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mardi 9 mai 2023

Basil - Wilkie Collins

Par Ariane

Auteur : Wilkie Collins

Titre : Basil

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (Royaume-Uni)

Traductrice : Marie-Thérèse Carton-Piéron

Editeur : Phébus

Nombre de pages : 368p

Date de parution : novembre 2001

 

Mon avis :

Encore un auteur que je m’étais promis de relire, mais que j’ai fait traîner bien trop longtemps dans ma PAL. Mais une envie de classique m’a poussée vers ce roman et je m’en réjouis !

Basil est le fils cadet d’une famille aristocratique. Fils modèle, contrairement à son aîné Ralph, il se plie aux valeurs d’honneur et de dignité inculquées par son père. Mais il suffit d’un regard pour qu’il tombe amoureux de Margaret et décide sur un coup de tête d’épouser la jeune fille, malgré la différence de rang. Il sait bien que son père n’acceptera jamais cette union avec la fille d’un marchand, mais éperdu d’amour, Basil est convaincu qu’il parviendra à le convaincre d’accepter sa jeune épouse. Le père de Margaret lui propose de garder le mariage secret pendant un an et Basil accepte cette condition…

Contemporain et ami de Dickens, Wilkie Collins est considéré comme le précurseur du roman policier. Et effectivement, on retrouve ici les éléments fondateurs du genre. Bien qu’il n’y ait ni crime ni enquête, le développement de l’intrigue et la montée en tension en sont caractéristiques. Cela se ressent particulièrement dans le rythme et le ton du récit qui nous fait basculer du roman d’amour victorien dans un drame empli de haine et de vengeance. Collins utilise habilement le suspense pour maintenir l'intérêt de son lecteur, avec des retournements de situation inattendus et des révélations choquantes.

Il s’y entend également à brosser les caractères de ses personnages, qu’il s’agisse de la douce Clara, du protecteur Ralph, du naïf Basil, de la sournoise Margaret ou du machiavélique Mannion. Il dépeint si bien ses personnages, que l’on voit pourtant à travers le regard de Basil, que l’on se demande comment il peut être aveugle à ce point quant à la vraie nature de ceux qui l’entourent ! Comme on dit, l’amour rend aveugle… Description précise de ses personnages, mais également des lieux et décors qui les entourent. Cette attention aux détails et aux dialogues, nous offre un roman immersif et fascinant.

A travers cette intrigue romanesque, Collins se permet une critique sociale en explorant les contraintes de classe et l’hypocrisie sociale de la société victorienne.

Basil est un roman plein de rebondissements, de secrets et de drames. Une lecture passionnante et enrichissante !

mardi 7 mars 2023

L'instant - Amy Liprot

Par Ariane


Auteur : Amy Liptrot

Titre : L’instant

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Editeur : Phébus

Nombre de pages : 224

Date de parution : février 2023

 

Mon avis :

Dans son premier livre, L'écart, Amy Liptrot racontait son combat contre l’alcool. C’est en revenant sur son île natale dans les Orcades, que la jeune femme avait repris contact avec elle-même, avait réussi à se reconstruire au contact de la nature, loin du rythme effréné de Londres. Deux ans plus tard, elle décide de partir pour Berlin avec l’espoir de vivre une histoire d’amour. Son nouveau roman raconte cette année berlinoise.

J’avais eu beaucoup de mal à accrocher avec L’écart au début de ma lecture. Mais au final, je m’étais prise dans le récit, en grande partie grâce à l’immersion dans ces magnifiques îles écossaises que Amy Liptrot nous faisait partager. J’ai eu beaucoup plus de mal à me sentir à l’aise dans les rues de Berlin que sur les chemins des Orcades. Je me suis peu intéressée aux démêlés amoureux de la narratrice, en revanche, l’aspect naturaliste du récit m’a beaucoup intéressée. Au cœur même de la ville, la vie sauvage se cache, il faut savoir où regarder. Amy est à l’affut de toutes ces traces, se plaît à des observations ornithologiques, part à la recherche des ratons laveurs. Quel plaisir d’imaginer cette vie sauvage tout près de nous !  

