mardi 3 mars 2015

Nous avons tué Stella - Marlen Haushofer

Par Ariane



Auteur : Marlen Haushofer

Titre : Nous avons tué Stella

Genre : roman

Langue d’origine : allemand

Traducteur : Yasmin Hoffman et Maryvonne Litaize

Editeur : babel

Nombre de pages : 80p

Date de parution : mai 1995 (1ère édition 1958)

Présentation de l’éditeur :

Quand une jeune fille de vingt ans passe sous les roues d’un camion, qui oserait mettre en doute la version officielle concluant à une mort accidentelle ? Qui, sinon celle qui avait tout prévu et, impuissante ou indifférente, assista jour après jour à l’émergence du drame ? Voici donc la confession de l’épouse trompée qui a épié sur le visage de l’étudiante éblouie par l’amour, après les émois du début, les troubles de la rupture, l’affolement et, pour finir, le désespoir. Marlen Haushofer dénonce ici l’hypocrisie d’un couple et son meurtre impuni.



Mon avis :

Après mon gros coup de cœur pour Le mur invisible de Marlen Haushofer, j’avais très envie de découvrir un autre de ses romans. Malheureusement peu de ses romans sont parus en français.

Ce roman possède certains points communs avec Le mur invisible. Une femme décide rédiger ses pensées, de confier ses tourments à un hypothétique lecteur, sans faux-semblants elle confie la vérité sans fards de ses pensées et de ses actions. Même si en l’occurrence ce n’est pas tant ce qu’elle a fait que ce qu’elle n’a pas fait qui importe. Elle n’a pas agi, n’a rien dit et son inaction a conduit à la mort d’une jeune fille.

« Nous avons tué Stella » dit le titre du livre, voilà ce que ressent la narratrice. Son mari a séduit puis rejeté la jeune fille qui leur avait été confiée et elle a fermé les yeux et détourné la tête, et Stella a choisi de mourir.

Comme dans Le mur invisible j’ai été séduite par le talent de narration de Marlen Haushofer, même si l’omniprésence de la nature qui contribuait pleinement au charme de son précédent roman, est ici quasi-absente. La narratrice observe la nature par sa fenêtre avec indifférence comme elle fut indifférente à Stella. L’oisillon tombé du nid, dont les cris affolés résonnent dans sa solitude fait écho au destin de Stella. Dans sa solitude, la narratrice, pourtant mariée et mère de famille, est elle aussi prisonnière derrière un mur invisible. Un mur composé de tristesse, et de remords.  Elle utilise d’ailleurs cette expression à plusieurs reprises.

Un très joli petit (tout petit même) livre.



Extrait :

« C’est vraiment très curieux, les taches. De toute ma vie je n’ai encore jamais réussi à en faire disparaître une seule. J’éprouve une profonde méfiance envers les femmes qui prétendent savoir les enlever. Ou elles mentent, ou c’est de la sorcellerie. »

Lu dans le cadre du défi lire sous la contrainte sur le thème de la mort



Lu dans le cadre du challenge Petit bac dans la catégorie Mort

3 commentaires:

  1. Je n'ai toujours pas lu "le mur invisible", je note celui-ci aussi. J'espère que la bibliothèque l'aura.

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    1. C'est vraiment une auteure à découvrir, je regrette que si peu de titres soient parus en français.
      Ariane

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  2. J'adore Marlen Haushofer. Il y a d'autres titres parus en français mais malheureusement souvent épuisé. Sous un ciel infini est également très beau (je l'ai préféré à Nous avons tué Stella) et le thème de la nature y est plus présent. Ce sont les souvenirs d'enfance d'une petite fille dans sa maison familiale...
    J'ai réussi à me procurer Dans la mansarde, mais je repousse sans arrêt sa lecture, je crains trop le moment où j'aurais épuisé tous les livres de Marlen Haushofer ;)

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