fantasques et solitaires, dont Tom et
Charlie, deux vieillards qui ont survécu à l’incendie et vivent en ermites au
fond des bois. D’abord méfiants puis déterminés à aider la photographe dans son
enquête, les deux hommes voient leur quotidien chamboulé. Et, soudain,
lorsqu’arrive Marie-Desneige, octogénaire énigmatique tout juste échappée de sa
maison de retraite, la vie, puis contre toute attente l’amour, reprend peu à
peu ses droits. Superbe récit, lumineux et tendre, Il pleuvait des oiseaux
nous entraîne au plus profond des forêts canadiennes, où le mot liberté prend
tout son sens, et l’émotion, brute et vive, jaillit à chaque page.
Mon avis :
C’est un très joli roman que cette histoire d’amour, d’amitié
et de liberté.
Au fin fond des forêts canadiennes, deux hommes vivent en
solitaire « à eux deux, ils font
presque deux siècles ». Charlie et Tom ont fui le monde pour trouver
la liberté, à l’âge où d’autres entrent en maison de retraite ils ont décidé de
s’installer au fond des bois, pour y vivre et y mourir librement. Ils ne
reçoivent que les visites ponctuelles de Bruno et de Steve, leurs seuls
contacts avec l’extérieur. Mais la solitude des deux ermites sera bouleversée
par la visite d’une photographe à la recherche de leur ami Ted récemment décédé
et l’arrivée de Marie-Desneige, échappée de l’hôpital psychiatrique dans lequel
elle a été enfermée plus de soixante ans.
Des personnages atypiques donc. Des personnages solitaires,
en marge de la société qui ensemble vont former une communauté, découvrir l’amitié
et même l’amour. Une histoire d’amour entre deux octogénaires, amoureux comme
des collégiens. Voilà un sujet rarement traité, mais que Jocelyne Saucier
décrit avec beaucoup de justesse et de tendresse.
La mort est présente tout au long du récit. Elle a pris Ted
avant même le début du roman, elle est dans les petites boîtes de sel remplies
de strychnine que conservent Tom et Charlie sur le rebord de leur cheminée « La mort est une vieille amie. Ils en
parlent à leur aise. Elle les suit depuis si longtemps qu’ils ont l’impression
de sentir sa présence tapie quelque part, en attente, discrète le jour mais
parfois envahissante la nuit. Leur conversation du matin est une façon de la
tenir à distance. Dès qu’ils prononcent son nom, elle arrive, se mêle à la
conversation, insiste, veut toute la place, et eux la rabrouent, s’en amusent,
l’insultent parfois, puis la renvoient, et elle, bon chien, s’en retourne
ronger son os dans son coin. Elle a tout son temps. ». La mort n’est
pas une ennemie, elle attend son tour, mais pour le moment c’est la vie qui
domine. Les personnages sont dans la vie, dans le bonheur d’être ensemble, dans
l’espoir.
C’est une réflexion intéressante mais tout en sérénité sur
la vieillesse et la liberté de choisir sa vie et sa mort, dans le décor des
magnifiques paysages du Canada. En parallèle de l’histoire de la petite
communauté, on suit l’histoire de Ted. Rescapé des grands feux ayant ravagé la
région eu début du 20ème siècle. De son passé, il a peint des
centaines de toiles que la photographe, grâce à sa connaissance des événements,
et Marie-Desneig,e grâce à son
intuition, décryptent.
L’auteur est d’origine canadienne et certaines expressions québécoises
m’ont fait sourire, comme par exemple « vitement », ou « j’aimerais
jaser avec vous ».
C’est une lecture agréable, avec laquelle on passe un bon
moment.
Extrait :
« Le grand âge
lui apparaissait comme l’ultime refuge de la liberté, là où on se défait de ses
attaches et où on laisse son esprit aller là où il veut. »
Lu dans le cadre des challenges Tour du Monde pour le Canada
et Petit bac dans la catégorie prénom
Commencé il y a quelques mois... puis reposé. Ça ne devait pas être le bon moment, je compte bien le reprendre un jour !
RépondreSupprimerUn livre c'est aussi une rencontre, et parfois, comme tu le dis, ce n'est pas le bon moment.
SupprimerAriane
J'avais très envie de lire ce livre mais ton avis n'est pas aussi enthousiaste que je l'espérais :-(
RépondreSupprimerJ'ai été plus emballée que toi, j'ai vraiment adoré cette petite communauté et j'ai découvert complètement l'histoire des incendies.
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas non plus cette histoire (d'ailleurs je ne connais absolument rien à l'histoire du Canada !). C'est une lecture que j'ai apprécié,j'ai trouvé cette communauté pleine de charme et de tendresse, cela ne transparaît peut-être pas assez dans mon article.
SupprimerAriane