vendredi 20 mars 2015

Je vous écris dans le noir - Jean-Luc Seigle

Par Ariane
Auteur : Jean-Luc Seigle
Titre : Je vous écris dans le noir
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : Flammarion
Nombre de pages :
Date de parution : janvier 2015

Présentation de l’éditeur :

1961. Après avoir vu La Vérité de Clouzot, inspiré de sa vie et dans lequel Brigitte Bardot incarne son rôle de meurtrière, Pauline Dubuisson fuit la France et s'exile au Maroc sous un faux nom. Lorsque Jean la demande en mariage, il ne sait rien de son passé. Il ne sait pas non plus que le destin oblige Pauline à revivre la même situation qui, dix ans plus tôt, l'avait conduite au crime. Choisira-t-elle de se taire ou de dire la vérité ? Jean-Luc Seigle signe un roman à la première personne où résonnent les silences, les rêves et les souffrances d'une femme condamnée à mort à trois reprises par les hommes de son temps.

Mon avis : 
Décidément je crois que Jean-Luc Seigle va devenir l’un de mes chouchous. Après mon énorme coup de cœur pour En vieillissant les hommes pleurent j’étais vraiment impatiente de lire son nouveau roman. Et je n’ai pas du tout été déçue. Dans ce roman, l’auteur s’intéresse à Pauline Dubuisson condamnée en 1953 à la perpétuité pour le meurtre de son ex-fiancé et libérée pour bonne conduite en 1959.

Dans ce récit écrit à la première personne, Jean-Luc Seigle se glisse avec brio dans la peau de cette femme blessée, brisée. Il fait preuve d’une empathie rare et d’une grande finesse psychologique. Bien sûr, c’est un roman, la Pauline qu’il présente n’a peut-être rien à voir avec la véritable Pauline Dubuisson. Mais il dresse le portrait d’une jeune femme intelligente, désirant plus que tout être aimée, mais ne subissant que le rejet des hommes, son corps utilisé.

Comme dans son précédent roman, il aborde la question des séquelles de la guerre sur les survivants. Comme Albert, le père de Pauline est un survivant (mais de la guerre de 14 cette fois-ci), la culpabilité du survivant pèse sur ses épaules. Mais la guerre ne marque pas que les combattants, la mère de Pauline est obsédée par ses souvenirs de la grande guerre et surtout par la faim qui tuait autant que les combats, nourrir ses enfants est son obsession. Et Pauline, désignée coupable par la vindicte populaire, son supplice est insoutenable. L’on a toujours appris à n’éprouver que mépris pour ses femmes tondues à la libération, mais l’on ne peut éprouver que tristesse et compassion pour Pauline.

J’aime beaucoup la fluidité et la limpidité du style de Jean-Luc Seigle.

Une magnifique lecture.

Extrait : 
« Après presque dix ans d’emprisonnement j’ai fini par comprendre, en partie grâce à Dostoïevski, et aussi à mes études de médecine, que le mot cellule désignait aussi l’origine de la vie. C’est donc en moi, durant ces interminables années d’incarcération, que j’ai appris à trouver l’espace et l’air indispensables à mon équilibre, même si cela s’apparentait parfois à une forme de vide intérieur, nécessaire. »

Lu dans le cadre du challenge Petit bac catégorie pronom

D'autres avis chez Clara, Eva, titine,

10 commentaires:

  1. je l'ai lu ce we, j'ai vraiment beaucoup aimé, un très beau livre!

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  2. Quelqu'un m'a parlé de ce roman cette semaine (il avait aimé). Je l'ai noté, ainsi que le précédent.

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  3. J'avais beaucoup aimé "en vieillissant les hommes pleurent". Je me laisserais bien tenter par celui ci aussi!
    Daphné

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  4. Il faut décidément que je découvre l'écriture de Jean Luc Seigle

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    Réponses
    1. Ce fut pour moi une superbe découverte et maintenant je vais guetter ses prochains romans.
      Ariane

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