Auteur :
Anna Hope
Titre :
La salle de bal
Genre :
roman
Langue
d’origine : anglais
Traducteur :
Elodie Leplat
Editeur :
Gallimard
Nombre de
pages : 400p
Date de
parution : août 2017
Présentation de l’éditeur :
Lors de l’hiver 1911, l’asile d’aliénés de Sharston, dans le
Yorkshire, accueille une nouvelle pensionnaire : Ella, qui a brisé une vitre de
la filature dans laquelle elle travaillait depuis l’enfance. Si elle espère d’abord
être rapidement libérée, elle finit par s’habituer à la routine de
l'institution. Hommes et femmes travaillent et vivent chacun de leur côté : les
hommes cultivent la terre tandis que les femmes accomplissent leurs tâches à
l’intérieur. Ils sont néanmoins réunis chaque vendredi dans une somptueuse
salle de bal. Ella y retrouvera John, un «mélancolique irlandais». Tous deux
danseront, toujours plus fébriles et plus épris.
À la tête de l’orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l’eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d’esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades. Projets qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour Ella et John.
À la tête de l’orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l’eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d’esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades. Projets qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour Ella et John.
Mon avis :
Comme tout le monde j’ai découvert Anna Hope avec son
premier roman, Le chagrin des vivants, qui explorait les traumatismes de la
Grande Guerre à travers les portraits de trois femmes. Ayant eu un coup de cœur pour ce roman, j'attendais avec curiosité le nouveau roman de l'auteur.
Cette fois-ci, elle s’intéresse au traitement de la maladie
mentale au début du 20ème siècle et notamment au débat eugéniste. A nouveau
elle organise son intrigue autour de trois personnages principaux, dont les
récits se succèdent et se complètent parfois. Cette construction donne un
certain rythme au récit et permet surtout de s’attacher à plusieurs
personnages. Quoique j’ai eu du mal à m’attacher à Ella. Si les premiers
chapitres consacrés à son arrivée à l’asile et à sa crise de folie à la
filature sont vraiment intéressants, j’ai finalement trouvé ce personnage assez
fade. Entre John et Ella naît une jolie histoire d’amour, un amour tendre et
pudique tout autant que passionné et fou. Et c’est dans la fameuse salle de bal
que naît cet amour, au rythme des danses hebdomadaires. Ensuite il y aura les
mots, cachés et secrets, des mots qui ouvrent une fenêtre sur la liberté.
Le personnage le plus intéressant du trio est sans conteste,
à mes yeux tout au moins, le docteur Fuller. Si au départ, j’ai été assez touchée par ce jeune
médecin enthousiaste, passionné de musique, persuadé que celle-ci ainsi que la
danse peuvent guérir les aliénés, ce personnage devient de plus en plus
terrifiant au fur et à mesure que ses propres zones d’ombre se révèlent.
Mais le véritable intérêt réside dans le thème principal du
roman : le traitement des aliénés. Ou plutôt de ceux qui sont considérés
comme tels. Car les raisons ayant conduit à l’internement de certains de ces
soi-disant aliénés sont surprenantes. A Sharston, les patients semblent
relativement bien traités (en tout cas la plupart du temps), en comparaison de
ce qui se passait à l’époque dans de nombreux asiles. Ils sont bien nourris,
ont des distractions, des visites, du travail. Mais il n’y a pas de traitement,
ni de suivi. J’ai été particulièrement surprise d’apprendre la part prise par
Winston Churchill dans le débat concernant l’amélioration de la race par la
stérilisation.
Les critiques sur ce
roman étant très enthousiastes mes attentes étaient assez élevées, et j'ai effectivement passé un bon moment avec ce roman même si je ne suis pas totalement conquise.
Extrait :
« Lors de leur rencontre suivante, ils continuèrent à
se mouvoir en silence, sans presque se regarder, mais c'était un homme
différent avec lequel elle dansait, désormais. Quelqu’un dont l'intérieur, elle
le savait, se déployait sur des kilomètres, même si son extérieur était aussi
fermé et barricadé qu'avant. »
je note tes petites contrariétés, je n'ai toujours pas lu cet auteur...
