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samedi 6 mai 2023

Chant des âmes sans repos - Tove Alsterdal

Par Ariane


Auteur : Tove Alsterdal

Titre : Chant des âmes sans repos

Genre : policier

Langue d’origine : suédois

Traductrice : Johanna Brock

Editeur : éditions du Rouergue

Nombre de pages : 464p

Date de parution : avril 2019

 

Mon avis :

En matière de polars, les auteurs suédois sont réputés pour être une valeur sûre. Pourtant, je n’en ai pas lu beaucoup jusqu’ici. Ayant eu une envie de polars, j’ai décidé de combler cette lacune en choisissant ce roman de Tove Alsterdal, aux éditions du Rouergue qui m’ont déjà offert à plusieurs reprises de très belles lectures (Peter May et Colin Niel !)

Eva et Svante sont divorcés depuis quelques années. Elle est restée célibataire, lui vit désormais avec une jeune et jolie femme dans une maison toute neuve. Et sans qu’ils s’en doutent, Eva est cachée dans les buissons à espionner le jeune couple. Lorsque Svante sort faire quelques courses, elle lui emboîte le bas et l’interpelle un peu plus tard. La discussion est houleuse et s’interrompt brusquement lorsque Eva perd connaissance, assommée. Quand elle reprend ses esprits, elle découvre Svante, mort assassiné à ses côtés. Tout l’accuse, son seul espoir est peut-être de retrouver un témoin, une jeune femme rom.

En partant à la recherche de la jeune rom susceptible de témoigner en sa faveur, Eva entre en contact avec des associations venant en aide à la communauté, part sur leurs traces jusqu’en Roumanie et à travers ce périple, nous découvrons l’histoire et la culture de cette communauté mal-aimée.

Malheureusement, c’est là tout ce qui m’a intéressée dans ce récit… A aucun moment je ne me suis intéressée à l’intrigue policière qui me semblait tirée par les cheveux, qu’il s’agisse du meurtre de Svante ou de la sous-intrigue liée à un ancien hôpital psychiatrique et dont je n’ai absolument pas compris ce que ça venait faire là… Je ne me suis pas non plus attachée aux personnages tous plus antipathiques les uns que les autres.

Bref, mis à part l’aspect social du livre que j’ai trouvé intéressant, je suis déçue de cette lecture qui ne me donne pas envie de relire des polars suédois !

mardi 4 avril 2023

Obia - Colin Niel

Par Ariane

Auteur : Colin Niel

Titre : Obia

Genre : roman policier

Langue d’origine : français

Editeur : Le Rouergue

Nombre de pages : 496p

Date de parution : octobre 2015

 

Mon avis :

Je continue sur ma lancée, avec la suite de la série guyanaise de Colin Niel et le 3e tome Obia. Cette fois-ci le capitaine Anato quitte Cayenne pour travailler en collaboration avec un officier de la police de la gendarmerie de Saint-Laurent-du-Maroni. Un jeune homme a été tué le principal suspect rapidement identifié mais il a réussi à échapper au lieutenant Franck Marcy. Peu de temps après, un autre jeune est assassiné et la chasse à l'homme s'intensifie. 

J'ai une nouvelle fois pris beaucoup de plaisir à lire ce roman. Colin Niel déroule une intrigue complexe, aux multiples rebondissements. Je reconnais certaines facilités, comme dans les deux premiers tomes, des coïncidences un peu nombreuses, mais cela ne gâche en rien la lecture. On creuse un peu plus encore les personnalités de Vacaresse et Anato. Le premier, en plein désarroi dans sa nouvelle vie mais toujours aussi opiniâtre. Le second, en quête de ses origines suite aux révélations du tome 2, plus vulnérable et accessible que précédemment. Loin de Cayenne et de son équipe, Anato doit collaborer avec le lieutenant Marcy, forte tête de la gendarmerie. Entre le Créole et le Ndjuka, l’entente est loin d’être évidente...  

Comme dans les précédents romans de la série, Colin Niel expose les fléaux qui accablent la Guyane, tout en mettant en avant la richesse humaine, culturelle et naturelle de ce territoire. Poussés par la pauvreté, de nombreux guyanais sont prêts à risquer leur vie ou leur liberté contre la promesse de quelques milliers d’euros. Faire la mule, avaler ou insérer dans son corps des ovules remplies de cocaïne et embarquer pour la France, en espérant ne pas être intercepté. Parmi eux, de nombreux noirs marrons, originaires du Suriname, qui portent en eux les traumatismes de la guerre civile qui a ravagé le pays à la fin des années 80. En explorant, l’histoire de la Guyane, les considérations sociales, politiques et culturelles du passé et du présent, Colin Niel donne une visibilité rare et passionnante à ce territoire mal connu.  

Impossible de ne pas se précipiter sur la suite !  

