Auteur : Santiago Pajares
Titre : Imaginer la pluieGenre : roman
Langue d’origine : espagnol
Traducteur :Claude Bleton
Editeur : Actes Sud
Résumé de l'éditeur :
Il n’a jamais connu que les dunes et le désert, et pour toute compagnie sa mère qui lui raconte un monde détruit par la folie des hommes. Ici point de rose à soigner, point de renard ou d’astéroïde à chérir. La nostalgie n’a pas cours, seul compte ce qui autorise la survie : un appentis pour s’abriter des tempêtes de sable ; quelques palmiers et un puits ; beaucoup de lézards – et de rares légumes.
Consciente que son petit prince devra un jour désirer autre chose, la mère fait de lui le dépositaire de ses souvenirs. Elle lui représente ce qui composait l’existence d’avant : le goût du café fumant, l’arôme des fleurs, la rosée du matin sur les fougères, les notes d’un piano – mais aussi la haine, la cupidité et la guerre. Elle sait qu’un jour il faudra partir, s’arracher à ce lieu familier mais précaire.
À la mort de sa mère, terrassé par le silence, le garçon entreprend un long voyage pour revenir vers les hommes.
Fable exquise sur le désert intérieur de chacun, composé d’épreuves, de solitudes et de mirages, Imaginer la pluie s’attache à l’inventaire de ce qui est réellement indispensable à notre bonheur.
Mon avis :
Il y a des livres qui nous emporte
et que l'on ne peut lâcher une fois la première page ouverte. Il y a des livres
qui nous paraissent si beau qu'il est difficile d'en parler tant on craint de
mal le faire. Imaginer la
pluie fait pour moi parti de
ces livres là.
Iohna a grandi dans le désert, seul avec sa mère. Il ne connait rien des hommes et de la vie en société. Il ne connait pas la pluie ni le confort d'une maison et de la facilité à se nourrir. Ionah ne connait que le désert. Avant, il y eut un monde où les choses étaient plus faciles, un monde détruit par la folie des hommes. La mère de Ionah lui apprend à survivre dans cet environnement aride et sans pitié. Lorsqu'elle meurt, Ionah restera neuf ans seul jusqu'à ce qu'une rencontre vienne changer sa vie et qu'il se retrouve à devoir quitter le désert.
Ionah est un petit prince, un petit prince qui ne connait du monde que ce qu'on a pu lui raconter, un petit prince dont l'innocence tranche avec la violence qui a détruit le monde. Un petit prince qui, grâce aux mots de sa mère survit et imagine ce qu'il n'a pas connu. C'est avec un regard entièrement neuf que Ionah part à la recherche de la civilisation ou du moins de ce qu'il peut en rester. C'est avec un regard neuf qu'il nous conte le monde, son monde et celui qu'il tente de comprendre. Un regard qui nous ramène à l'essentiel, un regard dépourvu de toute convention sociale, de tout conditionnement.
Ce récit, à la fois poétique et philosophique nous mène à la réflexion, nous pousse à réinventer le monde, à revenir aux origines et à l'essentiel, à nous interroger sur la trace de l'homme sur Terre, sur ce qui est indispensable et ce qui nous semble indispensable, à la frontière entre le trop et le pas assez.
Solitude, silence, imagination, survie, force du souvenir, poids des mots, mirages et réalité, tels sont les principaux ingrédients de ce qui compose un livre magnifique, un livre qui nous questionne, qui nous chamboule, nous ramène à notre propre conscience, à notre propre humanité.
Un livre profond, un livre à l'écriture aussi belle que nous le promet le titre. Un coup de cœur !
Extrait :
" Les enfants grandissent et deviennent des hommes. Les hommes grandissent et se détruisent eux-mêmes."
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