jeudi 23 avril 2015

La couleur du lait - Nell Leyshon

Par Ariane



Auteur : Nell Leyshon

Titre : La couleur du lait

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Traducteur : Karine Lalechère

Editeur : phébus

Nombre de pages : 176p

Date de parution : août 2014

Présentation de l’éditeur :

En cette année 1831, Mary, une jeune fille de 15 ans entame le tragique récit de sa courte existence : un père brutal, une mère insensible, en bref, une banale vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset.
Simple et franche, mais lucide et entêtée, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu’on l’a envoyée chez le pasteur Graham, pour servir et tenir compagnie à son épouse, une femme fragile et pleine de douceur. Avec elle, elle apprend la bienveillance. Avec lui, elle découvre les richesses de la lecture et de l’écriture… mais aussi obéissance, avilissement et humiliation. Finalement l’apprentissage prodigué ne lui servira qu’à écrire noir sur blanc sa fatale destinée. Et son implacable confession.



Mon avis :

Ce roman a beaucoup tourné sur les blogs il y a quelques mois mais je n’avais pas encore eu l’occasion de le lire.

1831. Mary, jeune fille naïve aux cheveux de la couleur du lait prend la plume pour raconter une année de sa vie. Avec des mots simples la jeune fermière raconte sa vie à la ferme, son entrée au service du pasteur et de sa femme, son apprentissage de la lecture… Elle livre tout sans rien cacher. Car Mary est particulièrement naïve et sincère dit tout ce qui lui passe par la tête. Ce qui lui vaut quelques ennuis mais lui gagne aussi l’amitié de l’épouse du pasteur.

Elle est touchante cette jeune fille. C’est une vie d’obéissance et de travail. Mary est soumise aux ordres de son père, puis du pasteur, de sa femme ou d’Edna. Son destin ne lui appartient pas. Et elle en est consciente « j’ai pas vraiment le choix ». Alors malgré son esprit indépendant, Mary n’a d’autre choix que d’accepter et de se soumettre. Jusqu’à l’inacceptable.  

Lorsque j’ai feuilleté le livre pour la première fois j’ai été décontenancée en découvrant qu’il n’y avait pas de majuscules. Les phrases courtes s’enchaînent rapidement, rythmées uniquement par des points.Il y a très peu d’autre ponctuation. Ce style si particulier convient bien à Mary, qui sait à peine lire et écrire. Les tournures de phrases aussi « j’ai sorti » ou bien « où c’est que vous allez ? ». Toutefois, il n’y a pas de fautes d’orthographe ou de conjugaison ce qui créé tout de même un léger décalage avec le niveau d’éducation de la narratrice.

Une très jolie lecture, tout en simplicité mais très touchante.  



Extrait :

« maintenant c’est l’an de grâce mille huit cent trente et un et j’ai quinze ans, mais je pense encore à cette soirée. il faisait bon dans la cour. le grand-père avait sorti sa chaise et on nettoyait la grange toutes les quatre et la mère nous donnait un coup de main. l’air était tiède. il sentait l’été et la ferme.

si je pouvais arrêter le temps alors je vivrais cette minute toute ma vie et pour l’éternité.

mais une minute ne peut pas durer l’éternité. »

Lu dans le cadre du challenge Petit bac dans la catégorie couleur et Voisins, voisines pour l'Angleterre


Les avis de Mimi, Bianca, Micmélo,

8 commentaires:

  1. le titre me plaît, l'absence de majuscules beaucoup moins... je suis une puriste en la matière ! :-)

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    1. Je comprends tout à fait, mais au bout d'un moment je n'y ai plus pris garde car cela correspond à la narratrice.
      Ariane

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  2. C'est vrai qu'on l'a vu beaucoup et un peu partout. Et tous les avis semblent unanimes donc aucune raison de ne pas céder à la tentation !

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  3. J'ai apprécié cette lecture et je trouve que tu en parles avec finesse !

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  4. Comme toi, je l'ai repéré sur la blogosphère il y a quelques moi mais je n'ai l'ai pas encore lu.
    L'absence de majuscules me fait penser à Verre cassé d'Alain Mabanckou qui ne contient aucune ponctuation. Même si au début cela peut surprendre on s'y habitue vite.

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