Sans surprise j'ai beaucoup moins apprécié ce roman que le premier et je reste sur une impression mitigée. 

Je remercie Babelio et les éditions Phébus pour m'avoir permis de découvrir ce roman lors d'une opération masse critique. 

 

lundi 16 janvier 2023

La cité de feu - Kate Mosse

 Par Daphné








Autrice : Kate Mosse

Titre :La cité de feu

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Traductrice : Caroline Nicolas

Nombre de pages :736

Date de parution : 2021


Résumé de l'éditeur :

 Une course haletante au cœur des guerres de Religion : le grand retour de la reine du roman historique.
France, 1562. Les tensions entre catholiques et protestants s'exacerbent, le royaume se déchire. Le prince de Condé et le duc de Guise se livrent un combat sans merci. Les huguenots sont persécutés, les massacres se succèdent. À Carcassonne, Marguerite Joubert, la fille d'un libraire catholique, fait la connaissance de Piet, un protestant converti dont la vie est en danger. Alors que la violence commence à se déchaîner dans la région, le couple se retrouve bientôt au centre d’un vaste complot lié à une sainte relique. Leur quête va les mener vers une ancienne forteresse cathare, où sommeille un secret enterré depuis des décennies.

Mon avis:

Il y a quelques mois, j'avais lu avec plaisir La cité des larmes même si je m'étais rapidement rendu compte qu'il s'agissait en réalité d'un deuxième tome et que je n'avais pas lu le premier. Même si cela ne m'a pas empêché de comprendre l'histoire, il me manquait malgré tout quelques éléments. Qu'à cela ne tienne, j'ai donc lu le premier tome!

J'aime généralement beaucoup les romans historiques et cette période de l'histoire m’intéresse  mais ce n'est pas celle sur laquelle j'ai le plus de connaissance. Ce livre est un roman mais j'y ai tout de même beaucoup appris car il regorge d'informations historiques. Ce livre a pour toile de fond les guerres de religion qui ont secoué la France au XVIème siècle. 

De Carcassonne à Toulouse, nous y suivons les affrontements entre catholiques et protestants dans les pas d'une jeune fille du nom de Marguerite, dites Minou, dont le père, libraire catholique vend aussi des livres huguenots. Porteur d'un lourd secret, il est arrêté par l'Inquisition... De son côté, Piet, protestant converti, se retrouve contraint de fuir pour avoir été mêlé au vol du Suaire d'Antioche, une relique catholique sacrée. 

Très bien documenté, ce livre a en plus l'avantage de cumuler une histoire pleine de suspense et de rebondissements et une écriture entraînante et rythmée. si vous aimez les romans historiques et les histoires mêlant complots, secret, amour et corruption, alors n'hésitez pas à découvrir cette saga.


Extrait :

 "Ce que je veux moi, c'est sa mort. C'est Dieu qui m'a dit de le faire, et je l'écoute. C'est Lui qui guide ma main.
Ce doit être la mort par le feu. La chambre ardente, la purification de l'âme. Si la sienne est pure, alors elle montera au Ciel.
Sinon, le Diable l'emportera.
N'est-il pas écrit qu'il y a un temps pour pleurer, et un temps pour rire; un temps pour se lamenter et un temps pour danser ?
C'est ici que cela se termine. Dans le feu des flammes."

 

lundi 21 novembre 2022

Chocolat - Joanne Harris

 Par Daphné








Autrice : Joanne Harris

Titre :  Chocolat

Genre : roman 

Langue d’origine : anglais

traductrice : Anouck Neuhoff

Editeur : Quai Voltaire Eds

Nombre de pages :381


Résumé :

 Séduites par Lansquenet, Vianne Rocher et sa fille Anouk décident d'y établir leur chocolaterie. Mais dans ce petit village du sud-ouest de la France, le père Reynaud veille sur ses ouailles comme la cuisinière surveille le lait sur le feu. Aussi voit-il en l'ouverture de La céleste Praline l'oeuvre d'une sorcière. Et s'il avait raison ? Joanne Harris nous offre une ode gourmande à la tolérance et au plaisir.

