vendredi 11 janvier 2019

Auquanera - Valentina d'Urbano

Par Daphné
















Auteur :Valentina d'Urbano
Titre : Aquanera
Genre : roman
Langue d’origine : italien
Traductrice : Nathalie Bauer
Editeur : Philippe Rey
Nombre de pages : 346
Date  d'édition : 2015


Résumé de l'éditeur :

Après dix ans d'absence, ayant appris la découverte d'un corps qui pourrait être celui de sa meilleure amie, Fortuna retourne à Roccachiara, le village de son enfance qu'elle pensait avoir définitivement abandonné. Elle retrouve la pluie froide de ses souvenirs, le brouillard persistant, le lac sombre encaissé entre les montagnes, la maison de sa grand-mère, inchangée, et sa mère, la sauvage Onda dont elle n'a jamais été aimée. Le moment est venu de solder les comptes avec le passé.
Ainsi débute ce récit déployé sur quatre générations : quatre générations de femmes qui ont vécu en marge de leur communauté, année après année, privées d'hommes, isolées, marquées au fer rouge par d'étranges dons. Cette remontée aux origines permettra-t-elle à Fortuna de s'engager sur le chemin de la vérité et de la reconstruction ?
Acquanera évoque avec force et sensibilité les relations familiales, la transmission, la différence et l'amitié. Valentina D'Urbano confirme son talent en signant ce deuxième roman captivant et poétique.


Mon avis :

Si j'avais beaucoup aimé Le bruit de tes pas de Valentina D'Urbano, ce livre-là m'a plu encore davantage. au bout de quelques pages seulement, je me doutais bien que ce serait un coup de cœur!  

Quatre générations de femmes, chacune marquée par le même sentiment d'exclusion, par le même rejet dont font preuve les villageois à leur égard.  Dotées d'étranges dons, elles vivent en retrait, elles les "sorcières" qui soignent les vivants mais sont sont également si sensibles aux morts. 

L'histoire nous est contée à travers les yeux de Fortuna, la dernière née de la lignée, rejetée par sa mère, qui se liera avec Luce, la fille du croque-mort, elle aussi, à sa manière, plutôt étrange. On ne peut que s'attacher à ces personnages si bien décrits, aux personnalités si profondes et au sentiment de solitude si palpable. 

Outre les femmes de ce récit, il y aussi le lac, profond, mystérieux et glacé, et surtout, il y a la mort. La mort, qui, comme le lac, est un personnage à part entière de l'histoire tant elle est présente, que ce soit au travers des visions d'Onda, des cauchemars d'Elsa ou du travail de Luce. La mort qui rôde, à chaque page de ce livre, la mort omniprésente mais en définitive pas si menaçante que ça, juste là, faisant partie de la vie.

Ce livre nous parle aussi de la vie, de la vie et de ses douleurs, des relations familiales, de la transmission, de l'amour, de l'amitié, de l'exclusion, de la solitude, de la construction de soi.

Tout au long des pages, je me suis totalement immergée dans cette atmosphère brumeuse et obscure, me croyant presque aux abords de ce lac aux eaux aussi noires que l'histoire. L'auteure a un magnifique talent de conteuse et je voyais véritablement chaque scène se dérouler sous mes yeux. 

Un livre qui nous dresse de magnifiques portraits, au côté sinistre et morbide mais ô combien fascinant. Un livre qui envoûte, un livre beau, très beau, dont j'ai eu du mal à me détacher une fois refermé. 

Extrait :

"Il était inutile de leur expliquer que les morts sont inoffensifs, que le véritable danger, ce sont les vivants, que si les esprits qui séjournaient dans l'au-delà étaient parfois irrités ou agacés, jamais ils ne se montraient cruels."


4 commentaires:

  1. Oh oui, j'avais beaucoup aimé aussi !

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  2. Je n'ai pas lu "le bruit de tes pas", mais ce que tu dis de celui-ci me tente beaucoup.

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  3. Comme toi j'ai beaucoup aimé ses deux romans avec une petite préférence pour celui-ci.

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