mardi 31 mars 2015

Mille soleils splendides - Khaled Hosseini

Par Ariane

Auteur : Khaled Hosseini
Titre : Mille soleils spendides
Genre : roman
Langue d’origine : anglais (américain)
Traducteur : Valérie Bourgeois
Editeur : 10 :18
Nombre de pages : 416p
Date de parution : janvier 2008

Présentation de l’éditeur : 
À Kaboul, Mariam endure un mariage contraint avec un homme violent. L'arrivée de la jeune Laila sous son toit est une épreuve de plus. Mais, entre ces femmes que tout oppose, la rivalité va bientôt faire place à une indéfectible amitié... Et à l'espoir d'une autre vie. Par l'auteur des Cerfs-Volants de Kaboul, un chant d'amour poignant pour l'Afghanistan, déchirée par la barbarie.


Mon avis : 
J’ai récemment lu Les cerfs-volants de Kaboul le premier roman de Khaled Hosseini, qui a rencontré un très grand succès international. J’ai l’impression que son second roman Mille soleils splendides a rencontré un succès moindre, mais je l’ai nettement préféré.
Au cœur de ce roman, deux personnages féminins, Mariam et Laila. Des femmes fortes, magnifiques. A travers leur destin, c’est le destin de milliers d’afghanes qui est évoqué. Contraintes à des mariages forcés à l’adolescence, subissant les violences domestiques, les relations conjugales imposées et le mépris des hommes. C’est poignant et révoltant car c’est une réalité. Ce qu’elles subissent des milliers de femmes dans le monde (et pas seulement en Afghanistan) le subissent chaque jour. Et pourtant, l’espoir est là, toujours présent. Une force qu’elles puisent dans l’amitié qui les unit et l’amour qu’elles portent aux enfants. Ces deux femmes m’ont profondément émue. Ainsi qu'Aziza la fille de Laila. 
Les personnages féminins sont au cœur de ce roman mais les personnages masculins sont également présents bien qu'un peu effacés. Rachid, le mari violent, Babi, le père aimant, Jalil, le père lâche, Tariq le grand amour de Laila. 
La première partie du roman est consacrée à Mariam de son enfance jusqu’à son mariage avec Rachid. J’ai été particulièrement touchée par cette fillette solitaire, attendant impatiemment son père chaque semaine et empilant des cailloux représentant les frères et sœurs qu’elle ne connaîtra jamais. La seconde partie est consacrée à Laila, une petite fille partagée entre la tendresse de son père et l’indifférence de sa mère, une petite fille amoureuse dès son plus jeune âge de Tariq. Ensuite, les voix de Laila et de Mariam, se suivent et s’emmêlent racontant leur vie commune et leur amitié. 
Comme dans son précédent roman, l’auteur parvient à transmettre la souffrance de ce pays et de ses habitants. Les talibans n’ont été qu’un malheur de plus dans une longue succession de malheurs. J’ai à nouveau eu ce sentiment d’un peuple pris en otage. Peu après l’arrivée des talibans, Mariam trouve un prospectus distribué à la population, rappelant les nouvelles lois en vigueur. Des lois qui font froid dans le dos. Pour les hommes : « tous les hommes doivent se laisser pousser la barbe (…) quiconque refusera de respecter cette règle sera battu », pour les femmes « vous ne rirez pas en public sinon vous serez battue. », d’autres sont totalement absurdes « quiconque gardera des perruches chez soi sera battu et ses oiseaux tués. », sans oublier bien sûr « il est interdit d’écrire des livres, de regarder des films et de peindre des tableaux. » Quel monde effrayant que celui des talibans. Les afghans ont été littéralement dépossédés de leur identité, de leur histoire, de leur culture. Et les afghanes ont en plus été privées de toute dignité.
J’ai encore une fois appris pas mal de choses sur l’Afghanistan et son histoire récente. Khaled Hosseini dépeint à merveille la vie quotidienne des afghanes et des afghans. On sent un réel amour de son pays et une profonde détresse face à sa situation.
Un très beau livre, émouvant et touchant. Je pense que je vais m’empresser de lire le dernier livre de Khaled Hosseini. Ainsi résonne l’écho infini des montagnes.

Extrait : 
« Mariam n’ayant jamais porté de burqa, Radis dut l’aider à enfiler la sienne. La partie rembourrée au sommet, lourde et un peu étroite, lui enserrait le crâne comme un étau, et le fait de voir à travers le grillage lui parut très étrange. Elle s’entraîna à marcher avec dans sa chambre mais, comme elle était déstabilisée par la perte de sa vision périphérique et que l’étoffe se collait contre sa bouche, l’empêchant de respirer, elle ne cessait de trébucher, se prenant les pieds dans l’ourlet de sa robe. »

8 commentaires:

  1. L'extrait que que tu cites est déjà intolérable ! et malheureusement, leurs épreuves ne sont pas terminées. Ça fait peur tous ces pays qui maltraitent aussi profondément leurs femmes. Et ici la régression est en marche, si nous n'y prenons pas garde.

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  2. Je suis super convaincue par ta chronique ! Je l'avais emprunté, j'ai hâte de le lire maintenant. Les cerfs-volants de Kaboul ne me tente pas tellement, je verrais... en tout cas super chronique !

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  3. C'est un livre magnifique, on est à la fois indigné et ému lors de cette lecture. Khaled Hosseini parle de son pays durement mais avec beaucoup d'amour. J'adore cet auteur. J'avoue cependant que j'ai préféré les cerfs volants de Kaboul qui m'a procuré plus d'émotions. Vivement qu'il publie un nouveau livre en français car il ne nous reste plus Ainsi résonne l'écho infini des montagnes à découvrir !

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    Réponses
    1. J'aime comment Hosseini parle de son pays, avec amour et tristesse.
      Ariane

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  4. Je n'ai jamais lu cet auteur, mais ton avis me pousserait plutôt à faire une tentative avec ce titre qu'avec Les cerfs-volants...

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