Mon avis :

Un titre qui met l'eau à la bouche! Si j'avais beaucoup aimé Les cinq quartiers de l'orange, j'ai encore plus apprécié ce livre là!

Dans un petit village où tout le monde se connaît, Vianne en emménageant, va bouleverser la vie de tous. Ouvrant une chocolaterie en face de l'église en plein carême, elle va s'attirer les foudres du curé mais aussi se faire des amis. 

Il se dégage de ce roman de la gourmandise, de la sensualité, un brin de magie,  un vent de liberté. On y croise des personnages hauts en couleur, une vieille dame diabétique et amoureuse du chocolat qui veut vivre la fin de sa vie telle qu'elle l'entend, une chocolatière un peu sorcière qui sait lire dans les cœurs et dans... le chocolat, une petite fille fantasque accompagnée de son lapin imaginaire, un homme qui accompagne avec douceur et émotion la fin de la vie de son chien, une femme maltraitée par son mari dont la cleptomanie dissimule les angoisses et le mal-être... On y croise aussi de véritables commères, un prêtre réfractaire à toute fantaisie, un mari violent... 

Toute cette galerie de personnages gravite autour d'une chocolaterie dans laquelle on aimerait bien entrer nous aussi et voir ce que Vianne a à nous proposer, elle qui sais si bien deviner quel est la friandise préférée de tout le monde!

 Sous l'apparente légèreté des effluves de chocolat,  ce livre nous parle de tolérance, d'amour, de respect, de choix. C'est un livre qui dénonce les préjugés et la violence. Le soupçon de magie qui s'en dégage lui donne un charme certain.

Un livre sans nul doute aussi savoureux que son titre!

Extrait 

" Les senteurs mêlées du chocolat, de la vanille, du cuivre chauffé et de la cannelle sont enivrantes, puissamment suggestives ; l'âcre odeur terreuse des Amériques, le brûlant parfum résineux de la forêt tropicale. C'est ainsi que je voyage à présent, comme les Aztèques dans leurs rituels sacrés. Le Mexique, le Venezuela, la Colombie. La cour de Montezuma. Cortès et Colomb. Le nectar des dieux, bouillonnant et moussant dans des coupes cérémonielles. L'âpre élixir de la vie."

samedi 5 novembre 2022

Les gardiens du phare - Emma Stonex

Par Ariane

Autrice : Emma Stonex

Titre : Les gardiens du phare

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Traductrice : Emmanuelle Aronson

Editeur : éditions Stock

Nombre de pages : 448p

Date de parution : mars 2022

 

Mon avis :

Hiver 1972, les trois gardiens du phare de Maiden Rock disparaissent. Aucun indice n’explique leur disparition, même si des éléments étranges sont relevés. L’histoire fascine et les hypothèses sont nombreuses : les gardiens, auraient été emporté par une tempête, l’un d’entre eux aurait eu un coup de folie et tué ses collègues avant de se suicider, des intrus se seraient introduits sur l’île pour les enlever, … Trente ans plus tard le mystère demeure entier. Un écrivain spécialisé dans les histoires maritimes et mystérieuses, souhaite écrire sur la disparition des gardiens du phare et contacte leurs veuves.

S’inspirant de la disparition des gardiens du phare d'Eilean Mòr en 1900, Emma Stonex transpose l’histoire en 1900. Pourquoi d’ailleurs ? Car rien dans le roman n’aurait pas pu se passer en 1900… Alternant entre passé et présent, le récit déroule les portraits des gardiens et de leurs épouses, retrace leur vie et dévoile les secrets tus pendant plusieurs décennies.

Roman choral, nous découvrons l’histoire à travers les points de vue de chaque personnage. Les histoires se croisent et chaque témoignage apporte un nouvel éclairage au précédent. J’ai apprécié cet aspect du roman et en particulier les visions du métier de gardien. Chaque gardien entretient une relation différente au phare, à la mer et à ce métier hors du commun. Le personnage de Vincent en particulier est très touchant. Le plus jeune gardien du phare n’a pas eu la vie facile et rien ne prédestinait ce gamin des faubourgs à devenir gardien. Passé par la case prison, le jeune homme veut se construire une nouvelle vie, loin de ses anciennes fréquentations, avec Michelle dont il est tombé amoureux.

