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mardi 4 mai 2021

Normal people - Sally Rooney

Par Ariane

Auteur : Sally Rooney

Titre : Normal People

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (Irlande)

Editeur : éditions de l’olivier

Nombre de pages : 320p

Date de parution : mars 2021

 

Mon avis :

Dans son second roman, Sally Rooney explore les méandres d’une relation amoureuse complexe entre deux jeunes adultes.

Au lycée ils ne s’adressent pas la parole, mais quand ils se retrouvent seuls, l’alchimie est évidente entre Connell et Marianne. Lui séduisant, sportif et populaire. Elle renfermée, mal-aimée et taciturne. Tous deux étudiants brillants, curieux et passionnés. Ce sont d’abord par leurs lectures qu’ils apprennent à se connaître. Avant de succomber à l’attirance qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Mais en cachette, Connell étant incapable d’assumer cette relation avec cette fille rejetée par tous les autres élèves. Puis ils parent pour l’université, se retrouvent, se quittent, se retrouvent…

J’ai accroché dès le début avec cette histoire et avec les personnages. Marianne incomprise et rejetée, par ses camarades de classe comme par sa famille, m’a beaucoup touchée dans sa solitude et son désir d’être enfin aimée. Alors forcément, l’attitude de Connell avec elle agace. Mais plus l’histoire avance, plus les portraits se font nuancés. On découvre la fragilité et la bonté de Connell, en même temps que la face sombre de Marianne qui s’enferre dans des histoires amoureuses sordides et des expériences sexuelles brutales.

L’intrigue s’étale sur quatre années, pendant lesquelles les deux personnages principaux quittent le lycée et leur petite ville de province pour l’université et Dublin. Les rôles s’inversent. Marianne s’adapte immédiatement à ce nouvel univers, se sent à l’aise auprès d’autres jeunes intellectuels issus du même milieu social aisé qu’elle. Les choses sont plus compliqué pour Connell, qui de populaire devient invisible, rare étudiant issu d’un milieu modeste et obligé de travailler pour financer ses études. Le milieu universitaire présenté dans le roman est surfait et vain, des étudiants en lettres qui parlent de romans qu’ils n’ont pas lu, des jeunes aux opinions bien arrêtées alors qu’ils ne connaissent qu’un milieu privilégié.

C’était plutôt bien parti au début du livre, mais en avançant dans le récit j’ai commencé à m’ennuyer et à m’agacer, si bien que j’ai quitté sans regrets Marianne et Connell.

 

Extrait :

« On n'apprend rien de très profond quand on est victime de harcèlement ; en revanche, le fait de harceler quelqu'un vous apprend des choses que vous n'oublierez jamais. »

« À l’école, les garçons avaient tenté de la briser à force de cruauté et de mépris, et à la fac les hommes avaient tenté d’y parvenir avec le sexe et la popularité, tous dans le but commun de dompter sa force de caractère. Ça la déprimait de trouver les gens si prévisibles. »

« Il portait leur secret comme on porte quelque chose de grand et chaud, un plateau plein de boissons brûlantes qu'il faut trimballer partout sans jamais le renverser. »

 


 

samedi 16 janvier 2021

Apeirogon - Colum Mc Cann

Par Ariane


Auteur : Colum McCann

Titre : Apeirogon

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (Irlande)

Traducteur : Clément Baude

Editeur : Belfond

Nombre de pages : 512p

Date de parution : août 2020

 

Mon avis :

Apeirogon… Savez-vous ce que c’est ? Si j’en crois Wikipedia,« En géométrie, un apeirogon ou polygone infini est un polygone généralisé avec un nombre infini de côtés. Les apeirogons sont le cas bidimensionnel des polytopes infinis. »… Me voilà bien avancés… J’ai un esprit totalement incapable de comprendre les mathématiques… Un nombre infini de côté, une multitude de facettes impossibles à isoler. C’est ce que je comprends. Approprié.

C’est un roman exigeant, polymorphe, inextricable. Autant que le conflit dont il est ici question. Colum McCann l’aborde à travers une construction déstabilisante, une succession rapide de sections, 1001 exactement. Considérations historiques, politiques, ornithologiques,… mêlées au récit de l’histoire de Rami et Bassam. Deux hommes, l’un israélien, l’autre palestinien. Deux pères qui ont perdu un enfant victime de la violence qui ronge leurs peuples depuis des décennies. Unis dans leur combat pour la paix, dans leur espoir d’un monde sans violence, sans tuerie, sans enfant assassiné.

