mardi 7 juillet 2020

L'empreinte - Alexandria Marzano-Lesnevich

Par Ariane


Auteur : Alexandria Marzano-Lesnevich

Titre : L’empreinte

Genre : récit

Langue d’origine : français

Traductrique : Héloïse Esquie

Editeur : 10 :18

Nombre de pages : 456p

Date de parution : janvier 2020

Présentation de l’éditeur :

Etudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d'un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l'épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien tout à fait inattendu entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis. Elle n'aura alors cesse d'enquêter inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable.



Mon avis :

Dans ce récit très personnel, l’autrice aborde les thèmes douloureux de la pédophilie et de la peine de mort. Victime dans son enfance d’abus sexuels de la part de son grand-père, le meurtre de Jeremy Guillory et la condamnation de Ricky Langley font écho à son histoire personnelle. Avec ce genre de thèmes, le récit ne peut laisser indifférent et la lecture est parfois très difficile. Alexandria Marzano-Lesnevich nous raconte ces deux histoires en parallèle, entremêlant les époques, revenant aux origines de ses blessures personnelles et de celles de Ricky Langley, elle décortique et analyse intelligemment ses propres sentiments et l’affaire criminelle.

En lisant le résumé de l’éditeur, j’ai craint que le récit ne parle de souvenirs refoulés. Mais les souvenirs d’Alexandria ne sont absolument pas enfouis. Elle se souvient parfaitement des abus sexuels que son grand-père lui a fait subir dans sa petite enfance. Plus encore elle les a dénoncés à ses parents qui ont choisi… de ne rien faire. S’ils ont tout de même fait en sorte que le grand-père n’ait plus l’occasion d’être seul avec les petites, la vie de famille s’est poursuivie comme avant. Là sincèrement, je ne peux pas comprendre. Comment ont-ils pu laisser cet homme s’en tirer ? Comment ont-ils pu imposer sa présence à leurs enfants lors des fêtes de famille ? Ils n’ont pas nié la souffrance de leurs filles, ils ont juste choisi de l’ignorer, comme si imposer le silence allait faire oublier le traumatisme subi.

Récompensé par le Grand Prix des Lectrices de Elle dans la catégorie documents en 2019, L’empreinte est une lecture difficile, souvent révoltante mais qui donne à réfléchir.



Extrait :

« Il n'y a aucun moyen d'échapper aux souvenirs, pas lorsqu'ils viennent de l'intérieur. »



« Il est bien possible que ce que l'on voit en Ricky dépende d'avantage de qui l'on est que de qui il est. »

L'avis d'Eva

8 commentaires:

  1. J'ai hésité, le mélange entre les deux histoires est-il bien amené,

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    1. Eh bien... C'est bien amené, mais je n'ai pas compris pourquoi cette affaire là spécifiquement avait pris une telle importance pour elle, car ça n'a rien à voir avec son histoire personnelle. Elle a été abusée pendant des années par un proche tandis que Jeremy à été assassiné par un voisin qu'il connaissait à peine... Mais je pense que c'est plutôt Ricky lui-même qui l'a perturbée. A la fois elle-même, l'enfant maltraitée, et le grand père, l'adulte abuseur.

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  2. Comme Keisha, j'ai tourné autour de ce titre pour finalement abandonner l'idée de le lire, notamment parce que de nombreux lecteurs évoquaient comme bémol ce que tu exprimes toi-même dans ton commentaire, cet apparent manque de pertinence entre les deux "histoires"..

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    1. J'ai vu assez peu d'avis de ce genre, ça me rassure je ne suis pas la seule !

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  3. Je n'ai pas trop envie de lire sur le sujet actuellement, surtout si le lien entre les deux affaire est difficile. J'ai connu dans mon entourage, une petite fille abusée par son grand père, dont les parents ont refait des fêtes de famille avec lui, sans broncher. Et sans l'avoir dénoncé bien sûr. Totalement incompréhensible en effet.

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    1. Ces histoires d'abus sont terribles, mais que des parents choisissent d'ignorer la souffrance de leur enfant,de faire «comme si», ça me dépasse...

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  4. Deux citations qui me parlent. Je note ce titre et ton avertissement.

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