Ce sont d’ailleurs les parties se déroulant en 1972, qui m’ont véritablement intéressée. Nous découvrons alors la vie sur le phare, une vie austère et réglée, un isolement total en même temps qu’une promiscuité à laquelle il est impossible d’échapper, nulle intimité si ce n’est en s’enfermant dans sa tête et le silence. La tension est grandissante entre les trois hommes, amplifiée par des rancœurs et des secrets. En revanche, l’enquête menée par l’écrivain et les relations entre les épouses m’ont peu intéressée.

Si on se trouve plutôt pris par l’intrigue, il faut toutefois souligner que les ficelles sont assez grosses, le récit manque de subtilité, les personnages des gardiens sont bien travaillés alors que les personnages des épouses sont moins approfondis. Enfin, c’est assez longuet et l’écriture manque de personnalité. Malgré quelques aspects intéressants, je suis un peu déçue de cette lecture.

vendredi 21 octobre 2022

Les cinq quartiers de l'orange - Joanne Harris

 Par Daphné








Autrice : Joanne Harris

Titre : Les cinq quartiers de l'orange 

Genre : roman 

Langue d’origine : anglais

traductrice : Jeannette Short Payen

Editeur : Quai Voltaire Eds

Nombre de pages : 366

Date de parution :  2002

Résumé de l'éditeur:

Plus de cinquante ans après la guerre, Framboise revient dans son village sur les bords de la Loire. Les habitants ne reconnaissent pas la fille de la scandaleuse Mirabelle Dartignan, tenue pour responsable d'événements tragiques sous l'occupation allemande. Grâce aux recettes de sa mère, Framboise attire l'attention des critiques et aussi la jalousie de sa famille. Passé et présent s'entremêlent.

Mon avis :

Voici un roman que j'ai beaucoup aimé. Des secrets de famille, une alternance passé/présent, des recettes de cuisine, une odeur d'orange omniprésente, une exploration des relations familiales, l'apprentissage du pardon, la naïveté mais aussi la cruauté de l'enfance et les conséquences tragiques qu'elle peut avoir en période de guerre, les souvenirs... Les cinq quartiers de l'orange, c'est tout cela à la fois. 

Si le titre (raison pour laquelle j'ai ouvert ce livre!), les prénoms des personnages et le livre de recette de Mirabelle, nous paraissent délicieusement fruités, l'histoire et le passé de l'héroïne ont quand à eux un goût bien indigeste. Il n'est pas facile d'avoir été enfant pendant la seconde guerre mondiale tout comme il est compliqué de grandir dans une famille où le manque de communication est flagrant : les souvenirs de Framboise sont durs à assumer mais en s'y plongeant, tout comme elle se plonge dans le livre de cuisine que lui a légué sa mère, elle parviendra à mieux comprendre cette dernière et même à lui pardonner.

Oui, il m'a beaucoup plu, ce livre. J'ai aimé son écriture, une écriture qui fait appel aux sens,, me croyant presque au bord de la Loire avec Framboise, sentant presque au fur et à mesure que je tournais les pages cette fameuse odeur d'orange. J'ai aimé le côté doux des recettes de cuisines, douceur qui s'entrechoque avec la violence de la guerre mais aussi des relations entre les personnages. 

Oui, je l'ai beaucoup aimé et je suis maintenant en train de découvrir -avec tout autant de plaisir!- d'autres livres de cette autrice. Et pour l'instant, je ne suis pas déçue!