RépondreSupprimerC'est un auteur qui mérite d'être lu, même si ce roman m'a un peu moins plu que le précédent.
SupprimerComme Violette je n'ai pas encore lu cet auteur. Là, le sujet est un peu triste et prenant.
RépondreSupprimerC'est vrai, mais je n'ai pas trouvé ça plombant.
SupprimerJ'ai adoré mais tu le sais déjà. ;-)
RépondreSupprimerExact ;-)
SupprimerJ'ai beaucoup aimé, pour moi c'était une première lecture de l'auteure. Ella est le reflet je pense de pas mal de femmes de son époque, habituées à être écrasées de tous les côtés, ça ne permettait pas de déployer beaucoup de personnalité. Mais elle se bat bien quand même.
RépondreSupprimerC'est vrai, et au départ j'ai beaucoup aimé ce personnage. Son geste à la filature et sa fuite éperdue étaient des passages magnifiques. J'ai d'autre plus regretté que ce personnage soit si effacé ensuite, même si comme tu le dis, ce n'est que le reflet d'une époque, d'une éducation.
SupprimerJ'ai aimé Le chagrin des vivants, sans coup de coeur (pas de billet), et je note tes restrictions pour celui-ci... je le lirai sans doute, mais sans trop en attendre.
RépondreSupprimerJe n'ai lu presque que des avis très enthousiastes sur ce deuxième roman.
SupprimerJe partage l'avis d'Aifelle. Peut-être as-tu moins aimé Ella et la trouves-tu fade parce que sa condition sociale fait d'elle une analphabète, peu habituée à manier les idées à exercer un esprit critique ? A la différence de Clem instruite, cultivée qui a les moyens intellectuels de se révolter. Mais le geste d'Ella quand elle casse les vitres est aussi une manière de dire non. Toutes deux sont victimes de la société.
RépondreSupprimerOui, je pense que les malades sont mieux (ou plutôt moins mal) traités que dans d'autres asiles mais il y a une exploitation de leur travail honteuse, en particulier dans la lingerie, et l'interdiction de sortir pour les femmes fait de l'asile une terrible prison.
Quant à l'opinion de Winston Churchill sur l'eugénisme , c'est une surprise mais pas tellement. J'ai lu quel a été son rôle et sa responsabilité dans le torpillage du Lusitania, pendant la guerre et le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'était pas un enfant de choeur. En fait, un personnage très antipathique.(Erik Larson : Lusitania 2015 La dernière traversée)
Le parallèle entre Ella et Clem est intéressant, et j'aimais bien leur duo, cette amitié improbable.
SupprimerEn ce qui concerne la prise en charge des malades, c'est un vaste sujet, notamment en ce qui concerne leur travail. Mais effectivement, l'asile est une prison pour les patients, notamment les femmes, et absolument pas un lieu de soins.
Aucune réserve de mon côté : pour moi Anna Hope est une grande romancière, ce deuxième roman est à mon avis encore meilleur que le premier dans sa façon de tisser étroitement l'intime dans un contexte historique bien approfondi. Elle parvient à dessiner une intrigue captivante avec un sujet difficile et des personnages qui a priori n'ont pas grand chose d'attirant... Bref, j'attends le suivant avec grand intérêt :-)
RépondreSupprimerJ'attends aussi le suivant ;-)
SupprimerAh et pour tous ceux qui s'intéressent à la face moins reluisante de Churchill, je conseille le roman de Caroline Grimm (désormais disponible en poche) Churchill m'a menti qui traite de la façon dont il a sacrifié la population des îles anglo-normandes pendant la guerre. Joli roman, très poignant et instructif.
RépondreSupprimerJ'avais déjà noté ce roman sur ma liste, mais après cette lecture je pense le lire assez rapidement.
SupprimerOn verra ce que la bibli proposera. j'ai bien envie de découvrir l'auteur
RépondreSupprimerIl y a des chances qu'il arrive à la bibliothèque.
SupprimerUne auteure qu'il faut que je découvre avec son premier roman, alors.
RépondreSupprimerPour moi oui, mais d'autres ont préféré celui-ci, alors... à toi de voir, quelle histoire te tente le plus !
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