Auteur : William Makepeace Thackeray
Titre :
La foire aux vanités
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais
Traducteur :
Georges Guiffrey
Editeur :
folio classique
Nombre de
pages : 1080p
Date de
parution : septembre 1994
Présentation de l’éditeur :
Il s'agit de l'un des plus grands classiques du roman
anglais. Le XIXe siècle britannique est divisé entre Dickens et
Thackeray comme le nôtre entre Balzac et Stendhal. Thackeray (1811-1863) est
l'égal de Stendhal et La Foire aux Vanités (1848), son chef-d'œuvre. Il
y utilise un style humoristique ou ironiquement épique pour donner l'un des
plus grands romans de satire sociale en langue anglaise. La thèse fondamentale
du livre est que, dans la société occidentale, le seul moyen d'arriver, si l'on
est sans naissance ni fortune, est de violer tous les principes moraux que la
société fait semblant de respecter. La question qu'il pose donc est : qui
faut-il blâmer, ces aventuriers, ou le système qui les rend nécessaires ? Le
personnage principal est une femme hypocrite, ambitieuse et sans scrupules : on
assiste à son ascension au sommet de la société et à sa chute. Autour d'elle
s'agite, dans une immense fresque, la «Foire aux Vanités».
Mon avis :
La littérature anglaise du 19ème siècle réserve
souvent de belles lectures et le mois anglais est l’occasion idéale pour ces
découvertes. Ce roman de Thackeray est un grand classique mais je dois avouer,
à ma grande honte, que je n’en avais jamais entendu parler.
Amelia et Rebecca quittent ensemble le pensionnat de
Chiswick dans lequel elles ont passé plusieurs années. Les deux amies sont
aussi différentes qu’il est possible de l’être. La brune Amelia, est une jolie jeune
fille, douce et généreuse, cadette d’une famille bourgeoise. La blonde
Rebecca, orpheline née d’un peintre et d’une danseuse, est aussi ambitieuse et
calculatrice qu’elle est belle. L’avenir semble tout tracé pour l’une comme
pour l’autre, mais tandis que la première subira les coups du sort, la seconde
cherchera par tous les moyens à échapper à son destin.
On pourrait croire que ce roman n’est q'une énième histoire
de jeunes filles à marier, mais loin de là. C'est une satire acerbe de la
société victorienne. Chacun en prend pour son grade sous la plume de Thackeray.
Riches ou pauvres, banquiers ou marchands, aristocrates ou nouveaux riches,
l’auteur n’épargne personne.
Rebecca est un de ces personnages que l’on adore détester. Égoïste au plus haut degré, arriviste, manipulatrice, menteuse, sans scrupules,
intéressée, superficielle, sans cœur et j’en passe. Pourtant on ne peut
s’empêcher d’éprouver une certaine admiration pour cette femme qui a su
échapper à son destin et parvenir à ses fins, quels qu’aient pu être les moyens
employés.
Au contraire, la douce Amelia suscite peu d’empathie. Certes
la demoiselle a un grand cœur, mais la cervelle n’est pas à la hauteur. Sa
naïveté confine à la sottise, sa résignation semble plutôt de la passivité, et
son admiration sans bornes pour un époux qui n’en mérite pas tant, achève de la
rendre pitoyable.
Thackeray le dit lui-même et s'en étonne, le lecteur n'éprouve que peu d'intérêt pour les personnages comme Amelia et préfère les personnalités comme Rebecca.
Thackeray le dit lui-même et s'en étonne, le lecteur n'éprouve que peu d'intérêt pour les personnages comme Amelia et préfère les personnalités comme Rebecca.
Autour de ces deux personnages centraux, figure toute une
galerie de personnages, dont peu échappent à la critique acerbe de Thackeray.
L’auteur gratte le vernis de la respectabilité pour dévoiler leurs vanités. Et
aucun ne semble trouver grâce à ses yeux. Et quel plaisir que cette plume
sarcastique ! que ce ton cinglant ! Il s’adresse directement à son
lecteur, qu’il interpelle régulièrement. Le lecteur ainsi pris à partie, ne se
contente pas de s’immerger dans l’histoire, mais devient observateur et se pose
presque d’égal à égal avec Thackeray.
C’est donc une lecture passionnante que je recommande
chaudement.
Extrait :
« Et maintenant,
disons-le bien haut: Vanitas vanitatum! qui de nous est heureux en ce monde?
qui de nous arrive enfin au terme de ses désirs, ou, quand il y parvient, se
trouve satisfait? »
Oh là! Lu en VF, en VF, quel roman!!!
RépondreSupprimerUn grand et beau roman !
SupprimerC'est un roman que j'ai dans ma PAL depuis des années, qui me tente beaucoup mais dont la longueur m'a toujours fait hésiter à entamer enfin sa lecture ! Peut-être petit à petit pour le prochain mois anglais !! Merci de me le remettre en mémoire avec ce billet enthousiaste !
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il est long, mais il se lit très facilement. Il mérite vraiment d'être mis à l'honneur.
SupprimerJe me promets de le lire un jour !!
RépondreSupprimerEt il faut toujours tenir ses promesses !
SupprimerDans ma PAL en VO, il m'impressionne. Tu me donnes envie de l'en faire sortir !
RépondreSupprimerJe comprends qu'il impressionne, mais il en vaut la peine.
SupprimerJ'ai lu plusieurs Thackeray mais jamais celui-ci, ton avis donne envie d'aller voir plus loin !
RépondreSupprimerEt moi j'ai bien envie de lire d'autres Thackeray !
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