mardi 17 novembre 2015

Seul dans le noir - Paul Auster

Par Ariane


Auteur : Paul Auster
Titre : Seul dans le noir

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (américain)

Traducteur : Christine Le Bœuf

Editeur : Actes sud

Nombre de pages : 182p

Date de parution : 2009

Présentation de l’éditeur :

Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m'efforçant de venir à bout d'une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain."
Ainsi commence le récit d'August Brill, critique littéraire à la retraite, qui, contraint à l'immobilité par un accident de voiture, s'est installé dans le Vermont, chez sa fille Miriam, laquelle ne parvient pas à guérir de la blessure que lui a infligée un divorce pourtant déjà vieux de cinq ans, et qui vient de recueillir sa propre fille, Katya, anéantie par la mort en Irak, dans des conditions atroces, d'un jeune homme avec lequel elle avait rompu, précipitant ainsi, croit-elle, le départ de ce dernier pour Bagdad...
Pour échapper aux inquiétudes du présent et au poids des souvenirs, peu glorieux, qui l'assaillent dans cette maison des âmes en peine, Brill se réfugie dans des fictions diverses dont il agrémente ses innombrables insomnies. Cette nuit-là, il met en scène un monde parallèle où le 11 Septembre n'aurait pas eu lieu et où l'Amérique ne serait pas en guerre contre l'Irak mais en proie à une impitoyable guerre civile. Or, tandis que la nuit avance, imagination et réalité en viennent peu à peu à s'interpénétrer comme pour se lire et se dire l'une l'autre, pour interroger la responsabilité de l'individu vis-à-vis de sa propre existence comme vis-à-vis de l'Histoire.
En plaçant ici la guerre à l'origine d'une perturbation capable d'inventer la "catastrophe" d'une fiction qui abolit les lois de la causalité, Paul Auster établit, dans cette puissante allégorie, un lien entre les désarrois de la conscience américaine contemporaine et l'infatigable et fécond questionnement qu'il poursuit quant à l'étrangeté des chemins qu'emprunte, pour advenir, l'invention romanesque.
En France, toute l'œuvre de Paul Auster est publiée chez Actes Sud. Derniers titres parus, Brooklyn Follies et Dans le Scriptorium.



Mon avis :

Paul Auster est l’un de mes auteurs favoris. Je l’ai beaucoup lu, toujours avec plaisir, enchantée par son univers et son écriture, et sans raison particulière j’ai arrêté de le lire. Il y avait pourtant plusieurs de ses romans que je n’avais pas encore lus et que j’avais envie de lire. Alors pourquoi ? Cette question restera sans réponse !

Et l’autre jour à la bibliothèque, alors que je déambulais parmi les rayonnages, je me trouve nez à nez avec l’un de ses romans sur un présentoir. J’avais déjà lu ce roman, mais le voir m’a donné envie de renouer avec cet auteur. J’ai donc hésité parmi les titres que je n’avais encore lus et j’ai choisi celui-ci.

J’y ai retrouvé le même plaisir que l’écriture de cet auteur m’a toujours procuré. Une écriture riche qui coule avec fluidité.

Toutefois cette lecture m’a totalement déstabilisée. Il faut dire que la construction de ce roman est plutôt déroutante, Auster s’amusant à brouiller les limites entre réel et imaginaire, entre la fiction et la fiction dans la fiction.

Insomniaque, August Brill, un ancien critique littéraire handicapé suite à un accident, s’invente chaque nuit des histoires. Il invente un jour l’histoire d’Owen Brick, un jeune homme se trouvant propulsé dans une Amérique parallèle, une Amérique n’ayant pas connu les attaques du 11 septembre 2001, mais subissant depuis des années une guerre civile. Brick est le seul à pouvoir mettre fin à cette guerre, en tuant le responsable de cette situation, celui qui a inventé cette Amérique parallèle, August Brill.

C’est une mise en abîme stupéfiante que nous propose Auster. Le récit alterne entre le quotidien monotone et si réaliste d’August et l’aventure de Brick plongé dans un monde parallèle. Le glissement s’opère subtilement, sans presque que l’on s’en rende compte tant les frontières sont ténues entre les deux univers.

De leur côté, August Brill et ses proches portent chacun un lourd fardeau et tentent tant bien que mal de faire leur deuil. Brill, ne parvient pas à faire le deuil de sa femme, sa fille Myriam ne se remet pas de son divorce et sa petite-fille Katya n’arrive pas à oublier la mort effroyable de son ancien petit ami dont elle se sent coupable.

C’est une subtile réflexion sur le deuil, bien plus profonde qu’il n’y paraît au premier abord. Une surprise étonnante de la part de cet auteur que j’ai retrouvé avec grand plaisir.



Extrait :

« S’évader dans un film, ce n’est pas comme s’évader dans un livre. Un livre vous oblige à échanger avec lui, à faire travailler votre intelligence et votre imagination, alors qu’on peut regarder un film –et même y prendre plaisir- dans un état de passivité décérébrée. »

Lu dans le cadre des challenges Petit bac (couleur) et 50 états, 50 billets (Vermont)



Les avis de Papillon, Professeur Platypus

5 commentaires:

  1. Je suis aussi fan de Paul auster, ça coule tout seul! Maintenant il faudrait que je relise ses anciens romans!

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  2. Je suis fan également ! Ce roman n'est pas mon préféré toutefois... Ah, la trilogie new-yorkaise !

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  3. Hop, billet ajouté ! Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas lu Paul Auster ... Cela me donne envie de m'y replonger, tiens ...

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