Extrait :

"A part les oranges qu'elle ne supportait pas dans la maison, ma mère avait la passion des fruits. Par espièglerie, semble-t-il, elle donna à chacun de nous le nom d'un fruit utilisé dans ses recettes - Cassis, en l'honneur de son gros gâteau au coulis de cassis, Framboise pour célébrer la liqueur qu'elle fabriquait et Reinette à cause des reines-claudes qui poussaient contre la façade sud de la maison."

mercredi 1 juin 2022

Mercredi, c'est le jour des petits - L'Ickabog - J.K. Rowling

 Par Daphné








Auteur : J.K. Rowling

Titre : L’Ickabog

Genre : roman jeunesse

Langue d’origine : anglais

Traductrice : Clémentine Beauvais

Editeur : Gallimard jeunesse

Nombre de pages : 352

Date de parution :  2020

Résumé de l'éditeur :

Haut comme deux chevaux. Des boules de feu étincelantes à la place des yeux. De longues griffes acérées telles des lames. L'Ickabog arrive...
La Cornucopia était un petit royaume heureux. On n'y manquait de rien, le roi portait la plus élégante des moustaches, et le pays était célèbre pour ses mets délicieux : Délice-des-Ducs ou Nacelles-de-Fées, nul ne pouvait goûter ses gâteaux divins sans pleurer de joie ! Mais dans tout le royaume, un monstre rôde : selon la légende, l'Ickabog habitait les Marécages brumeux et froids du nord du pays. On disait de cette créature qu'elle avait de formidables pouvoirs et sortait la nuit pour dévorer les moutons comme les enfants. Des histoires pour les petits et les naïfs ? Parfois, les mythes prennent vie de façon étonnante...Alors, si vous êtes courageux et voulez connaître la vérité, ouvrez ce livre, suivez deux jeunes héros déterminés et perspicaces dans une folle aventure qui changera pour toujours le sort de la Cornucopia.

Mon avis :

J'a hésité un peu avant d'ouvrir ce livre. Quand je m'apprête à lire un nouveau livre de J.K.Rowling, j'ai toujours une pensée pour Harry Potter et il faut toujours que je m'en détache afin d'éviter la déception. Mais plus encore cette fois-ci car ma fille qui a beaucoup aimé les tomes de Harry Potter et Jack et la grande aventure du cochon de Noël n'a pas du tout aimé L'Ickabog et en a laissé tomber la lecture avant la fin. Elle était très déçue : "Maman, je comprend pas. C'est un livre de J.K.Rowling, pourtant, et ça m'intéresse pas du tout!". Du coup, j'avais peur d'être déçue aussi mais finalement, c'est avec plaisir que je me suis plongée dans ce conte. 

Car c'est bel et bien d'un conte qu'il s'agit là, un conte se passant dans le pays imaginaire de La Cornucopia, pays qui aurait tout pour être merveilleux si... si quoi ? Si un monstre nommé l'Ickabog n'y sévissait pas ou si le roi n'était pas affublé de deux conseillers machiavéliques ? Alors... qu'en est il réellement de cet ickabog?

Voici un livre qui peut être lu à divers degrés selon l'âge de son lecteur. Simple conte pour les plus jeunes, un lecteur adulte  y verra certainement quelques références politiques. Le mensonge, la manipulation, la répression, la corruption sont abordés ici certes avec humour et légèreté mais bel et bien présents et c'est d'ailleurs ce qui en fait le cœur de l'histoire. On y retrouve aussi des thèmes chers à J.K. Rowling tels que l'amitié, la solidarité, le courage... On y retrouve aussi à travers la notion de néance (comment ça, vous ne savez pas ce qu'est la néance? Une seule solution à cela : lire L'Ickabog !) l'injustice que l'on peut vivre selon son lieu et ses conditions de naissance. 

Tant de thèmes abordés sous forme de conte à la fois plein d'humour et de fantaisie. Si de tous les livres que j'ai lu de J.K.Rowling, rien pour moi n'égale Harry Potter, il faut tout de même reconnaître que ce livre là a de grandes qualités et j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire. Je regrette cependant que ma fille n'ait pas accroché car cela aurait pu être l'occasion d'aborder certains sujets avec elle. Je ne pense pas encore le proposer à mon autre fille (8 ans), peut-être est elle encore un peu jeune même si elle a adoré les trois premiers tomes d'Harry Potter. Peut-être le lirais-je avec elles-deux en guise d'histoire du soir (bien que, ça y est, mes filles abandonnent maintenant de plus en plus le moment de l'histoire collective du soir pour se plonger chacune dans un roman différent à ce moment-là. Et mon fils étant encore trop petit pour ce rituel, j'avoue que cela me manque un peu...).