Un livre complexe, difficile à appréhender, douloureux, mais nécessaire et inoubliable.

 

Extraits

« Si vous divisez la mort par la vie, vous obtenez un cercle. »

« Bassam et Rami en vinrent à comprendre qu’ils se serviraient de la force de leur chagrin comme d’une arme. »

« La balle qui tua Abir parcourut l’air sur quinze mètres avant de percuter l’arrière de sa tête, broyant les os du crâne comme ceux d’un petit ortolan.
Elle était allée à l’épicerie acheter des bonbons. »

 


 

lundi 29 juin 2020

Zoli - Colum McCann

Par Daphné













Auteur : Colum McCann
Titre : Zoli
Editeur : Belfond
Langue d'origine : anglais (Irlande)
Traducteur: Jean-Luc Piningre
Nombre de pages : 325
Date d'édition : 2006


Résumé de l'éditeur :

Des plaines de Bohême à la France, en passant par l'Autriche et l'Italie, des années trente à nos jours, une magnifique histoire d'amour, de trahison et d'exil, le portrait tout en nuances d'une femme insaisissable. Porté par l'écriture étincelante de Colum McCann, Zoli nous offre un regard unique sur l'univers des Tziganes, avec pour toile de fond les bouleversements politiques dans l'Europe du XXᵉ siècle.

Tchécoslovaquie, 1930. Sur un lac gelé, un bataillon fasciste a rassemblé une communauté tzigane. La glace craque, les roulottes s'enfoncent dans l'eau. Seuls en réchappent Zoli, six ans, et son grand-père, Stanislaus.

Quelques années plus tard, Zoli s'est découvert des talents d'écriture.
C'est le poète communiste Martin Stránský qui va la remarquer et tenter d'en faire une icône du parti. Mais c'est sa rencontre avec Stephen Swann, Anglais exilé, traducteur déraciné, qui va sceller son destin. Subjugué par le talent de cette jeune femme, fasciné par sa fougue et son audace, Swann veut l'aimer, la posséder. Mais Zoli est libre comme le vent.

Alors, parce qu'il ne peut l'avoir, Swann va commettre la pire des trahisons...


Mon avis :

 Colum McCann est un auteur que j'aime beaucoup et cela fait longtemps que je voulais lire Zoli dont le thème m'attirait beaucoup. Courant des années 30 à 2003, il nous conte l'histoire de Zoli, une jeune rom dont la vie est marquée par un drame à l'âge de six ans. Élevée par son grand-père qui lui apprend à lire et à écrire, contrairement aux coutumes de son peuple, elle développe un don pour la poésie et le chant, dons remarqués par un poète communiste. Malheureusement trahie par Swann jeune anglais amoureux d'elle, Zoli connaîtra l'exil et le rejet des siens. 

Zoli est un très beau livre, un livre qui nous parle de liberté, d'indépendance, de persécution et d'exil. a travers l'histoire de Zoli, c'est l'histoire du peuple rom qui nous est conté ici. Un peuple, comme Zoli, épris de liberté mais qui se retrouvera toujours persécuté par les différents régimes tout en gardant cependant, envers et contre tout, ses coutumes et ses traditions. 

Les différentes parties du récit ne sont pas contées par le même narrateur et cela m'a parfois un peu gêné au cours de ma lecture car j'ai trouvé certaines parties mieux racontées que d'autres. J'ai également dû faire quelques recherches historiques car j'ignorais totalement certains faits. Si l'on ne connaît pas ou peu l'histoire de la Tchécoslovaquie, il peut être difficile de s'y retrouver et j'aurais bien aimé quelques explications supplémentaires sur les différents événements historiques. Cependant, cela n'enlève en rien la qualité de ce livre, roman particulièrement intense.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas ouvert un livre de cet auteur mais j'ai désormais bien envie d'en découvrir de nouveaux.


Extrait :

 "Une vielle chanson rom a pour refrain que nous partageons avec les autres des bouts de notre coeur, et plus nous avançons, moins il nous en reste en nous. Le moment vient où il n'y en a plus assez pour tout le monde, et cela s'appelle voyager, cela s'appelle aussi la mort. Il n'y a rien de plus banal puisque ça nous arrive à tous."


mardi 3 mars 2020

Les fureurs invisibles du coeur - John Boyne

Par Ariane


Auteur : Jonh Boyne

Titre : Les fureurs invisibles du cœur

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Traductrice : Sophie Aslanides

Editeur : JC Lattès

Nombre de pages : 580p

Date de parution : août 2018

La présentation de l’éditeur :