 

Extrait :

« La fusée, le bagne, l’enfer vert et les bestioles, voilà à quoi se résumait l’Amazonie française vue de Paris. Et un peu d’orpaillage depuis quelques années, pour faire sensation. »

«  Cela faisait deux ans qu'Anato était arrivé en Guyane, qu'il avait commencé à renouer avec son pays d'origine. Avec ce département français dont il ne connaissait rien sinon ce que ses parents avaient bien voulu lui raconter. Un territoire gigantesque couvert par la forêt, un fleuve immense, le Maroni. Et un peuple : les Ndjukas. Ce qu'il savait se résumait à ça, en fin de compte. En deux ans, il avait appris plus qu'en trente et réalisé l'ampleur de son ignorance. Et compris surtout une chose : riche de son histoire, de ses populations, de ses langues, la Guyane est complexe. On ne l'apprivoise pas, aucune description ne peut l'enfermer. »

« Le major Franck Marcy longea le câble électrique clandestin qui courait sur la terre grise, se planta en haut du talus. Cigarillo aux lèvres, Ray-Ban remontées sur le front, les bras croisés sur son torse imposant. A ses pieds, un paysage de bois, de tôle et de parpaings. Une centaine de baraques illégales, bricolées, bancales, fichées dans le sable derrière un lycée. Pas d'agencement particulier, on devinait des allées labyrinthiques serpentant entre les murs sombres. Plus bas, sous une masse végétale informe, on imaginait un petit marécage insalubre. Cité Carlton, c'est comme ça que les habitants appelaient leur quartier. Interdit de parler de bidonville. Le terme officiel, moins dégradant, c'était : habitat spontané. »

samedi 18 mars 2023

Ce qui reste en forêt - Colin Niel

Par Ariane


Auteur : Colin Niel

Titre : Ce qui reste en forêt

Genre : roman policier

Langue d’origine : français

Editeur : éditions du Rouergue

Nombre de pages : 384p

Date de parution : septembre 2013

 

Mon avis :

Et je continue sur ma lancée avec la suite de la série guyanaise de Colin Niel. Dans ce second tome, le capitaine Anato et son équipe enquêtent sur la mort en pleine forêt amazonienne d'un ornithologue. Le scientifique installé pour une mission de quelques semaines avec d’autres chercheurs dans une base du CNRS est porté disparu lors d'une sortie d'observation. Après quelques jours de recherches, son corps est retrouvé au pied d'un arbre et il est immédiatement évident que sa mort n'est pas accidentelle. 

Comme pour le précédent tome de la série, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman. L'enquête policière est une nouvelle fois bien menée, avec la juste dose de suspects, de suspense et de fausses pistes. Mais à nouveau, l'intérêt réside avant tout dans le contexte de l'histoire et dans ses personnages. 

Plus encore que dans le premier tome, l’auteur nous entraîne au cœur de la forêt amazonienne. Il nous décrit la richesse incroyable de cet écosystème unique, pour mieux nous parler des dangers qui le menacent et notamment de l’orpaillage. Mais s'il met en avant le danger de cette pratique et des ravages qu'elle entraîne, il n'oublie pas pour autant la dimension humaine du problème. Poussés par la misère, les ouvriers qui travaillent sur les chantiers clandestins n’ont d'autre choix de survie pour eux et leur famille. Les enjeux autour de la forêt amazonienne sont multiples et complexes, à la fois écologique, humains, scientifiques et économiques.  

Le premier tome de la série était introductif et nous permettait de faire connaissance avec les personnages : Anato, Vacaresse et Girbal. Le capitaine Anato est toujours en recherche de ses origines et une discussion avec sa grand-mère va remettre en question beaucoup de ses certitudes. J'ai un peu de mal à m'attacher à ce personnage, je le trouve moins vrai, moins crédible que ces deux lieutenants. J'avais bien aimé le personnage de Vacaresse dans le premier roman. On découvre un peu plus encore cet homme ordinaire dont le mariage bat de l'aile et qui a des relations difficiles avec son fils. Dit comme ça on dirait tout à fait le héros typique des films policiers américains ! Or, Vacaresse est bien loin de ce type de personnage. J'ai également était touchée par un personnage de Girbal qui a embrassé la carrière de gendarme par obligation familiale plus que par vocation, son intérêt le portant vers la science et la nature. C’est pour cela qu’il aime autant la Guyane et cette enquête par certains aspects va particulièrement l'intéresser. 

Un très bon roman policier que je vous conseille et je vais me plonger sans tarder dans la suite de la série.  

 

Extrait :

« Gendarmes et naturalistes s’opposaient totalement dans leur approche de la forêt. Pour les premiers il s’agissait d’un milieu hostile, qu’il fallait apprendre à dompter pour y survivre. Les branches des arbres se tranchaient à coup de machette nerveux. C’est la jungle ou nous ! juraient les spécialistes du GPI. Job au contraire évoluait en territoire ami, laissait glisser les feuilles sur sa peau nue. Il marquait son chemin de traces de sabre discrètes, voire en cassant les tiges entre ses doigts. »

« - La question la plus importante de toutes, en fait, compléta-t-elle. Celle que tout le monde se pose : pourquoi tout ça ? Cinq mille espèces végétales, sept cents espèces d'oiseaux, tout cela juste en Guyane ! Pourquoi l'Amazonie est-elle une des forêts les plus riches de la planète ? »