Extrait :

" -  Ne t’avise pas de sortir du jardin pendant que je travaille, disaient les parents à leurs enfants à travers tout le royaume, ou l’Ickabog viendra t’attraper pour te manger tout cru !

Et de par le territoire entier, petits garçons et petites filles jouaient à combattre l’Ickabog, tentaient de se faire peur en se racontant l’histoire de l’Ickabog, et même, si le conte devenait trop convaincant, cauchemardaient de l’Ickabog."

vendredi 18 mars 2022

Hamnet - Maggie O'Ferrell

 Par Daphné








Autrice : Maggie O'Ferrell

Titre : Hamnet 

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Tradusctrice : Sarah Tardy

Editeur : Belfond

Nombre de pages : 368

Date de parution :  2021

Résumé de l'éditeur :

Un jour d'été 1596, dans la campagne anglaise, une petite fille tombe gravement malade. Son frère jumeau, Hamnet, part chercher de l'aide car aucun de leurs parents n'est à la maison...
Agnes, leur mère, n'est pourtant pas loin, en train de cueillir des herbes médicinales dans les champs alentour ; leur père est à Londres pour son travail ; tous deux inconscients de cette maladie, de cette ombre qui plane sur leur famille et menace de tout engloutir.
Porté par une écriture d'une beauté inouïe, ce nouveau roman de Maggie O'Farrell est la bouleversante histoire d'un frère et d'une sœur unis par un lien indéfectible, celle d'un couple atypique marqué par un deuil impossible. C'est aussi l'histoire d'une maladie " pestilentielle " qui se diffuse sur tout le continent. Mais c'est avant tout une magnifique histoire d'amour et le tendre portrait d'un petit garçon oublié par l'Histoire, qui inspira pourtant à son père, William Shakespeare, sa pièce la plus célèbre.

Mon avis :

Quand j'ai ouvert ce livre, je m'attendais à tout autre chose.  J'avais dans l'idée que l'histoire serait plus centrée sur Shakespeare et sur la pièce de "Hamlet". en réalité, ce livre est l'histoire du fils de Shakespeare (du moins telle que l'a imaginé l'autrice car on ne sait en fait pas grand chose sur cet enfant) , l'histoire de sa dernière journée, l'histoire de sa mort, l'histoire du deuil que vivra sa famille. C'est aussi l'histoire de ses parents, de sa mère surtout. Et c'est aussi l'histoire d'une horrible maladie, la peste bucolique qui a fait tant de ravages. 

Si les personnages ont bel et bien existé, l'histoire est quand à elle fictive, étant seulement inspirée par le peu que connaît l'autrice de la famille de Shakespeare. Cela pourrait être réel cependant car même s'il y a ici des passages qui tiennent plus de l'allure du conte (un conte plutôt sombre!), l'histoire est crédible et on se croirait bel et bien en 1596. 

Tout l'intérêt de ce livre tient en grande partie dans la plume de Maggie O'Ferrel, une plume sensible et émouvante qui met des mots sur la douleur, la perte, le deuil. Sur la maternité et l'amour aussi car c'est bel et bien d'amour et de lien qu'il s 'agit, que ce soit entre mère et fils, entre frère et sœur jumeaux, entre mari et femme même s'ils  ne se comprennent pas toujours. 

S'il j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs à ce livre, je l'ai cependant apprécié, en grande partie pour ses qualités littéraires et pour la fin que j'ai trouvé très belle.


