lundi 10 janvier 2022

Seule en sa demeure - Cécile Coulon

 Par Daphné








Auteur : Cécile Coulon

Titre : Seule en sa demeure

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : L’iconoclaste

Nombre de pages : 334

Date de parution : 2021


Résumé de l'éditeur :

"Le domaine Marchère lui apparaîtrait comme un paysage après la brume. Jamais elle n'aurait vu un lieu pareil, jamais elle n'aurait pensé y vivre. "
C'est un mariage arrangé comme il en existait tant au XIXe siècle. À dix-huit ans, Aimée se plie au charme froid d'un riche propriétaire du Jura. Mais très vite, elle se heurte à ses silences et découvre avec effroi que sa première épouse est morte peu de temps après les noces. Tout devient menaçant, les murs hantés, les cris d'oiseaux la nuit, l'emprise d'Henria la servante. Jusqu'au jour où apparaît Émeline. Le domaine se transforme alors en un théâtre de non-dits, de désirs et de secrets enchâssés, " car ici les âmes enterrent leurs fautes sous les feuilles et les branches, dans la terre et les ronces, et cela pour des siècles ".

Mon avis :

Lorsqu'Aimée épouse Candre dans un mariage arrangé au XIXème siècle, c'est également et surtout un lieu qu'elle épouse, une atmosphère pesante et l'histoire de la première femme de Candre qui a déjà imprégné le domaine. Isolée dans une grande maison jurassienne aussi froide et impressionnante que l'est son propriétaire, Aimée découvre l'ennui mais aussi les questionnements, si nombreux, qui entourent le mystère d'une disparition. 

Voici un roman sombre et mystérieux, où la maison et la forêt qui l'entoure sont des personnages à part entière, des personnages silencieux, pas très accueillants, auxquels Aimée se heurte de la même manière qu'elle se heurte à l'attitude de son mari. Il y a dans ce roman quelque chose d'angoissant, d'oppressant, quelque chose qui se rapproche des débuts cruels et glacés de certains contes de  fée, un roman à mi-chemin entre les livres de Jane Austen et l'histoire de Barbe-Bleue. On ne sait pas trop où l'on est, mais on tourne les pages au rythme de la tension de cet étrange huis-clos. 

Une fois de plus, la plume de Cécile Coulon m'a prise entre ses griffes et j'ai dévoré ce livre d'une traite. Cette écriture, âpre et poétique à la fois, est décidemment ensorcelante. Ce n'est peut-être pas le livre de cette autrice que j'ai préféré mais je l'ai suffisamment apprécié pour, une fois de plus, attendre le prochain avec impatience.

Extrait :

"Le château se fondait dans la végétation, comme s'il était né de la forêt, protégé par elle sans qu'elle le dévore, habillé par ses feuilles et ses plantes grimpantes, bourdonnant d'abeilles, et pourtant étincelant et propre comme les costumes et chevaux de Candre."

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