Cyril Avery n’est pas un vrai Avery et il ne le sera jamais – ou du moins, c’est ce que lui répètent sesparents adoptifs. Mais s’il n’est pas un vrai Avery, qui est-il ? Né d’une fille-mère bannie de la communauté rurale irlandaise où elle a grandi, devenu fils adoptif d’un couple dublinois aisé et excentrique par l’entremise d’une nonne rédemptoriste bossue, Cyril dérive dans la vie, avec pour seul et précaire ancrage son indéfectible amitié pour le jeune Julian Woodbead, un garçon infiniment plus fascinant et dangereux.
Balloté par le destin et les coïncidences, Cyril passera toute sa vie à chercher qui il est et d’où il vient – et pendant près de trois quarts de siècle, il va se débattre dans la quête de son identité, de sa famille, de son pays et bien plus encore.
Dans cette œuvre sublime, John Boyne fait revivre l’histoire de l’Irlande des années 1940 à nos jours à travers les yeux de son héros. Les Fureurs invisibles du cœur est un roman qui nous fait rire et pleurer, et nous rappelle le pouvoir de rédemption de l’âme humaine.


Mon avis :

Certains livres semblent faire l’unanimité. Ce roman de John Boyne en fait partie. J’ai donc débuté ma lecture en toute confiance, persuadée que j’allais aimer ce livre, que ce serait peut-être même un coup de cœur.

John Boyne nous raconte l’histoire de Cyril, un irlandais né dans les années quarante. Par des bonds dans le temps de sept ans, nous suivons Cyril à différents moments de sa vie : naissance, enfance, adolescence, jeunesse, âge adulte, maturité, vieillesse,… Pendant 70 ans, toute une vie se déroule sous nos yeux. Nous sommes plongés dans les pensées de Cyril, nous connaissons tous ses secrets et ses états d’âmes, car il est le narrateur de sa propre histoire. Sauf pour le premier chapitre, consacré à sa mère Catherine, jetée à la porte par ses parents et humiliée par le prêtre de sa paroisse pour s’être retrouvée enceinte hors mariage. C’est d’ailleurs ce chapitre que j’ai préféré. J’ai beaucoup aimé le personnage de Catherine, forte et fragile, aimante et courageuse. Nous la retrouverons régulièrement dans la vie de Cyril, car ils se croiseront sans cesse, sans savoir qui ils sont l’un pour l’autre.

Cyril est donc le personnage central du roman et il n’est pas aussi facile à aimer que Catherine. Si le petit Cyril est touchant en jeune garçon en manque d’affection, si le jeune Cyril l’est aussi en découvrant son homosexualité, il sera bien plus difficile à apprécier dans à certaines époques de sa vie. Il se montre à plusieurs reprises dissimulateur, faible et égoïste. Bien que le fait de cacher sa sexualité dans une Irlande très catholique peut se comprendre.

Si l’histoire de Julian m’a intéressée, j’ai été nettement plus réticente sur la façon dont elle est racontée. Ainsi, le comportement des parents adoptifs de Cyril m’a laissée perplexe. Aussi bien dans leur relation de couple que dans leur attitude avec Cyril, ou encore leur comportement en société, rien ne m’a semblé crédible. Ils sont justes… trop ! Certains dialogues sont assez drôles, dans le genre cocasse, mais beaucoup frisent le ridicule. La palme revient à une scène avec un vieux prêtre et une confession. Grotesque ! J’en ai pleuré de rire ! Je pense que ma déception vient surtout du fait que je ne m’attendais pas du tout à ça. J’imaginais un roman puissant, une écriture dans la lignée de Paul Lynch. Là on est plus dans l’esprit de John Irving.

Au final, je pense que j’aurai plus aimé ce livre s’il ne m’avait pas autant prise par surprise.



Extrait :

« - Je suis beau et puissant, et dans cette ville j'ai une réputation tout à fait méritée d'amant formidable. Les femmes apprécient ce genre de choses.
- Ce que vous savez des femmes pourrait être recopié en grands caractères au dos d'un timbre-poste et il resterait encore de la place pour le Notre Père. Malgré toute votre activité de séduction et de flirt, toutes les grues, putains, petites amies et épouses, vous n'avez vraiment rien appris sur nous, depuis le temps.

- Et qu'y a-t-il à apprendre? s'enquit-il [...]. Ce n'est pas comme si nous parlions de créatures particulièrement complexes. Contrairement aux dauphins, par exemple. Ou aux saint-bernard. »


Catégorie Amours