Extrait 

"Elle aimerait pouvoir séparer les brins, revenir à la toison avant qu’elle ne soit laine, remonter le chemin jusqu’à cet instant, car alors elle se lèverait, tournerait son visage vers les étoiles, vers les cieux, vers la lune, et les supplierait de changer le cours de l’histoire, de faire qu’une autre issue lui soit proposée, par pitié, par pitié."


jeudi 23 décembre 2021

Mercredi, c'est le jour des petits - Jack et la grande aventure du cochon de Noël - J.K.Rowling

 Par Daphné








Auteur : J.K. Rowling

Titre : Jack et la grande aventure du cochon de Noël

Genre : roman jeunesse

Langue d’origine : anglais

Traductrice : Clément Beauvais

Editeur : Gallimard jeunesse

Date de parution : 2021

Résumé de l'éditeur :

Jack est très attaché à son cochon en peluche de petit garçon. Ils ont tout vécu ensemble, les bons comme les mauvais moments. Jusqu'à cette veille de Noël où arrive la catastrophe : le cochon est perdu ! Mais la nuit de Noël n'est pas une nuit comme les autres : c'est celle des miracles et des causes perdues, où même les jouets peuvent prendre vie. Alors, Jack et le Cochon de Noël - une peluche de remplacement un peu agaçante - embarquent pour une aventure magique et périlleuse au pays des Choses perdues. Jusqu'où iront-ils pour sauver le meilleur ami que Jack ait jamais eu ?

Mon avis :

Ma fille de dix ans et moi avons découvert ce livre il y a peu. Toutes les deux de grandes fans de Harry Potter, il va sans dire que nous nous sommes littéralement jetés sur ce nouveau livre de J.K. Rowling et l'avons dévoré l'une après l'autre en peu de temps.  

Il est certain que J.K. Rowling sait nous entraîner dans des histoires où l'imagination prend une grande place. Elle parvient à donner vie à des objets du quotidien avec un grand talent et nous entraîne dans un monde imaginaire fourmillant de détails. 

Ici, nous voyageons au côté du petit Jack qui a perdu son doudou, Lo Cochon, à qui il confiait tous ses secrets et partageait tout. Mais la nuit de Noël est une nuit spéciale, celle où peuvent se rencontrer et communiquer les objets et les êtres humains. Voilà donc Jack et Cochon de Noël, peluche censé remplacer le doudou perdu,  plongés en pleine aventure au pays des choses perdues, un pays bien étrange où règne le grand perdeur...

Voici un bien joli conte de Noël, plein de féerie mais qui comporte aussi sa part de réalité. Le petit Jack vit des chagrins propres à beaucoup d'enfants et on se prend d'affection très vite pour lui. Avec des mots simples, l'autrice parvient à surprendre son lecteur et à lui faire ressentir les émotions du petit Jack mais aussi de plusieurs objets...  car, oui, les objets sont ici dotés d'émotions! 

De la magie, donc, des allures de contes de fées, et pourtant, il y a dans ce livre des messages bien plus profonds qu'on ne pourrait le croire au premier abord. Peut-être adultes et enfants n'y verront pas exactement la même chose mais c'est là tout le talent de J.K. Rowling : même si le livre s'adresse à des enfants, il parvient aussi à toucher les adultes (et l'enfant qui est en eux!). 

Ma fille a beaucoup aimé ce livre qu'elle a dévoré en deux jours seulement mais a été un peu déçue et peinée  par la fin. J'imagine sans difficulté la fin qu'elle aurait choisi s'il lui avait été donné de le faire. C'est une fin qui donne à réfléchir et laisse un peu songeur (mais je ne veux pas en dire plus!). J'ai quand à moi été charmée par ce livre plein de magie mais qui donne cependant à réfléchir. 

Un bien joli livre qui trouverait tout à fait sa place sous le sapin de Noël!

Extrait :

"Lo Cochon était un petit cochon en peluche fabriqué dans un tissu-éponge semblable à celui d'une serviette de toilette. Son ventre était rempli de illes en plastiques, et on pouvait ainsi s'amuser à le lancer sans l'abîmer. Ses petites pattes toutes douces étaient exactement de la bonne taille pour essuyer une larme. Quand Jack, son propriétaire, était encore bébé, il s'endormait chaque soir avec une oreille de Lo Cochon dans la bouche."